Dans les années 50, l’Europe a connu une ère de prospérité sans précédent.
Les populations se sont enrichies. Elles avaient souffert durant la guerre de 39-45. Il fallait reconstruire. L’Europe a adopté le modèle américain : libre-échange, travail à la chaîne, et consommation de masse.
En France, les populations ont quitté la campagne. En quelques décennies à peine, une grande partie des Français est passée d’un mode de vie rural à un mode de vie citadin.
Les familles se sont équipées de réfrigérateurs, de téléviseurs et même de voitures : un luxe !
Pendant ce temps, à la campagne, les quelques agriculteurs restants ont métamorphosé les paysages.
Nouvelle agriculture en Europe et “révolution verte” dans le monde
Les parcelles ont été agrandies, de nouvelles semences à haut rendement introduites, et l’usage des intrants, c’est-à-dire les engrais et les pesticides, s’est généralisé 1.
Les tracteurs et les engins agricoles ont remplacé le travail animal et humain 2.
Les agriculteurs se sont endettés pour mécaniser leur activité.
Ils sont ainsi devenus dépendants :
- des banques auprès desquelles ils se sont endettés ;
- de l’industrie chimique qui leur vend les engrais et les pesticides ;
- des semenciers qui leur vendent les semences ;
- de l’Union européenne qui leur alloue des aides.
Entre les années 60 et 90, ce modèle a été exporté dans le monde entier.
C’est ce que l’on a appelé de manière trompeuse “la révolution verte”.
Mais cette modification radicale des paysages n’avait rien de vert ou d’écologique !
Au contraire, c’est une agriculture intégralement basée sur le pétrole avec lequel on fait les engrais et les pesticides. C’est donc bien plus une “parenthèse noire”.
En Europe, on commence tout juste à faire… machine arrière.
Sus aux haies !
Dans les années 70, les agriculteurs ont arraché les haies 1,3.
Il fallait faciliter le passage des tracteurs, limiter le temps de passage d’une parcelle à une autre, et faire des champs étendus à l’américaine.
Les agriculteurs reprochaient également aux haies et aux arbustes de faire de l’ombre aux cultures.
Cela nuisait au rendement.
Et en France on avait des haies et des bocages un peu partout.
Jusque-là, elles avaient été utilisées pour border les champs de petites prairies, ce qui permettait de garder le bétail sans surveillance 3.
On s’en servait aussi comme bois de chauffage.
On a procédé au remembrement. Plus de 700 000 kilomètres de haies ont été arrachés 1 !
Une « agriculture PLUS PRODUCTIVE » c peut être ça le prblme..Nourrir les peuples « correctement » ça reste à voir et loin de chez eux, ce n’est pas impossible . Bonjour la mondialisation! Roscoff pays de l’oignon: Près de la grande surface un champ d’oignons. A l’intérieur de la grande surface vous avez le choix entre des oignons venant d’Argentine à 2, 70€ le kilo et des oignons de Roscoff (venant peut être du champ d’à côté) à 5,00€ le kilo. La différence de prix ne vient pas du coûts des tankers qui au passage dégazent au large d’Ouessant puisque des oignons venant d’amérique sont deux fois moins cher que ceux produits sur place. Cherchons l’erreur…
Enfin on aborde le sujet.pour ma part cela fait maintenant 37ans que je préconise l’implantation de cultures de yuccas pour fixer les terrains,évitant l’érosion.plante adaptée au changement climatique,résistante au froid,chaleur,sécheresse,source de matières premières pour de nombreuses activités,etc….je n’ai été ni écouté,encore moins entendu,pas plus que le sera ce commentaire.De nombreux végétaux vont disparaitre….le yucca on le trouve encore dans la vallée de la mort aux USA.
Effectivement dans les années 50-60 on a remembré et détruit des haies….
Mais les plus gros « dégâts » concernant les haies datent des années 90 début des dossiers PAC….
Les agriculteurs déclaraient leur surface cadastrale par parcelles, ils avaient l’obligation de retirer les surfaces concernant les haies…. Lors des contrôles certains se sont vus lourdement pénalisés.
