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Métaux : le sujet dont personne (ou presque) ne parle !

L’histoire de l’humanité a toujours été liée aux métaux.[1]

La préhistoire a d’abord connu l’âge de pierre.

Mais c’est avec l’âge de bronze, puis l’âge de fer que les choses se sont accélérées.

L’arrivée de la métallurgie, à partir du troisième millénaire avant JC, accompagne la naissance des civilisations.[2]

Les sociétés anciennes se sont appuyées sur quatre piliers : l’eau, l’agriculture, les métaux et… l’escalavage.

Aujourd’hui, l’eau, l’agriculture et les métaux restent fondamentaux.

L’énergie fossile a remplacé la force des bras et des animaux.

Les débats de notre temps portent beaucoup sur le pétrole, le gaz et le charbon mais beaucoup moins sur les métaux.

Une ressource vitale

La plupart des objets que vous utilisez au quotidien contiennent du métal.[3]

Parfois, vous ne le soupçonnez même pas.

On s’en sert dans de multiples domaines comme[4] :

  • les réseaux électriques,
  • l’électroménager,
  • la papeterie,
  • les appareils médicaux,
  • l’agriculture,
  • l’éclairage,
  • l’agroalimentaire,
  • les transports,
  • le numérique,
  • etc.

L’aluminium en poudre, par exemple, sert de conservateur alimentaire, d’agent de blanchiment du pain de mie ou encore d’agrégateur dans les levures.[5]

Évidemment, cet usage n’est peut-être pas le plus rassurant car c’est un métal neurotoxique.

Il n’empêche, la poudre de métal est utilisée partout sans que l’on s’en rende compte !

Votre téléphone, par exemple, utilise à lui seul, une bonne partie du tableau périodique des éléments ![6]

Il est bourré de métaux, tous plus rares les uns que les autres !

Et pourtant : le métal est rare par nature

Dans le monde francophone, la voix qui a fait connaître le sujet au grand public s’appelle Aurore Stéphant.[7]

Elle est ingénieur géologue minier.

Elle travaille pour l’association SystExt dont l’objectif est à la fois[8] :

  • de mieux faire comprendre les enjeux du débat à tous ;
  • et de faciliter le dialogue entre la société civile, les acteurs de la filière et les responsables politiques.

Son message principal est simple : les métaux sont, par définition, une ressource rare.

Lorsque l’on parle de “métaux rares”, c’est, en réalité, un pléonasme.

Les teneurs en métaux présentes dans la roche sont très limitées sauf pour 5 métaux abondants qui sont :

  • le fer,
  • l’aluminium,
  • le magnésium,
  • le manganèse,
  • le titane.

Ces métaux ont des teneurs moyennes dans la roche de plus de 10%. Les teneurs montent parfois à 30% et au-delà.

En revanche, tous les autres métaux ont généralement,des teneurs inférieures à 1%.

Et dans de nombreux cas, la teneur en métal ne dépasse pas les quelques grammes de métal par tonne de roche, voire dans certains cas, les 0,1 g par tonne de roche comme pour l’or, par exemple.

On va parfois chercher des atomes de métal au cœur des roches !

Résultat, les mines d’aujourd’hui ont tendance à être plus profondes et plus étendues.

Cette extension de l’activité n’est pas sans limites : d’après Aurore Stéphant, plus l’on extrait de petites quantités de métal, plus la quantité d’énergie nécessaire à l’extraction est élevée.

Et la corrélation n’est pas linéaire mais exponentielle.

En clair, produire plus de métal, c’est consommer beaucoup, beaucoup plus de pétrole et de charbon.[9]

Or, ces énergies aussi sont limitées…[10]

Un scandale écologique planétaire se prépare

Pour équiper les batteries de 700.000 véhicules électriques par an, la France a annoncé l’ouverture en 2028, à Echassières dans l’Allier, d’une des plus grandes mines de lithium européennes.

Les retombées écologiques de l’exploitation de ce site – forêt classée menacée, pompage de nappes phréatiques déjà basses –  sont dénoncées par des dizaines d’ONG françaises et internationales.

Mobilisons-nous contre ce projet et disons STOP à la course en avant anti-écologique et ruineuse du tout-électrique automobile !

