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La grande muraille verte de Chine : beaucoup d’efforts, quelques promesses et encore bien des défis !

Depuis quelques mois, les pays du Sahel sont en ébullition. Des coup d’états ont permis à de nouveaux leaders d’émerger.

Ils ont, semble-t-il, le soutien de leur population. Ils promettent de réformer leur pays, de faire chuter la corruption et des élections libres à venir. (1)

On ne peut que leur souhaiter d’y parvenir.

Mais en Afrique, il y a aussi des pays qui avancent à grands pas sans faire de bruit.

Il y a le Rwanda, bien sûr, qui est en train d’opérer une mue exceptionnelle et qui souhaite devenir un nouveau Singapour. (2)

Mais je pense aussi au Botswana, dont le destin est magnifique. (3)

Tout n’y est pas parfait, comme partout. Et le pays a de nombreux défis à relever.

Mais le chemin parcouru par ce beau pays désertique, depuis son indépendance, est impressionnant.

 

Une longue tradition politique

Au 19e siècle, ce territoire est habité par des tribus appartenant essentiellement à une ethnie majoritaire : les Tswanas. (4)

Ils sont paysans et éleveurs plus ou moins nomades.

Leur mode de gouvernance repose sur le choix de chefs au mérite.

Les liens familiaux n’interviennent pas particulièrement dans cette décision.

Ce choix s’effectue lors des assemblées villageoises où chacun peut intervenir à sa guise.

Et le chef peut être destitué si l’assemblée le décide. Il est réputé avoir été choisi par la grâce du peuple.

En 1850, le pays dispose déjà d’un cadre de règles communes claires et acceptées. C’est une constitution non écrite.

La terre appartient à tous le peuple mais les paysans ou les éleveurs peuvent installer des clôtures sur un terrain dont ils ont l’usage.

Et ce droit d’usage peut être vendu.

 

Une entrée pacifique dans l’empire anglais

Longtemps ce peuple est resté en paix avec ces voisins et à l’abri des remous du continent.

Il pouvait y avoir des disputes territoriales à l’occasion, mais c’était un pays à l’abri des appétits insatiables des puissances étrangères.

Mais vers la fin du 19e siècle, des mouvements de populations, notamment de tribus Ndebele ainsi que des incursions de colons Boers venant du Transvaal voisin changent la donne.

Trois chefs de tribus Tswanas, Khama III, Bathoen et Sebele, demandent leur protection aux Britanniques en se rendant au Parlement de Londres. (5)

Ces derniers acceptent.

Le territoire appelé alors Bechuanaland devient un protectorat et intègre l’empire de la reine Victoria.

Pour les chefs Tswanas, cette sujétion leur permet de protéger leurs peuples des visées belliqueuses des colons allemands ou des boers de Rhodésie. (6)

Les Anglais sont ravis de contrôler ce bout de territoire mais ne s’en occupent pas réellement.

C’est une zone désertique, dépourvue de richesse.

 

1966 : l’accès à l’indépendance et des débuts difficiles

Cette année-là, les Anglais ont gagné la coupe du monde de football chez eux.

Mais à cette même date, le Botswana, en accord avec le Royaume-Uni, est aussi devenu indépendant. La constitution avait été rédigée un an plus tôt.

Mais le pays n’est pas à la fête. À l’époque, le Botswana vient de traverser une période de grave sécheresse.

Une partie de ses habitants est allée vivre chez ses voisins.

Le pays compte 614 000 habitants. 22 d’entre eux comptent un diplôme universitaire ! Il y a 9 écoles. 60% des enfants sont déscolarisés. (7)

Le taux de natalité est de 6,7 enfants par femme. Il y a 28 cliniques et hôpitaux dans le pays. Le nombre de médecins est très faible.

50% de la richesse du pays vient de l’agriculture. 9% des habitants sont citadins.

Le PIB par habitant est l’un des plus bas d’Afrique.

Seule l’espérance de vie du pays de l’époque (53 ans) est au-dessus de celles des autres pays africains (43 ans) et proche de l’espérance de vie mondiale (57 ans).

60 ans plus tard, le Botswana est l’un des pays les plus riches d’Afrique avec un niveau de scolarisation record, des infrastructures efficaces et un niveau de corruption très faible.

Quelle est la clef de cette réussite ?

Planter des arbres, c’est vital, mais le faire sans discernement peut nuire à notre planète.

La monoculture d’arbres appauvrit les sols et perturbe les écosystèmes

Adoptons des méthodes de plantation plus intelligentes, comme les forêts naturelles diversifiées.

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Signez et partagez cette pétition pour encourager le ministère de la Transition écologique à agir. Ensemble, faisons entendre notre voix pour un avenir plus vert et durable !

