Parfois isolées, parfois proches des côtes, elles peuvent être de tailles et de formes variées.
Loin des hommes, elles sont souvent un sanctuaire d’oiseaux et d’espèces rares.
Parfois, ce sont aussi des sanctuaires de touristes.
Ils s’y amassent l’été. On les y transporte par nefs immenses et improbables ou par pont aérien. Les oiseaux de fer, que les humains appellent “avions” sont à l’œuvre.
Les avez-vous reconnues ?
Ce sont les îles.
Elles sont précieuses et fragiles.
Des écosystèmes uniques
Une grande étude publiée le 10 octobre 2024 dans la plus prestigieuse des revues scientifique, Nature remet les îles sous le feu des projecteurs.
Cette équipe de 12 chercheurs, venus des quatre coins de la planète, a analysé 304 103 espèces de plantes.
Selon eux, 94 052 (31 %) des espèces répertoriées dans l’étude poussent sur les îles.
Et 63 280 espèces de plantes sont considérées comme endémiques soit 21 % du total des plantes répertoriées dans l’étude.
Les chercheurs distinguent les plantes natives qui sont nées sur l’île, mais que l’on retrouve ailleurs, des plantes endémiques.
Ces dernières sont non seulement nées sur l’île, mais ne se trouvent pas ailleurs.
En effet, les îles, par leur isolement, sont des lieux où se créent des écosystèmes spécifiques.
Les espèces endémiques suivent une destinée qui leur est propre au sein de la grande évolution des plantes et animaux de la terre.
Ils expliquent également que leur étude porte sur les plantes vasculaires, c’est-à-dire toutes celles qui ont un système de circulation interne pour transporter l’eau et les nutriments vers la tige et le reste de la plante.
Ce sont les plantes auxquelles vous pensez naturellement les arbres, arbustes, les herbes de toutes sortes et les fleurs.
En revanche certaines plantes au mécanisme de vie différent comme les mousses et lichens sont exclues de l’étude.
Des trésors naturels en danger
Cette richesse naturelle des îles est d’autant plus remarquable que les îles ne représentent qu’une petite partie de la masse terrestre : 5,3 % d’après l’étude. (6 % d’après d’autres sources).
D’après le chercheur en chef de cette étude, l’allemand Julian Schrader, de la faculté de sciences naturelles de l’Université de Macquarie à Sydney, cette étude offre le tableau le plus complet jamais réalisé de la biodiversité dans le monde.
Il estime que grâce à ce travail, il sera plus facile pour les chercheurs de savoir où et pour quels végétaux, il faut augmenter les efforts de protection.
L’étude, par ailleurs, rappelle que les Nations Unies ont fixé un objectif de protection de 30 % des zones terrestres et maritimes des îles qui disposent d’espèces endémiques.
Mais aujourd’hui, 6 % seulement de ces zones sont protégés.
Qui est sur le podium ?
Les chercheurs ont identifié plusieurs hauts-lieux de la biodiversité et de l’endémisme végétal.
Les grandes îles tropicales ou équatoriales en font partie.
L’île qui figure en haut de la liste est Madagascar avec 9 318 espèces endémiques, suivie de près par la Nouvelle-Guinée et ses 8 793 espèces endémiques.
Bornéo en Indonésie en compte 5 765, Cuba 2 679 et la Nouvelle-Calédonie 2 493.
Les scientifiques de l’étude s’enthousiasment par ailleurs pour certaines espèces extrêmement rares que l’on peut trouver sur les îles dont l’histoire géologique est mouvementée et particulière.
C’est le cas par exemple de Hawaï ou de la Polynésie française.