En France et dans toute l’Europe, les agriculteurs grognent ou se révoltent. (1)
Ils en ont gros sur la patate.
Cela fait longtemps que leur situation est insupportable.
Le modèle agricole, tenu à bout de bras par les subventions européennes et assujetti à un système bureaucratique, est à bout de souffle.
Quelles sont les revendications des agriculteurs ?
Elles sont multiples. En outre, elles varient d’un secteur à l’autre ou selon les tailles des exploitations ou du type d’agriculture pratiqué. (1,2)
Néanmoins, les grandes revendications des agriculteurs se déclinent ainsi (1,2) :
- Leur revenu est trop faible : la plupart des agriculteurs ne peuvent pas vivre de leur métier. Alors qu’ils nourrissent tout le monde, ils sont eux-mêmes souvent obligés de pratiquer un deuxième métier ou d’avoir d’autres sources de revenus pour survivre. En 30 ans, les revenus nets du secteur agricole ont baissé de 40%. Par ailleurs, ils ne profitent pas ou peu de l’inflation qui touche davantage les produits transformés. Les agriculteurs réclament un revenu décent pour leur travail qui est essentiel pour la société. 1 agriculteur sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté.
- L’UE est en retard dans le paiement des aides aux agriculteurs.
- Les normes à appliquer sont trop nombreuses et complexes. D’après les syndicats agricoles en 2022, 1786 décrets réglementaires, contenant plus de 10 000 articles ont été ajoutés au droit agricole. Les agriculteurs ne peuvent plus suivre ce rythme législatif délirant et leurs instances représentatives non plus. Les haies, par exemple, sont soumises à des dizaines de réglementations différentes, parfois contradictoires entre elles.
- Les jachères : depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, la Politique agricole commune (PAC) coordonnée au niveau européen exige de consacrer 4% des exploitations agricoles d’une superficie supérieures à 10 hectares à des surfaces non cultivées. Le Parlement européen aimerait que cette part augmente de 10% d’ici 2030.
Comme le dit Jean-Marc Jancovici, on veut que les mêmes terres agricoles :
- produisent de la nourriture,
- captent le carbone,
- produisent des carburants,
- et préservent la biodiversité.
Mais, à un moment, il va falloir choisir… (3)
- La libéralisation mondiale du marché agricole : depuis 1994, l’Organisation mondiale du commerce a intégré les produits agricoles dans les accords de libre-échange. Cela a eu des conséquences bénéfiques pour l’industrie agroalimentaire qui a exporté davantage.
Mais les agriculteurs ont été soumis à une concurrence déloyale venant de pays dont les normes sanitaires, environnementales et sociales sont beaucoup plus faibles.
Récemment, une partie des freins au commerce agricole avec l’Ukraine a été levée. Sont ainsi entrés en Europe de nombreux produits agricoles peu chers. L’objectif était d’aider l’Ukraine, mais cela a aussi mis une pression supplémentaire sur les agriculteurs de tous les autres pays d’Europe, ce qui explique une partie de la grogne européenne. (4)
- Les marges liées aux produits agricoles se font dans la grande distribution ou dans l’industrie agroalimentaire.
- L’absence de réactions des autorités : le ras-le-bol des agriculteurs est connu depuis des années.
- L’agri-bashing : la critique écologique de l’agriculture moderne passe de moins en moins bien. Les agriculteurs ont non seulement le sentiment d’être mal payés et peu reconnus, mais en plus d’être désignés comme des coupables faciles du réchauffement climatique.
Un modèle à bout de souffle
Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et le nombre de fermes aussi. Depuis 1980, 800 000 fermes ont disparu en France. (5)
Les enfants n’ont souvent pas envie de reprendre la ferme de leurs parents. (6)
Une partie des fermes ne sont plus rentables même lorsqu’elles couvrent des surfaces conséquentes.
Pourtant, se nourrir est un besoin fondamental.
Et il n’y a jamais eu autant de bouches à nourrir.
Et les agriculteurs sont peu nombreux.
Ils devraient être très riches !
Mais ce n’est pas le cas.
Ils s’épuisent à maintenir un système qui les rend malheureux.
La profession connait un taux de suicide élevé avec deux suicides par jour d’après une étude de Santé publique France de 2017 reprise par un rapport du Sénat de 2019. (7)
En plus, l’agriculture d’aujourd’hui rend les agriculteurs malades. Cela est dû, principalement, à l’usage massif des pesticides. (8,9)
Enfin, ce système agricole serait délétère pour la terre elle-même. (10,11)
Les sillons trop profonds, les engrais chimiques et les produits phytosanitaires épuisent la terre. (10,11)
Comment peut-on sortir de cette impasse ? Voici quelques pistes qui ne sont pas exhaustives.
