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Les jardins de la victoire, une promesse pour demain ?

Pourrait-on nourrir toute la population du monde avec des aliments bio ?

La proposition paraît folle.

Pourtant, il existe des exemples passés et actuels d’agriculture biologique ou naturelle ultra-efficace.

La seule chose qui manque vraiment aujourd’hui, c’est de la volonté politique et un nouveau narratif.

C’est ce qui s’est passé, par exemple, aux Etats-Unis, lors des deux guerres mondiales où la production de fruits et légumes a été considérablement augmentée en très peu de temps grâce aux citoyens et à leurs jardins cultivés.[1],[2]

1e guerre mondiale : l’Amérique sort de sa neutralité vis à vis de l’Europe

Lors de la première guerre mondiale, les Etats-Unis n’entrent pas en guerre tout de suite.[3]

Au départ, le pays souhaite rester neutre.[4]

Il applique la doctrine Monroe de 1823 qui refuse toute intervention européenne en Amérique et toute intervention américaine en Europe.[5]

Mais, le 7 mai 1915, les sous-marins allemands coulent le Lusitania, un paquebot britannique qui avait quitté New-York pour se rendre à Liverpool.[6]

Plus de 1200 passagers meurent dont 128 américains.

L’opinion publique américaine commence à basculer.

Elle bascule tout à fait lorsque l’on découvre, quelque temps plus tard, que les Allemands ont tenté de sceller une alliance avec le Mexique contre les américains.

L’Amérique va aider l’alliance. Elle prête de l’argent, elle vend des armes, puis en 1917 elle entre officiellement en guerre et envoie des soldats et des chars.

Ces faits sont généralement connus.

Ce qu’il est moins, c’est que l’Europe meurt de faim.

La guerre a ravagé ou occupé une partie des terres agricoles du Vieux continent.

La mobilisation des hommes a diminué la main-d’œuvre disponible.

Les blocus commerciaux ont limité les échanges.

La disette et parfois la famine s’installent.

Les jardins de la guerre de 1917

Dès le début de 1917, avant l’entrée en guerre des Etats-Unis, une commission des jardins de guerre est créée.

Elle est dirigée par Charles Lathrop Pack, un riche marchand de bois.

Une grande campagne de communication est lancée.

On invite les américains de tout âge à cultiver leur propre production de fruits et légumes dans leur jardin.

Le gouvernement fait distribuer des manuels de production et de conservation des aliments dans tout le pays.

Les enfants à l’école sont mobilisés. On les appelle “les soldats de la terre”.

En un an, les enfants des écoles ont planté 3 millions de plate-bandes potagères et l’année suivante plus de 5 millions !

Ainsi la population devient beaucoup plus autonome sur le plan alimentaire.

Les autorités rationnent alors la production agricole habituelle (viande, sucre, blé, maïs, etc) pour envoyer autant de denrées possibles en Europe.

Ainsi en 1919, alors que les difficultés d’approvisionnement persistent en Europe, les Etats-Unis peuvent envoyer 20 millions de tonnes de nourriture aux européens affamés.

Les agriculteurs bio sont laissés pour compte, malgré les fonds disponibles.

La France doit cesser ce traitement discriminatoire et honorer ses engagements.

Signez et partagez, pour défendre l’agriculture biologique !

Le pissenlit mis à l’honneur dans les jardins de la guerre

Ce programme a permis aux populations américaines de découvrir un certain nombre de plantes sauvages comestibles comme le pissenlit ou la chicorée.

Mais il y aurait eu un engouement particulier pour le pissenlit qui pousse dans n’importe quel sol même les plus pauvres.

Cette plante peut se consommer toute l’année.

Les jeunes pousses servent de salade.

La fleur fait d’excellentes confitures.

Et les grandes feuilles peuvent être cuites mélangées avec des épinards par exemple.

C’est une plante riche en vitamines et minéraux qui permet d’éviter le scorbut et certaines carences alimentaires ce qui en temps de guerre et de restrictions alimentaires est important.