Une activité de transformation

L’activité minière compte 4 grandes étapes que retrouve pour la plupart des métaux avec quelques nuances. Aurore Stéphant, dans l’une de ces conférences, donne l’exemple du cuivre[11] :

Elle détaille ainsi les 4 étapes :

1/ L’extraction : on prélève le minerai qui contient le cuivre : la teneur est alors très faible : moins de 1 g par tonne de roche ;

2/ La concentration : la roche est broyée et réduite en poudre : le minerai valorisable est aggloméré et l’on obtient un matériaux comprenant 30% de cuivre environ.

3/ La pyrométallurgie : le minerai concentré est fondu et l’on obtient un cuivre grossier à 98% : il est encore inutilisable.

4/ Le raffinage, enfin, permet de passer à une cathode de cuivre à 99,99% dont on va faire les fils, les plaques, les lingots, etc.

Il y a longtemps que l’on ne va plus à la recherche de pépites d’or ou de cuivre !

Le  métal extrait n’est pas toujours visible à l’œil nu.

Il faut un long processus, coûteux en énergie, avant de produire une quantité de métal de qualité, directement utilisable par les autres industries de transformation.

Une activité d’extraction multiple

Une mine est rarement le lieu d’extraction d’une seule substance.

Les géologues ont établi des tableaux de correspondance.[12]

Ils associent entre eux des métaux dont l’expérience a montré qu’ils peuvent se trouver sur les mêmes sites.

Ainsi, une roche qui contient de l’or est susceptible de contenir également du cuivre, de l’argent, de l’uranium, du zinc, du baryum, de l’arsenic ou encore du mercure.

Tous ces métaux ne seront pas présents sur un même site mais il y en aura au moins un ou deux en plus de l’or.

Avec le nickel, on peut trouver du palladium, du cobalt, de l’osmium, du rhodium, de la platine, de l’iridium, du cuivre, de l’or, de l’argent, du ruthénium ou encore du sélénium.

L’aluminium est associé au vanadium et au gallium.

Bref, les entreprises minières savent qu’un site pourra produire de nombreux sous-produits et calibrent leurs activités en fonction de ces différentes ressources valorisables.

Une industrie du déchet

Mais la réalité d’une mine, c’est d’abord le déchet de roche.

Il en existe deux grandes types : les stériles qui sont les roches non valorisables et les résidus qui sont les restes de roches après la concentration.[13]

Les résidus sont souvent évacués sous formes de boues qui peuvent contenir des produits toxiques pour la santé humaine et l’environnement comme la soude caustique, par exemple, pour l’aluminium.

Tous ces déchets représentent un volume considérable de matériaux.

Encore aujourd’hui, ces déchets, mêmes lorsqu’ils sont toxiques, sont rejetés en mer ou stockés dans des vallées que l’on remplit d’années en années et qui finissent par disparaître.

Quelles solutions pour demain ?

D’abord, il faut rappeler que nos modes de vie contemporains dépendent directement de l’industrie minière.

Si elle venait à disparaître, la plupart des activités humaines d’aujourd’hui seraient impossible.

On ne peut donc pas supprimer les mines.

Pour autant, ces activités ont besoin de beaucoup d’eau et d’énergie.

En outre, elles sont très polluantes. Il est nécessaire qu’elles soient encadrées et contrôlées.

Il n’existe pas de recette miracle.

Mais si l’on veut mieux canaliser l’activité minière mondiale, certains changements paraissent nécessaires.

Il faudrait, par exemple, que les objets manufacturés soient plus simples et utilisent moins de matériaux différents.

Le coût énergétique de production serait alors moins élevé.

En plus, cela permettrait de mettre en place des filières crédibles de recyclage.

Comment recycler efficacement un téléphone constitué de plus de 60 éléments du tableau de mendeleïev ?[14]

Par ailleurs, il faudra sûrement freiner la surconsommation à un moment donné.

D’après un autre ingénieur, Hugues Ferreboeuf, chaque américain dispose en moyenne de 13 équipements numériques chez lui qu’il change tous les deux ans.[15]

Et les analystes du secteur prévoient que d’ici 10 ans ce chiffre soit multiplié par 2 ou 3.

Chaque consommateur américain pourrait disposer de plus de 35 appareils numériques en moyenne d’ici 2035 ![16]

C’est de la folie furieuse.

Et la tendance est aussi à la hausse en Europe.