Bonjour,
Le plus gros problème, c’est de rester dans l’union européenne. Ce qui n’est pas dénoncé ici… C’est pourquoi je ne signe pas la pétition. Rester dans l’UE, c’est la mort des peuples et des démocraties. Donc la mort aussi des agriculteurs.
L’État ne peut rien faire à cause de la soumission à la commission européenne, laquelle est au service des lobbys industriels et financiers, pas des peuples.
Et une petition pour dire stop à leurs bêtises là? Non cava beaucoup trop loins leurs cause est bonne mais la manière n’est plus la
Nos agriculteurs ont laissé leur matière grise dans les champs
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/crise-des-eleveurs/crise-des-eleveurs-trois-graphiques-pour-connaitre-la-composition-du-prix-quand-on-achete-un-kilo-de-viande_1007023.html
vous verrez la marge des GMS, les magasins de producteurs devraient ouvrir et les consommateurs bouder les grosses enseignes, ça ferait du bien à tout le monde!
D’accord sur les solutions proposées. Pour une agriculture vivrière, il faut prévoir une main-d’œuvre massive, ce qui est tout à fait envisageable si on accorde aux paysans (et non pas aux exploitants agricoles ) un revenu correct.
La main-d’œuvre est d’autant plus nécessaire qu’il faudra réduire le machinisme agricole grand consommateur de pétrole.
Vous avez raison Julien en expliquant quelle direction l’agriculture doit prendre.
Bonjour,
Personnellement je trouve qu’il y a beaucoup trop de marchandises dans les super marchés, entre autres un rayon laitages avec un choix énorme de yaourts…de plus ou moins bonne qualité, souvent trop sucrés….Nous mangeons pour la plupart beaucoup moins de viande, trop chère ou de mauvaise qualité.
Alors oui mangeons moins mais mieux. ! Quitte à payer un peu plus cher…
Bon courage à vous.
S.Guichard.
Merci pour ce très bel article très explicite
Une idée vue sur les réseaux sociaux par un jeune que je trouve pas mal ….faire de la vente aux particuliers ….et se signaler via un site fait par les agriculteurs …chaque commune devrait avoir le sien ….peu de gens savent qu’il y a une ferme pres de chez eux oû ils pourraient se fournir de produits sains et à un prix raisonable et pour le consommateurs et surtout pour celui qui le produit …. fini la chaine sans fin des intermediaires qui se sucrent sur le travail d’autrui et qui fait payer le prix fort aux consommateurs !!!!!
Parmi les raisons du mécontentement, vous indiquez les retards des paiements des aides de l’UE. Aides qui proviennent des contributions des Français. Mais vous omettez de préciser que ces aides sont en baisse depuis des années.
Merci beaucoup pour votre article très intéressant.
C’est exact ce que tu dis et que tu préconises vers l’effort à consacrer à l’extension de l’agriculture bio. C’est aussi ce à quoi je suis sensible depuis 50 ans après avoir encouragé tous ceux qui voulaient m’entendre vers cette voie. Artisan Retraité depuis 10 ans je reste à l’écoute des événements du monde agricole pas complètement bénéfiques pour l’avenir. Sortir de l’ue est indispensable pour évoluer mais surtout encourager la création de petites unités de productions à distribuer localement en priorité.
Arrêter immédiatement l’immigration bordélique et destituer nos politicards placés par les mondialistes criminels.
Ensuite, tjs continuer à évoluer vers une amélioration dans tous les domaines.
Je suis d’accord pour soutenir les agriculteurs, qu’il comprenne qu’il faut préserver la nature, ça veut dire sans pesticide et autres et que notre gouvernement évite d’importer des produits d’autres pays.
Je suis totalement d’accord avec vous.
Je partage cette vision de terre nourricière respectée qui nourrit notre pays. Manger ce qui pousse sur notre sol cultivé par des personnes reconnues et respectées.
Malheureusement, lorsque je lis leurs revendications, je m’interroge.
Ils demandent à pouvoir être compétitif, que le droit d’utiliser les pesticides, néonicotinoïdes et autres s’alignent sur la concurrence.
Déjà, il existe un moratoire sur le glyphosate !
Ensuite, ils demandent à être exonéré de droits de succession. Ça m’interroge aussi, les ouvriers ne sont pas exonérés, alors pourquoi eux le seraient ?
Enfin, on parle de revenus des agriculteurs mais on parle pas des avantages en nature. Souvent ils ne payent pas de loyer et ils produisent leurs nourriture.
Quelle manipulation ! Voilà un bon morceau de temps que la macronie épuise la vache à lait. La France n’en peut plus.
Mais la France, ce sont des régions. Avec des luttes intestines, ses clivages, on prône tellement la différence qu’on la revendique. Un pays qui n’a jamais été solidaire. Ainsi quand les ouvriers se tuent à la tâche pour nourrir leurs familles, l’agriculture ne bouge pas.