Le pissenlit produit à ce moment-là a même servi pour faire du latex quand la gomme naturelle a commencé à manquer.

Des jardins de la guerre aux jardins de la Victoire

Ce programme est relancé lors de la deuxième guerre mondiale.

Les jardins s’appellent désormais les jardins de la Victoire.

Les objectifs officiels de ce nouveau programme sont alors :

1/ D’augmenter la production et la consommation de fruits et légumes pour améliorer la santé de la population afin que la nation toute entière soit en meilleure santé !

2/ Améliorer les capacités de stockage et de conservation des surplus de production potagère pour faciliter l’alimentation des communautés locales : écoles, familles, etc.

3/ Réduire le coût de la nourriture pour les familles et les communautés locales.

4/ Donner accès au jardinage aux citoyens des villes grâce aux jardins communautaires.

5/ Améliorer le bien être psychologique et spirituel de tous.

Le gouvernement présente le jardinage comme une activité saine améliorant la santé de chacun et rendant l’environnement de tous plus beau.

Il est marquant de voir que ce programme n’est pas une simple réponse matérielle aux restrictions causées par la guerre.

Il s’accompagne de plusieurs autres dimensions : sanitaire, psychologique, spirituelle et esthétique.

En 1944, 18 millions de jardiniers américains ont contribué à la production de fruits et légumes du pays.

Leurs efforts ont représenté 40% de la production totale de fruits et légumes du pays.

Et beaucoup de personnes ont continué à cultiver ces jardins après la guerre.

Le programme a été un immense succès.

Cela est dû en partie au fait que les villes américaines sont très étendues.

Il y a beaucoup plus d’espaces à exploiter entre les maisons et autour des écoles que dans de nombreux centre-villes européens qui sont plus concentrés.

Pour autant, la vraie leçon de cette histoire est qu’il est possible en quelques mois :

  • de faire participer des centaines de milliers voire des millions de personnes à un programme de jardinage ;
  • d’augmenter drastiquement la production de fruits et légumes en mobilisant les populations ;
  • de produire des quantités importantes de fruits et légumes à partir de petites surfaces. On parle ici de plate-bandes potagères, de squares transformés en jardins potagers, de jardins transformés en fermettes, etc.

Quelle belle perspective !

Aujourd’hui en France, n’importe quel gouvernement pourrait proposer une initiative semblable.

Il se trouve un peu partout des friches industrielles, des terrains vagues, des parcelles inutilisées ou même des ronds points sans âme !

Et je suis certain que nombreux français s’investiraient avec enthousiasme dans un tel programme.

Il suffit déjà de voir les listes d’attente pour les jardins ouvriers des quelques villes qui en disposent.

Il suffirait de proposer à toutes les communes de recenser les terrains utilisables et de coordonner les projets avec des associations locales.

Apporteriez-vous votre soutien à un tel projet ?

Solidairement,

Julien

Les agriculteurs bio sont laissés pour compte, malgré les fonds disponibles.

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Partagez-nous vos idées et vos textes de pétition en cliquant ici.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

Vous aussi, prenez part à la mobilisation citoyenne !

1. « Victory Gardens in World War I », The National WWI Museum and Memorial

2. « Victory Gardens on the World War II Home Front », National Park Service

3. « L’intervention des États-Unis dans la Première Guerre mondiale », Histoire par l’image

4. « États-Unis », Musée de la Grande Guerre

5. « 2 décembre 1823 – La doctrine Monroe sanctuarise les Amériques », Hérodote

6. « Les mystères du Lusitania, le paquebot qui a fait basculer les États-Unis dans la guerre », France 24

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13 Comments
Commentaires en ligne
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collin
20 jours il y a

se serais un moyen d’être plus indépendant et contre les saloperies vendues dans les grandes surfaces je suis pour

