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French Method - permaculture

La French Method peut-elle nourrir le monde ?

Saviez-vous que la permaculture est née en France ?

Ceux qui connaissent l’histoire de ce mouvement technique et culturel me diront que ce n’est pas absolument exact.

En revanche, ils seront d’accord avec le fait qu’il existait en France et notamment à Paris au 19e siècle une agriculture qui a beaucoup influencé les fondateurs de la permaculture, le biologiste australien Bill Molisson et son élève américain David Holmgren.

Ces deux scientifiques se sont inspirés notamment de :

  • la culture maraîchère parisienne du 18e et 19e siècle ;
  • l’agriculture naturelle ou sauvage du japonais Masanobu Fukuoka ; (2)
  • la tradition agricole d’Amérique du sud et centrale et notamment de la culture en terrasse sur les hauts plateaux andins.

Du potager du roi aux jardins maraîchers des grandes villes

La tradition maraîchère française est née en grande partie des travaux de Jean-Baptiste de La Quintinie (1626-1688), botaniste de Louis XIV et créateur du potager du roi à Versailles. (3)

Les maraîchers parisiens d’abord puis de toutes les grandes villes de France se sont inspirés de sa méthodologie.

L’agrandissement des grandes villes ayant réduit leurs surfaces de travail, ils ont dû s’adapter pour garder de bons rendements.

En 1843, Jean-Jacques Daverne et Jean-Guy Moreau, maraîchers de leur état, ont fait paraître le Manuel pratique de la culture maraîchère de Paris. (3,4)

Cet ouvrage reprend les grands principes posés par La Quintinie tout en les rationalisant.

En 1938, Eliot Coleman un agriculteur et écrivain américain a repris ce manuel et l’a fait connaître.

Il a appelé cette tradition maraîchère la French method et le terme est encore utilisé aujourd’hui.

On l’appelle aussi le maraîchage de petite surface.

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Les grands principes de la French Method 

Malheureusement, ces techniques ont été plus ou moins abandonnées avec l’arrivée de la chimie au début du 20e siècle.

Et l’agriculture intensive a remplacé ce maraîchage traditionnel.

Heureusement, l’arrivée de la permaculture donne un nouveau souffle à la French Method dont voici les grands principes. (4)

1/ L’espace est optimisé.  

La surface étant de taille réduite, chaque m2 compte. Tout l’espace est utilisé et les cultures sont rapprochées les unes des autres. On utilise des rangées étroites.

Le jardin maraîcher est construit sur plusieurs étages avec différentes structures qui permettent aux cultures de s’étirer un maximum vers le haut : c’est la technique du palissage.

De même, le jardin maraîcher intègre des arbres, arbustes et arbrisseaux. Les cultures se font en étage. C’est la méthode de l’agroécologie.

Les arbres apportent des fruits, mais aussi leur système racinaire complexe, ainsi que de l’ombre. Avec les haies ou buissons, ils contribuent à garder l’eau au sein de la petite surface cultivée.

2/ Les cultures sont variées.

Cela permet d’avoir des récoltes tout au long de l’année. La terre porte toujours une plante nourricière.

Ainsi, le risque lié aux maladies chute.

Car le plus souvent les agents pathogènes ciblent une culture en particulier.

Or, avec une diversité de culture, cela limite les pertes, d’autant que de nombreuses plantes se protègent entre elles à la fois des maladies, mais aussi des insectes ou des prédateurs.

Enfin, la diversité des cultures permet de créer un vaste réseau racinaire très varié ce qui crée un écosystème très riche à la surface de la terre.

L’association entre les racines, les mycéliums et les bactéries est très efficace pour protéger les plantes et leur apporter tous les nutriments dont elles ont besoin.

3/ La qualité des sols est essentielle.

Le jardinier maraîcher nourrit son sol sans trop le travailler : les labours n’existent pas ou peu dans la French Method.

Le travail se fait souvent à la main, si bien que la terre est peu retournée à l’occasion des nouvelles plantations.

Le sol peut être amendé avec de la matière organique comme le paillage ou du fumier. 