 

Un bilan officiel, plutôt positif

En 2009, un premier bilan dressé par les autorités ont affirmé avoir gagné 500 000 kilomètres de terrain avec les forêts plantées, soit à peine moins que la superficie de la France métropolitaine ! (5)

La forêt est passée de 12 à 18% du territoire.

Et, en 2014, la forêt chinoise occupait 22% du territoire, soit plus de 2 millions de km2. (5)

Les temps ayant changé, les autorités ne mettent plus uniquement en avant les tempêtes de sable et la désertification du territoire ; elles évoquent aussi le réchauffement climatique.

Le projet est mis en avant comme l’un des grands efforts écologiques du pays. (4,5)

La revégétalisation de tout le nord du pays permettrait en effet de capter de vastes quantités de CO2, même s’il existe un débat sur le sujet. (4)

En effet, les arbres jeunes, de manière générale, émettent plus de CO2 qu’ils n’en captent. (4)

Il faut donc du temps avant que les forêts artificielles soient efficaces pour capter le CO2. (4)

Des efforts considérables et des pertes catastrophiques

Si les autorités officielles se montrent satisfaites et même parfois mirifiques, la réalité du terrain est plus contrastée. (3,4)

D’abord, les tempêtes de sable continuent de détruire beaucoup d’arbres plantés qui étant jeunes ont parfois du mal à résister. (3,4)

Ces arbres, plantés en vastes monocultures, constituent des ensembles fragiles. Ils sont sensibles aux parasites, aux maladies ou aux invasions d’insectes. (3,4)

Dans certaines zones, des invasions de scarabées ont dévasté presque l’intégralité des forêts de peupliers. 60 à 86% des arbres, selon les études, ont été mangés ! (3,4)

En quelques mois, plusieurs décennies d’efforts ont été anéanties.

L’essor d’une approche écologique plus fine 

De plus en plus de forestiers et d’experts plaident pour une végétalisation hybride avec des arbres, des arbustes, des herbes. (3,4)

L’idée est de favoriser l’essor d’écosystèmes naturels qui sont à la fois plus durables et plus résistants aux intempéries.

Par ailleurs, certains experts s’alarment de voir autant d’arbres plantés dans une zone aussi aride. Ces végétaux vont pomper l’eau des nappes phréatiques qu’ils risquent de vider. (3,4)

À ces critiques, le gouvernement répond que, au contraire, dans certaines zones, la pluviométrie a augmenté.

Mais sur le terrain, les forestiers tentent de prendre en considération ces critiques en diversifiant leurs plantations. (3,4)

Ils tentent également de planter des végétaux adaptés à ces zones semi-arides plutôt que de faire d’immenses carrés d’un seul type d’arbre. (3,4)

Le coût social du projet 

Enfin, ce vaste programme s’est fait sans réelle concertation des habitants.

L’administration est venue, elle a établi ses plans et des villages  entiers ont été déplacés.

En Mongolie inférieure 600 000 fermiers et éleveurs ont été déplacés dans des villes nouvelles. (3)

Ils ont quitté leur habitat traditionnel. Et certains le regrettent amèrement. Les manifestations sporadiques qui ont eu lieu n’ont pas changé les plans du gouvernement. (3)

Certaines personnes qui refusaient de partir ou qui mettaient trop de temps ont failli être écrasées par les engins de chantier venus raser leurs maisons. (3)

En outre, certains habitants considèrent que ces politiques de déplacement ont un caractère étnique.

Seuls des “non Han”, l’ethnie majoritaire, en Chine ont été touchés par ces mesures d’expulsion. (3)

Quels enseignements tirer du programme chinois au niveau international ?

La Chine va poursuivre ses efforts pour augmenter la végétalisation du nord du pays.

Malgré ses difficultés, ce programme a tout de même suscité beaucoup d’enthousiasme chez les habitants qui se sont mis à s’occuper davantage de leur environnement proche.

Dans certaines localités, la biodiversité est revenue avec davantage de végétation mais aussi d’oiseaux ou de renards. (3,4)

Le programme montre qu’il est plus facile de mobiliser les populations quand elles y trouvent un intérêt direct.

Tous ceux qui subissent les tempêtes de sable ou les attaques du “dragon jaune” sont motivés pour s’investir dans le projet.

Par ailleurs, les agriculteurs ont été impliqués et rétribués pour leur activité dans ce grand projet.

Enfin, reboiser n’a  de sens que si cela est fait de manière adaptée à chaque sol et chaque écosystème. C’est un travail fin qui demande l’implication des experts autant que de la population. (3,4)

Les bonnes intentions et les investissements en dollars ou en yuans ne suffisent pas pour faire des projets environnementaux durables.

