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Bordeaux veut se doter d’une ombrière géante

La ville de Bordeaux se lance dans un projet véritablement pharaonique : utiliser le soleil pour alimenter ses habitants en électricité. (1,2,3)

Et ce chantier commence cette année (en 2024).

Pour l’instant, il s’agit surtout d’une expérimentation. (1,2)

Il faut montrer aux habitants, aux banques, au gouvernement, à toutes les parties prenantes que cette entreprise en vaut la peine.

L’idée est de faire de la rocade bordelaise la plus grande centrale solaire urbaine de France. (1)

Une ombrière multiservice

Pour cela, il faudrait couvrir les 45 km de périphérique bordelais par des panneaux solaires créant ainsi une ombrière géante. (1,2)

Cette infrastructure doit permettre de (1,2) :

  • rafraîchir la rocade l’été ;
  • récupérer l’eau de pluie ;
  • capter les gaz à effet de serre ;
  • réduire la pollution liée au trafic ;
  • limiter les nuisances sonores ;
  • produire de l’électricité pour au moins 40 000 foyers de la métropole bordelaise.

Une infrastructure titanesque

Le périphérique de Bordeaux est le plus long de France. Il a été conçu dès 1940. Mais il a été construit de 1967 à 1993. (4)

140 000 voitures passent quotidiennement sur cette autoroute urbaine. (1)

C’est déjà une infrastructure conséquente qui comprend deux ponts colossaux qui passent au-dessus de la Garonne (5,6) :

  • le pont d’Aquitaine mis en service en 1982 au nord de Bordeaux,
  • et le pont d’Arcins, renommé depuis pont François Mitterrand, un peu plus au sud.

Pour couvrir les 45 km de la rocade, il faudrait installer 2 millions de panneaux solaires. (1)

Ils reposeraient sur une structure de 17 mètres de haut et 60 mètres de large. (1)

Le coût d’une telle centrale est évalué à 3,2 milliards d’euros, soit plus de 500 millions d’euros par an pendant 6 ans. (1)

Solaire et hydrogène associés: est-ce écologique ?  :

Afin d’assurer une production continue d’électricité, les panneaux solaires seraient couplés avec des piles à combustible.

Ces dernières seraient placées tout le long de l’ombrière. (1,2)

Cet aspect rend le projet moins écologique puisque les piles à combustible fonctionnent à l’hydrogène.

Or, à ce jour, ce gaz est souvent produit par vaporeformage. (7)

Cette technique expose du méthane à la vapeur d’eau très chaude et libère l’hydrogène qu’il contient. (7)

Ce procédé, hélas, produit du monoxyde de carbone, du CO2 et des oxydes d’azote (NOx) qui sont des gaz à effet de serre. (7)

L’alternative moins polluante est l’électrolyse à partir d’énergies renouvelables. (8)

Ce procédé utilise de l’électricité pour séparer des molécules d’eau et obtenir de l’oxygène et de l’hydrogène. (8)

Si l’électricité vient d’une énergie renouvelable, l’hydrogène produit est considéré comme écologique. (9)

En l’espèce, si la rocade a, l’été, un surplus de production d’électricité qui sert à produire de l’hydrogène pour l’hiver, le projet sera plus écologique.

Toutefois, il n’est mentionné nulle part que le site sera capable de produire de l’hydrogène lui-même.

Les piles à combustible seront enfouies sous le sol et reliées à des turbines qui produiront de l’électricité grâce à l’hydrogène stocké. (1)

Mais d’où viendra l’hydrogène ?

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Le projet ne fait pas encore l’unanimité

Les contempteurs du projet lui reprochent les éléments suivants (1) :

  • son coût élevé ;
  • une promesse excessive ;
  • un risque plus élevé d’incendie ;
  • l’usage de l’hydrogène ;
  • son côté “bobo”.
  • etc.

Certaines craignent que ce projet ne se soit un fiasco comme la route solaire de 1 km inaugurée par Ségolène Royal en Normandie en 2016. (10)

Les panneaux solaires avaient été posés le long de la route.

Faute d’un entretien suffisant, les panneaux se sont déchaussés et abîmés. Ils n’ont jamais été rentables. (10)

Un projet enthousiasmant !

Malgré les doutes que peuvent avoir certains, je trouve ce projet très positif.