Cette matière organique va se décomposer et nourrir le sol dont les nutriments ont besoin de rester à la surface ou d’être peu enfouis.

La rotation régulière et adaptée des cultures permet de ne pas épuiser le sol, les différentes cultures ayant des besoins différents en nutriments.

 

Quels sont les apports de la permaculture ?

En permaculture, la gestion de l’eau est primordiale, notamment dans les zones où elle est rare. (5,6,7,8)

Des systèmes d’irrigation économes sont adoptés comme les gouttes à gouttes, l’usage d’oyats.

Ce principe était déjà plus ou moins présent dans la French Method, mais il a été encore accentué en permaculture.

De même, l’utilisation des tunnels de culture s’est développée au fil du temps, notamment dans les régions froides du monde.

On les appelle aussi tunnels de forçage ou tunnels nantais. (9)

Ils permettent de créer des microclimats favorables à certaines cultures ou de prolonger les saisons de culture.

Par ailleurs, la prise en compte du bien-être humain est très importante pour les permaculteurs. (10)

La microferme est pensée en fonction du travail qu’ils ont à fournir et de leurs allers-retours au sein de l’espace.

Ainsi, le potager qui demande une attention quotidienne est placé à côté de la maison là où les céréales, s’il y en a, se trouvent plus loin.

La permaculture intègre les cultures plutôt que de les séparer, ce qui rejoint la French Method. (5,6,7)

Un accent particulier est mis sur les espaces de marges entre deux cultures qui sont parfois les zones les plus prolifiques ! (5,6,7)

La permaculture intègre des notions résolument écologiques comme l’absence de déchets, ou la promotion de la biodiversité.

Les fermes en permaculture laissent souvent un espace “sauvage” sur le territoire où l’être humain ne se rend pas.

C’est un espace pour la biodiversité.

La permaculture a quelque chose de plus militant que la French Method dont l’approche était surtout pragmatique et dictée par les contraintes des maraîchers.

Une chose est sûre : les maraîchers du 19e siècle étaient capables avec leur petite surface de nourrir 2 millions de Parisiens.

C’est une méthode qui a donc fait ses preuves !

Toutes les grandes villes du monde pourraient bénéficier de jardins urbains ou de couronnes de permaculture qui permettraient de subvenir à l’essentiel des besoins des citadins en fruits et légumes.

Ce serait le bio pour tous, en somme. Belle perspective !

Solidairement,

Julien

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Références

1. « Histoire de la permaculture », Cultiver Responsable

2. « Livre Permaculture : L’agriculture naturelle : L’art du non-agir, théorie et pratique pour une philosophie verte », Permaculture Design

3. « Jean-Baptiste de La Quintinie, botaniste de Louis XIV et père de la poire de Bujaleuf », Le Populaire

4. « French method ou maraîchage sur petite surface », Le Monde

5. « Permaculture : définition et principes », Cultures en Ville

6. « Les principes de conception en permaculture », Permaculture Principles

7. « Permaculture : les 12 principes fondateurs », Extinction Rebellion

8. « Gestion de l’eau en permaculture », Permaculture Design

9. « Utiliser et cultiver sous les tunnels nantais », Le Potager Permacole

10. « Permaculture humaine », Permaculture Design

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2 Comments
Commentaires en ligne
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Fred BRAND
2 mois il y a

Bonjour,
très intéressant cet article. Je ne savais pas que les méthodes de maraîchage de la région parisienne avaient fait l’objet d’un livre.
Un autre auteur est lui aussi très intéressant : Claude Aubert. Il ne parle pas de permaculture, mais d’agriculture bio (il est un des pionnier en la matière) et aussi de surface utile à nourrir une famille de 4 personnes (son ouvrage « une autre assiette » a fait référence, mais il en a écrit des dizaines tous plus intéressants les uns que les autres). En tout cas la question peut-être posée autrement : la bio peut-être nourrir le monde ? Le fiim de Marie-Monique Robin « les Moissons du Futur » tente d’y répondre. La réponse semble être oui, rapport international et témoignage de son documentaire à l’appui.

Gille
2 mois il y a

Ne pas oublier, non plus, les travaux d’Olivier de Serres.

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