Vanessa
21 jours il y a

Il y a une différence entre votre article très intéressant sur les Victory Gardens et la pétition sur le soutien aux agriculteurs bio qui semble y être liée. Je signerai volontiers une pétition sur le lancement d’un vaste programme d’encouragement aux cultures individuelles par tous ceux qui le peuvent (sans normes et sans subsides, comme aux États-Unis) dans l’objectif d’autonomiser la population et la France, voire de subvenir à des besoins dans des populations menacées. Sachant que de tels programmes sont naturellement plus faciles à lancer en temps de conflit ou d’urgence nationale et qu’il n’est pas certain que les agriculteurs y soient favorables dans la mesure où qui cultive un lot achètera moins en magasin…

Vialle.claire@wanadoo.fr
21 jours il y a

Merveilleuse idée,en France aussi il y a des jardins et des espaces à reconquérir pour faire une production agricole

Noël
21 jours il y a

Bravo pour l’initiative. Alors lancez-vous et faites travailler les politiciens pour qu’ils comprennent ce qu’est le travail de la terre.

Cath
21 jours il y a

Excellente idée qui fait partie des réformes de bon sens pour retrouver notre souveraineté sur tous les plans

BERNADETTE PECTOR
21 jours il y a

Bonjour,
Merci de ce rappel historique. Mes parents et grands parents ne m’en ont jamais parlé, et peu de gens le savent je suppose. En tous cas, je pense qu’à l’instar des « villages fleuris », on pourrait créer le label « village potager ». Oui, je participerais activement à un tel projet, s’il est lancé. Il est tellement évident, à condition de cultiver sans arracher arbres et haies bien sûr. En plus, avec les méthodes de la permaculture et la récupération de l’eau de pluie que l’on rend à sa destination via l’arrosage, on peut avoir des résultats encourageants. Bien à vous.

Pierre
21 jours il y a

Bonjour Julien,
Un grand merci pour vos publications toujours bien documentées et conformes à l’état d’esprit dont nous avons vraiment besoin pour assurer le devenir de notre pauvre planète bien malmenée. Puissiez-vous être entendu et suivi par nos instances dirigeantes bien malmenées en ce moment! Mais aussi et surtout par vos lecteurs.
Pierre

FG06
21 jours il y a

Bonjour,
Je crois qu’il y a ou qu’il y a eu une expérience de recensement de ce type en Isère menée par le centre écologique « Terre vivante ».
Bonne journée.

mo.roublot@gmail.com
21 jours il y a

Bonjour. Nous sommes le 14/01/2025 et votre message de pétition date de 2018 !?? Cherchez l’erreur !
Et les élections sont passées…

DUVAL Liliane
21 jours il y a

J’ai vécu la guerre 39/40 Grace a des cousins agriculteur je n’ai jamais manqué de nourriture ! Mes parents étaient a Paris et moi a GAN dans la famille GASSIS ils travaillaient du matin au soir j’ai gardé un profond respect pour eux ! jamais de vacances jamais de repos !Aujourd’hui a 60 ans vive la retraite ! alors que l’on peu encore être actif ! Moi j’ai 85 ans je travail toujours, les vendanges ! toilettage canin jardinage etc. Je n’ai pas envie de rester dans un canapé a ne rien faire ! a l’époque actuelle les gens ne pense q’aux loisirs a la retraite !
Soyez un peu plus actif et vous aurez une bonne santé !

Tryoen j.p.
21 jours il y a

Peut être faudrait il en premier lieux rendre caduque les règlements de lotissement qui interdisent aux habitants la création de potagers, et obligent à utiliser les terrains des propriétés en pelouses ou jardins d’agrément.

Christine
21 jours il y a

Bonjour à tous, si c’était si bien le tout bio, pourquoi le Srilanka après avoir essayé une agriculture uniquement biologique est revenu en arrière ?
Merci de votre réponse.
Christine

Rod
21 jours il y a

S’il s’agit de la réédition d’une ancienne pétition (commentaires de 2019), il faudrait corriger le texte à envoyer au gouvernement, qui porte une demande pour fin 2018.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

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