Chers lecteurs,
La question de la biodiversité est trois fois plus traitée lors des journaux télévisés en 2025 que dans les années 90. (1)
Ce terme désigne la diversité qui existe dans la nature.
On parle de la diversité des mammifères, mais aussi des oiseaux, des amphibiens, des insectes et même des champignons ou encore des bactéries. (2)
Cette diversité est nécessaire au bon équilibre de la vie.
La nature produit des écosystèmes.
Ces derniers sont en constante évolution.
Homo sapiens transforme la nature
Pour Homo sapiens, l’enjeu est de pouvoir développer ses activités tout en maintenant autant que possible la nature qui l’entoure, dont il dépend aussi.
Pendant des siècles, il y est parvenu.
Il pouvait, en se déplaçant ici ou là, provoquer un chamboulement, voire un effondrement des espèces locales.
Par exemple, c’est ce qui s’est passé lorsque les Aborigènes sont arrivés en Australie, il y a 50 000 ou 60 000 ans. (3)
L’utilisation du feu ainsi que leur chasse au gibier ont bouleversé le paysage australien. (3)
De même, les paysages européens ont été façonnés par des siècles d’élevage et de culture de la terre.
En Europe, il n’existe plus qu’une seule forêt primaire. Elle se situe en Pologne. (4)
La modification de son milieu naturel par Homo sapiens fait partie de sa condition.
C’est une question de tempo !
Hélas, aujourd’hui, cette destruction des écosystèmes se fait à un rythme très rapide. La nature n’a pas le temps de s’adapter, de se réinventer. (5)
Et de nombreux scientifiques s’inquiètent de voir des zones, autrefois foisonnantes de vie, devenir plus ou moins stériles. (6)
Cela est vrai pour les sols, bien sûr, mais aussi pour de nombreux milieux aquatiques.
Ces derniers sont pourtant naturellement propices à la vie.
Mais eux aussi peuvent mourir.
Une agriculture qui nourrit les hommes mais meurtrit les sols
Il existe de nombreuses activités humaines du XXIᵉ siècle très néfastes à la biodiversité.
Nous avons d’abord un problème avec notre modèle agricole, dont les trois plus grands défis sont (6) :
- L’usage des pesticides : par définition, ces substances sont là pour tuer la vie. Les pesticides tuent des herbes, des insectes, des champignons, des bactéries, etc.
- La monoculture : le fait d’éliminer toutes les cultures au profit d’une seule constitue une perte sèche pour la biodiversité. Cela est d’autant plus vrai que chaque espèce végétale s’associe à un écosystème particulier. En limitant le type de culture, on appauvrit aussi la vie des sols. Il y a moins de bactéries et de champignons.
- La mécanisation de l’agriculture : en creusant des sillons profonds, les tracteurs retournent la partie vivante du sol et l’exposent à l’érosion. Ainsi, la terre perd en fertilité. On craint de voir de grandes plaines fertiles, comme celles des Flandres en Belgique ou de la Beauce en Île-de-France, devenir des zones infertiles.
Quand il a été introduit dans les années 50, ce modèle agricole a d’emblée été perçu comme un succès.
Dans un premier temps, les rendements ont beaucoup augmenté. Et le nombre d’agriculteurs pour y parvenir a chuté.
En France, il y avait 14 millions d’agriculteurs en 1950.
Ils ne sont plus que 250 000.
Peut-on réellement changer ce modèle ?
Les solutions existent.
C’est la permaculture ou encore l’agriculture naturelle de l’ingénieur agronome japonais Masanobu Fukuoka. (7,8)
Ces méthodes d’agriculture respectueuses de l’environnement ne nécessitent pas de pesticides.
Elles recréent des écosystèmes à la fois productifs et durables.
Mais ces modèles n’ont jamais été déployés sur de grandes surfaces.
Ils nécessitent, par ailleurs, une grande connaissance de la nature et des sols.
Et il faudrait aussi beaucoup plus de main-d’œuvre !
Seule une volonté politique très ferme, associée à un mandat populaire clair, permettrait un tel changement.
En 2025, cela paraît utopique.
La ville aussi détruit la nature…
Si, pour sauver la biodiversité, les modèles agricoles méritent d’évoluer, c’est également le cas des villes — et en particulier les plus grandes — qui polluent à tout va sans même s’en rendre compte.
L’une des plus grandes sources de pollution des villes vient des pneumatiques de voitures. (9)
Tous les 40 000 km, un pneu libère jusqu’à 1 kg de particules fines, dont des plastiques, des additifs chimiques et des résidus de pétrole. (10)
Les voitures électriques, plus lourdes, en libèrent même plus que les autres…
Les pneus représentent la première pollution en microplastiques des mers et des océans en Europe ! (9,10)
Ce n’est pas tout.
Les stations d’épuration produisent des boues chargées de microplastiques et de produits toxiques que l’on retrouve également dans la nature. (11)
Une partie des plastiques vient du lavage des vêtements neufs, plus particulièrement des vêtements synthétiques. (12)
Par ailleurs, les incinérateurs produisent également des dioxines dangereuses, qui s’accumulent et finissent par porter atteinte à la nature. (13)
Enfin, l’éclairage de nuit constitue aussi un fléau pour la biodiversité. (14)
Ces éclairages puissants perturbent la vie nocturne. Le repos des plantes et des bêtes en est affecté.
Voilà quelques-unes des causes de la chute de la biodiversité.