Enfin, à un moment donné, la fureur consommatrice des grandes entreprises du numérique va devoir être calmée.

Les fameux GAFA ont une consommation électrique qui ne cesse d’augmenter à un rythme vertigineux.

[17]

Et c’est pour cela que Google a fait construire 7 petits réacteurs nucléaires sur ses propres sites de serveurs.

Ce rythme, pour l’instant, suit leur croissance et leur capitalisation boursière.

Selon Hugues Ferreboeuf, l’économie numérique consomme déjà 10% de l’électricité dans le monde.

Et ce besoin est en constante augmentation.

Quand on voit les rêves fous des GAFAS qui voudraient coloniser l’espace et atteindre l’immortalité, on se dit que les limites terrestres sont peut-être un moyen pour tous de rester un peu les pieds sur terre !

Solidairement,

Julien

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Partagez-nous vos idées et vos textes de pétition en cliquant ici.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

Vous aussi, prenez part à la mobilisation citoyenne !

1. « Le cuivre, 4000 ans d’histoire », Patrimoines Savoie
2. « Or, bronze, fer : petite histoire des métaux à travers les âges », National Geographic
3. « Peut-on encore extraire des métaux ? », Chaine Le Réveilleur, YouTube
4. Idem
5. « L’aluminium, ce métal qui nous empoisonne », ASEF
6. « Quels sont les matériaux critiques des smartphones ? », CEA
7. Référence identique à #3
8. « Extraction de matières premières minérales », SystExt
9. « L’Aluminium, danger pour la santé ? », Chaine Science de comptoir, YouTube
10. « FAQ Énergie & Climat : combustibles fossiles », Carbone 4
11. Référence identique à #3
12. Référence identique à #3
13. « Fiche thématique – Les enjeux de la relocalisation », Débat Public
14. Référence identique à #6
15. « Hugues Ferreboeuf », Virtus Management
16. « Comment nous avons construit une civilisation insoutenable », Chaine Thinkerview, YouTube
17. « IA générative : Google commande des mini-réacteurs nucléaires pour alimenter ses data centers », L’Usine Digitale

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10 Comments
Commentaires en ligne
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Rautenberg
10 jours il y a

j’aime mieux que les mines soit en France que dans des pays ou les droits humains ne sont pas respecter et l’environnement non plus d’ailleurs. Arrêtons d’exporter nos problèmes… Plus de proximité permettra a chacun de mieux prendre en compte le réalité écologique.

Reymondier
12 jours il y a

Ouf….on est pas sorti de l’auberge ?

Yves
12 jours il y a

Ouf! Les foules vont peut-être enfin commencer à comprendre que trop d’écologie va tuer l’écologie !

Fouchier Nicolas
12 jours il y a

on surexploite la planète!

12 jours il y a

sujet de très haute importance dont effectivement, on ne parle pas assez. C’est la plus grosse des épées de Damoclès que nous avons au-dessus de nos têtes. Surtout bien regarder les conférences d’Aurore Stéphant (ingénieur en métaux rares) qui connaît ce sujet mieux que quiconque et qui en parle aussi mieux que quiconque ! ce sujet est passionnant et totalement effrayant

Françoise
12 jours il y a

EDF a le projet d’un technocentre à Fessenheim pour écouler l’acier faiblement radioactif… on n’est pas sorti de l’auberge…

EVELINE
12 jours il y a

Bonjour, votre texte est très bien, mais quelques mots et noms ne sont pas utiles comme pléonasme et tableau MendeleÏev…. et à mon sens trop savants.
S’il faut diminuer les plastiques ET les métaux ce sera très difficile et autant s’y mettre dès maintenant.Enorme défi que très peu de politiques veulent relever.Mais c’est indispensable pour les générations futures.

SELKIS
12 jours il y a

TRES ENRICHISSANT. LA SOLUTION LE NOM L A TROUVE EN REDUISANT LA POPULATION MONDIALE PAR TOUS LES MOYENS QUE NOUS CONNAISSONS DESORMAIS. Enfin pour ceux qui s instruisent intelligemment.

Édouard
12 jours il y a

Merci pour ces informations très intéressantes et pertinentes. C’est un sujet négligé, espérons que de véritables débats sur le sujets s’ouvrent dans les prochains temps.

Tom Torel
12 jours il y a

Merci pour ce passionnant et éclairant article !

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