Un coup de tracteur dans la rue et les forces de l’ordre n’auraient pas pu accéder aux manifestations civiles civique civilisées respectueuses et ainsi estropier nos enfants, parents, grands-parents. Nos jeunes ne se seraient pas faits poursuivre à coup de quad et de lance-grenades près de certains aéroports.
Nous n’avons jamais vu les tracteurs débarquer pour protéger les populations et faire le travail que la police et l’armée auraient du faire, c’est à dire protéger le peuple. Car oui, un pays c’est un peuple, pas juste une caste en col blanc en haut d’une pyramide, avec ses complices qui vendent leur âme pour un chèque à la fin du mois.
Et quand on analyse les légumes, la terre, on y trouve quoi ? Ce qu’on retrouve dans le sang de nos agriculteurs qui les tue à petit feu, des pesticides, fongicides, insecticides, tout ce qui tue. -Cide, c’est un suffixe qui veut dire tuer. Et ils nous tuent, depuis longtemps. Pas tous bien sûr. Mais les bons, eux, ne sont pas à la FNSEA régie par les cols blancs. Non, eux ce sont ceux qui nous nourrissent, les maraîchers. Ce ne sont pas les grands céréaliers qui ne se réveillent que quand on touche (trop) à leur porte-monnaie et qui font du lobbying à Bruxelles pour avoir le droit de continuer à contaminer notre nourriture avec des produits industriels toxiques.
Demandez à voir leurs bilans comptables, ils vont gagner moins c’est sur. Mais ils ne mourront pas de faim.
Vous voulez bloquer le gouvernement d’un pays, c’est simple, facile et sans risque. Il suffit de ne rien faire. Personne. Si plus personne ne bouge, il n’y a plus de complices. Si ceux qui travaillent à Rungis s’arrêtent, Paris meurt de faim et le gouvernement capitule. Si les fonctionnaires s’arrêtent de fonctionner, l’administration s’enlise et s’étouffe toute seule. Si les forces de l’ordre s’abstiennent de dégainer les armes, la confiance revient. C’est facile et ça ne coûte rien. Il suffit de ne rien faire. Mais pour ça il faut être solidaires, si le moindre complice perdure, c’est fichu. Mais pas par les armes et pas pour du fric uniquement. Mais pour se retrouver souverains de nos vies. Sûrement pas pour continuer d’engraisser les grands groupes céréaliers qui ont déforesté, abattu les haies, démembré le pays pour leurs profits personnels et familiaux.
Aujourd’hui ils font face à leur déni de responsabilité et ça va leur coûter un bras. Demain, ce sont leurs enfants qui leur demanderont des comptes pour avoir bousillé le biotope. Ne bougeons pas.
Très bien développé, je n’en rajouterai donc pas, sauf peut-être que la Confédération paysanne aussi dit la même chose et que ses revendications ne sont évidemment pas retransmises par les médias.
Et c’est pour toutes ces raisons que je ne signerai pas cette pétition.
les solutions existes, je me suis inspiré sur mon exploitation de:
ERNST GOTSCH FARM
jardinier maraicher jean martin fortier
L’agriculture naturelle – Eric Petiot
Les Fermes Miracle Farms a commercial Permaculture Orchard in Cazaville, Quebec, Canada. Stefan Sobkowiak –
Et bien sur Pierre Rabbit ….
Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. Sénèque
Bravo Julien, vous avez parfaitement résumé les problèmes.
Pour une fois un bon article exhaustif qui permet sans raccourcis de poser la grande problématique du monde agricole.
Il manque juste un grand pan : celui des très grandes exploitations.
Ce sont elles qui touchent la majorité des aides de la PAC et leurs revenus n’ont rien de comparable avec ces agriculteurs qui vont très mal et se suicident.
Et on peut aussi imaginer que ces grandes exploitations agricoles rentables ne seront pas très sensibles aux problèmes de conservation d’une terre avec un bon écosystème , ni sensibles avec des productions qui protègent la santé des consommateurs.
2 mondes, dont 1 dévore l’autre …
J’admire votre a ction et je signerai votre pétition. MAIS soyez certains QUE CELA NE SERVIR A RIEN. La seule solution : REFERENDUM sur les DEUX questions essentielles : LIMITER L’IMIGRATION et RENDRE LA LIBERTE AUX AGRICULTEURS en SORTANT DU CARCAN EUROPEEN.
Bon courage
D’accord avec vous, avec une précision toutefois : il serait temps de passer à une consommation de viande beaucoup moins importante et d’en finir totalement avec les fermes-usines et la maltraitance inouïe des animaux qui y sont “élevés “ dans des conditions effroyables -pour gagner du temps et donc de l’argent bien sûr – pour finir dans des conditions d’abattage inimaginables.
Ça donne vraiment faim tout ça non ?
Et puis, pour la santé ..
Autre chose : penser à la réduction drastique des emballages et autres suremballages …
sans les agriculteurs la france va mourir de faim j’admire le travail qu’ils font