D’abord, je me réjouis de voir qu’en utilisant la rocade on évite plus de bétonisation pour de nouvelles infrastructures.

Toutes les autres routes et autoroutes présentent le même “avantage” : ce sont déjà des espaces pris sur la nature.

Par ailleurs, le transport de l’électricité est toujours un problème : la déperdition est forte. (11)

Avoir une centrale électrique là où habitent les gens est donc très pratique.

Enfin, le coût de l’opération est élevé, mais il est modulable.

Toute la rocade n’a pas besoin d’être couverte.

Par ailleurs, les panneaux solaires s’ils sont bien choisis peuvent avoir une durée de vie de 50 ans. (12)

C’est un investissement à moyen terme.

Par comparaison, le coût de la construction du site nucléaire de Flamanville en Normandie est déjà à près de 20 milliards d’euros alors que le site ne produit toujours pas d’électricité. (13)

Alors, bien sûr, lorsque Flamanville sera opérationnel, le site produira beaucoup plus d’électricité que la centrale solaire de Bordeaux.

Le facteur humain sera déterminant

Pour autant, ce projet ambitieux ne sera pas simple à mener à bien.

Pour qu’il ait du sens, il faut qu’il soit rentable. Les ingénieurs qui ont monté le dossier pensent qu’en 7 ans, cela est possible. (1)

Sauf que cela dépend tout de même de la manière dont le site est financé, géré et maintenu.

En effet, la rocade n’appartient pas à Bordeaux, mais à l’État. (1)

La première étape clef consiste à bien coordonner les services de l’État et ceux de la ville.

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic a déjà eu l’occasion d’échanger sur le sujet avec Élisabeth Borne. Pour l’heure, les deux parties semblent optimistes. (1,2,3)

La centrale sera ensuite dépendante de la bonne entente entre la ville et l’opérateur qui sera en charge du fonctionnement de la centrale.

Cela dit, la région bordelaise est déjà dotée de la plus grande centrale solaire de France avec le site de Cestas qui compte 983 000 panneaux solaires et fournit de l’électricité à 75 000 personnes. (14)

Ces deux installations feront de Bordeaux et sa région un territoire à la pointe en matière de production d’électricité solaire.

Solidairement,

Julien

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Références

1. « Une centrale solaire sur le périphérique de Bordeaux : un projet à 3,2 milliards pour alimenter toute la métropole en électricité », Le Figaro
2. « Des rocades en centrales solaires : l’ambitieux projet de la ville de Bordeaux », Clubic
3. « Bordeaux : énergies renouvelables, vers une ombrière photovoltaïque au-dessus de la rocade », Sud Ouest
4. « Histoire de la rocade de Bordeaux : le très long feuilleton de l’élargissement », Sud Ouest
5. « Le Pont d’Aquitaine », Bordeaux.fr
6. « Le pont François Mitterrand », 33-bordeaux.com
7. « L’hydrogène », CEA.fr
8. « Électrolyse », Actu-Environnement
9. « Hydrogène vert », Orygeen
10. « En Normandie, le fiasco de la plus grande route solaire du monde », Le Monde
11. « Déperditions d’énergies ou pertes en ligne : un phénomène naturel », RTE France
12. « Quelle est la durée de vie des panneaux solaires ? », QuelleEnergie.fr
13. « Les dérapages de l’EPR de Flamanville en graphiques : le coût multiplié par 5, la durée du chantier par 4 », Le Monde
14. « Dans les coulisses de la plus puissante centrale solaire de France », Revolution-energetique.com
15. « Du jamais-vu en France : Bordeaux va tester une ombrière de panneaux solaires sur 15 km de boulevard », Le Parisien
16. « Auto : les ventes de voitures électriques au ralenti en Europe, les hybrides en forte hausse », Sud Ouest
17. « The Truth About Electric Cars », Tesla sur YouTube

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17 Comments
Commentaires en ligne
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4 mois il y a

Si des doutes existent la Chine et le Japon maîtrisent parfaitement ces techniques en utilisant les grands axes routiers .

skroyke
4 mois il y a

fake news ! et pour conduire, on respirerait comment ???