A la suite de ces mauvaises expériences tous les voisins arrachaient leurs haies ….
C’est du vécu sur ma commune !
Le remboursement a été à l’initiative du gouvernement , non des agriculteurs ou paysans.
Je suis tout à fait d’accord avec ce contenu. J’observe encore des agriculteurs qui malgré l’interdiction arrachent des haies lorsqu’elles ne sont pas trop visibles des routes. De plus je trouve scandaleux que l’on donne des aides pour replanter. Des agriculteurs s’interrogent, leurs tracteurs et autres matériels vont être trop encombrants pour passer au plus près des haies et dans des surfaces plus petites.
Nous ne savons prendre que le pire chez nos voisins, dès l’instant que ça rapporte. Si nous continuons ainsi, nous ne laisserons qu’une Terre de terreur et de désolation à nos enfants et petits-enfants. Il paraît que nous sommes dotés d’une grande intelligence… J’en doute. Si l’intelligence est synonyme de destruction, je ne préfère pas en être pourvue.
« Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, alors, ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas. » Sitting Bull
On pourrait reconstruire des haies adaptées à la culture mécanique, encadrant des parcelles très longues et d’une largeur adaptée à un nombre pair d’aller retours du matériel, perpendiculaires au vent dominant en terrain plat, parallèles aux courbes de niveau en terrain incliné.., bref adaptées au terrain; les agronomes doivent savoir faire. C’est reprendre les remembrements des années 60 avec le souci de s’adapter aux conditions naturelles autant qu’à la commodité du travail.
Nous en avons fait des erreurs. En prendre conscience c’est avancer, cependant, comme je l’ai justement lu dans deux commentaires plus bas, ne nous voilons plus la face dans une nouvelle exaltation, soyons bien informés de tout. Faisons les choses avec intelligence, revendiquons, écoutons ceux qui savent, débattons et, alors seulement, décidons.
Bonjour,
Oui pour replanter des haies quand cela est possible, mais non aux aides…pourquoi? Parce que ces aides et toutes autres formes de subventions ne vont pas aux agriculteurs. À partir du moment où une idée « verte » est subventionnable (à condition de remplir le bon dossier, dans un temps imparti très court, et pour certain dossier, après avoir sollicité au moins 2 devis de professionnels…), le prix du matériel qu’il soit végétal ou mécanique double ou triple sa valeur. Du coup, l’agriculteur n’est pas aidé et son travail, encore une fois, n’est pas rémunéré. Alors oui aux bonnes idées, mais arrêtons d’attendre après les instances gouvernementales pour les réaliser.
Cordialement.
Alice, vigneronne en agriculture biologique ( sans aides, et payant un organisme pour contrôler mon travail 🤨)
le remembrement n’a pu se faire dans les années 60 que grâce à l’invention des désherbants chimiques ,pour le pratiquer et pour amortir le matériel ,il faut des champs immenses ,il faut un quart d’heure à un pulvérisateur pour « sarcler » un ha ,et 200 heures de travail pénible pour le faire sans pesticide ,de là l’origine d’un prix plus élevé pour les légumes bio par rapport aux chimiques,donc si vous replantez des haies ,au moins faites le avec des essences locales et pouvant être utiles pour récupérer la taille en BRF ,nos anciens prenaient la peine de délimiter les parcelles par des saules qu’ils transformaient en « tetard » pour se chauffer en coupant régulièrement les branches ,tout avait un sens ,rien ne se perdait
J’espère de tout cœur que cette pétition est valable pour toute l’Europe
L’information est très incomplète : avant les 2 guerres mondiales, les terres cultivées de l’époque étaient insuffisantes pour nourrir la population et tout était très cher : pain, légumes, viande, fruits. Pendant les guerres, les gens crevaient de faim. Après les guerres, il a fallu procéder prioritairement à une agriculture plus productive pour nourrir les peuples correctement afin de reconstruire les pays, reinstaller les usines, permettre aux gens de retrouver du travail etc. On n’a pas fait arracher les zones boisées pour le plaisir, ni créer des plus grandes parcelles de culture « pour faire comme les américains la ». C’ était l’urgence de l époque qui primait.