Même si les techniques sont adaptées localement, cela n’empêche pas de donner un cadre général au projet.

La grande muraille verte est-elle promise à un destin aussi illustre que celle de pierre, qui l’a précédée ?

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Références :

  1. https://www.nationalgeographic.fr/histoire/la-grande-muraille-de-chine-histoire-dun-fiasco-militaire
  2. https://earth.org/what-is-the-great-green-wall-in-china/
  3. https://www.geo.fr/environnement/chine-des-milliards-d-arbres-contre-l-avancee-du-desert-190387
  4. https://climate-diplomacy.org/magazine/environment/forty-years-tree-planting-china-successes-and-failures
  5. https://www.rgs.org/CMSPages/GetFile.aspx?nodeguid=e12852e4-e288-43e8-a1bd-7c95e0ad639f&lang=en-GB
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8 Comments
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Gatie
11 mois il y a

La grande muraille de Chine ne se voit pas depuis la Lune. On l’a dit et redit. C’est une illusion qui est colportée depuis des années !!

Le Brun
11 mois il y a

Je ne comprends pas pourquoi il semble si difficile de planter différentes essences d arbres. On le sait depuis longtemps que la monoculture est contreproductive mais les habitudes des responsables des grands plans de reboisement semblent très ancrées. En France comme en chine. De même cette manie de créer des espaces verts où le béton est omniprésent avec des allées aussi larges que des avenues…. ça me met en rage!

11 mois il y a

Très bonne idée que celle de planter des millions d’arbres pour endiguer les catastrophes provoquées par les vents violents. Bien entendu que lorsqu’une aussi gigantesque initiative est décidée il y a tjs des controverses,aussi écologique que soit le projet on a tjs des bergers mécontents parce qu’ils s’en foutent du futur. Ils ne voient que le profit à court terme. Les bergers de chez nous sont des vrais massacreurs de l’eco système, ils sont incendiaires. C’est les derniers à qui demander leur avis. On ne connaît les détails sur ce que les chinois ont choisi comme méthode pour parvenir à un résultat. Je ferais cependant plus confiance à des agroforestiers du pays concerné alors que eux seul connaissent la situation.

Claire
11 mois il y a

Dans la reforestation il y a aussi les animaux. Si les loups sont tués, il y a des rongeurs qui n’ont pas ou peu de prédateurs = racines coupées, rongées, et la déforestation se réalise très facilement ainsi.
Donc reboiser c’est bien, mais maintenir l’écosystème c’est mieux avec tous les êtres, y compris les loups

Grégoire
11 mois il y a

Les Chinois du 20 ème siècle inventent ce que les Français ont faits au 18ème siècle dans les Landes de Gascogne en Aquitaines (décrets de 1857) et dans le Ventoux en Provence, sous l’Empire Napoléon III.(loi de 1860), dans le but de stabiliser les sables et les sols, ravagés par les vents et les eaux pluviales.

11 mois il y a

toujours la vieille rengaine du réchauffement climatique dû à l’augmentation du CO2. Les scientifiques montrent qu’en fait, l’augmentation du CO2 suit le réchauffement climatique et qu’il est une conséquence et non la cause. Evidemment cela contrarie ceux qui voudraient obliger l’humanité (sauf les super-tankers bien sûr!) à renoncer à la voiture etc…

Biomes
11 mois il y a

Bonne nouvelle que d’apprendre que la Chine avec son 1, 4 milliard d’habitants, qui est le plus pollueur de la Planète, réagit « vertement ». Ouf!
Pourtant selon Philippe Val, parmi les 20 villes les plus polluées du monde, 16 sont chinoises.
-20% des terres cultivables sont polluées en métaux lourds.
-La contamination de l’eau potable est massive.
-l’air des grandes villes engendre cancers et mortalités précoces; c’est la routine.
-Si l’on ajoute que la Chine communiste à elle seule brûle 50% de la production mondiale de charbon.
…Après l’exemple de l’URSS de naguère, comment ne pas conclure que le productivisme marxiste-léniniste reste l’acteur vedette de la catastrophe climatique qui menace l’Humanité ?

Bernard Maurice
11 mois il y a

Tout n’est pas parfait, mais au moins on fait puis on modifie et adapte.
Avoir commencé dès 1978, c’est un peuple volontaire et travailleur.
Mao tse toung avait fait tuer tous les oiseaux par les paysans au prétexte qu’ils  »mangeaient ».
Les insectes se sont reproduits par milliards détruisant récoltes et entraînant la famine.
Là c’est une initiative plus intelligente

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