4 mois il y a

Vous n’êtes pas clair du tout !!! Est-ce une pétition en fait6contre ce projet à Bordeaux ? On se sent MANIPULÉS Vous faites signer pour ou contre ?

Denis.
4 mois il y a

– enthousiasmant mais j’ai des interrogations : 
– incendie de véhicule ? coutera combien ?
– Quelle clarté là dessous ? danger ?
– Les typhons à venir, solide comment ?
– j’y connais rien en hydrogène

Aucune opposition dans mon esprit, juste des questionnements que j’espère légitimes ou fondés.
Au plaisir de vous lire.
Restons à l’ombre 🙂

BIOMAN
4 mois il y a

Couvrir d’ombrières solaires un périphérique (où nombre de véhicules carburent au pétrole avec les conséquences que l’on sait pour la santé, les émissions de gaz à effet de serre et la balance commerciale de la France) constitue une idée géniale et surtout résiliente pour un avenir rempli d’incertitudes car la géopolitique se chargera bien de bousculer nos habitudes tôt ou tard. Investissement à encourager.

Jounieaux
4 mois il y a

J’ai une question là fabrication des batteries solaires est elle vraiment écologique? J’ai entendu dire que l’extraction du minerai nécessaire etait très polluante et avait des conséquences désastreuses dans les pays où l’on en trouve

Francis
4 mois il y a
Répondre à  Jounieaux

L’hydrogène produit par électrolyse de l’eau est en lui même le stockage d’énergie, donc pas besoin de batteries. Il est utilisé ensuite par une pile à combustible ou comme carburant thermique comme le GPL ou le méthane.

FORESTIER
4 mois il y a

Et l’impôt foncier sera performant ! Ne nous leurrons pas. Nous avons déjà les travaux de la gare St Jean, passés de 20 à plus de 80 millions d’euros…..

FRANCOIS COURDURIER
4 mois il y a

EXCELLENT PROJET !!!!!!

ET l’hydrogène EST L’ELEMENT NATUREL LE PLUS ABONDANT DE TOUT L ‘UNIVERS

VITE !!! URGENCE

SINON LA NATURE VA NOUS ELIMINER

4 mois il y a

Désolé mais je n’ai pas tout compris ! C’est une pétition en faveur du projet bordelais ? Contre le projet ? Ou alors cette pétition n’a rien à voir avec le projet ?

Francis
4 mois il y a

Le projet est valable si l’électricité solaire en surplus est utilisé sur place pour électrolyser l’eau de la Garonne, avec l’avantage de consommer directement le courant continu des panneaux photovoltaïques avant qu’il ne soit converti en courant alternatif. Même si le rendement de l’électrolyse est médiocre, ça évite les pertes au niveau du transformateur. Après, il faudrait mieux que l’hydrogène produit soit utilisé comme carburant pour les transports: bus, camions, trains et bateaux plutôt qu’en électricité réinjectée dans le réseau parce que là aussi le courant doit être retransformé en alternatif avec de nouvelles pertes.

philippe D
4 mois il y a

belle initiative
mais je pense que vius nnavez pas bien compris l’intérêt de la pile a combustible : elle permettra de priduire de l’hydrogène a partir des surplus d’électricité
sinon , il n’y a aucun rapport avec les panneaux solaire et la production d’h2

encore une lalementable devaloeisation par les accros du tout petrole

lionel
4 mois il y a

Avant une chirurgie serieuse, je consulte 2 ou 3 specialistes.
Avant de mettre de l’argent dans une source d’energie non nucleaire, je demande deux expertises.

Mary
4 mois il y a

Je suis très déçu car après avoir signé, si on partage sur Facebook, ça partage pas le projet de Bordeaux mais un article sur la non destruction de la forêt !

Denis.
4 mois il y a
Répondre à  Mary

au milieu de l’article , il y a effectivement une pub pour une autre pétition. Êtes vous sûr de celle que vous avez signé?

Jean BOUSQUET
4 mois il y a

Il y aurait lieu d’envisager les résistances aux vents , à la grêle , intempéries et autres effets climatiques . Se rappeler de la tempête Scintia .

4 mois il y a

Une pétition qui prend le temps de décrire les tenants et les aboutissants et qui n’a pas peur d’exposer un sujet complexe sans manichéisme et dr manière claireet complète. C’est rafraîchissant, et super intéressant.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

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