La catastrophe nucléaire de Tchernobyl a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, il y a 35 ans.
Ce site ne pourra à nouveau accueillir des êtres humains sans crainte pour leur santé d’ici… 24 000 ans ! (1) Il est encore lourdement pollué.
Ainsi une vaste zone de 2200 km au nord de l’Ukraine et de 2600 km2 dans le sud de la Biélorussie est désormais inhabitée.
C’est une zone qui fait à peu près la taille d’un département français.
Plus personne n’y habite, les routes se rétrécissent et sont dévorées par les herbes sauvages. Les maisons s’effacent et la nature reprend sa place entre les blocs de béton de l’ère soviétique.
Cet endroit était très industrialisé.
La ville de Pripiat, construite dans les années 70 et située à quelques kilomètres de l’ancienne centrale nucléaire, est devenue une ville fantôme.
Les arbres poussent au milieu de ses immeubles de béton gris qui petit à petit s’écroulent.
La ville est au cœur de la zone d’exclusion. Dans un rayon de 30 kilomètres, toutes les habitations ont été désertées. Les activités humaines y ont été abandonnées.
Les champs ont disparu. Il ne reste que des débris de la vie humaine d’avant comme les auto-tamponneuses rouillées du parc d’attraction ! (2)
Personne n’a le droit de pénétrer dans la zone.
Désormais, c’est une grande réserve naturelle où les hommes laissent aux plantes et aux animaux capables de s’y adapter, le loisir de vivre comme bon leur semble.
Autour de Tchernobyl, il n’y a pas de chasseurs, pas d’agriculteurs, pas d’habitants.
Le pari de quelques scientifiques
En 1998, des scientifiques ont eu l’idée d’y introduire une trentaine de chevaux de Przewalski.
Ces chevaux avaient disparu de leur habitat naturel en Asie en raison notamment de la chasse et de la réduction de leur territoire. Ils étaient en voie d’extinction.
Mais ils étaient encore élevés depuis 1932 dans le zoo de Prague. (3)
Les chevaux de Przewalski auraient été domestiqués il y a 5500 ans par la culture de Botaï, un peuple du néolithique qui s’est épanoui au nord du Kazakhstan actuel.
Ils sont revenus plus tard à la vie sauvage et ont été découverts par un militaire russe, Nikolaï Mikhaïlovitch Prjevalski en 1879 qui leur a donné son nom.
Le takh des steppes
Les Mongols, qui les connaissaient déjà, les appellent “takh”.
C’est un petit cheval de 1,30 mètre au garrot de couleur baie avec le ventre blanc.
Il est râblé, libre et beau.
Sa crinière est hérissée, ses jambes zébrées et se déplace en harde.
D’après le chef du département scientifique de la réserve naturelle de Tchernobyl, le cheval de Przewalski est “le symbole de la zone d’exclusion. »
Des débuts prometteurs
Le takh s’est bien implanté dans la réserve naturelle ukrainienne.
Les biologistes estiment que sa population est d’environ 150 têtes, soit une multiplication par 5 en 20 ans.
De l’autre côté de la frontière, en Biélorussie, il y en aurait 60 autres.
C’est un succès pour cette espèce menacée.
Les responsables du zoo de Kiev qui suivent cette expérience espèrent que cette population atteigne les 300 ou les 500 individus !
D’ores et déjà, les takh de Tchernobyl représentent 8% de la population mondiale.
Les autres sont en Mongolie où ils ont été réintroduits en 1992 d’où ils ont colonisé à nouveau des espaces en Chine et en Russie.
Ils ont également été réintroduits dans le désert de Gobi en Chine.
Il existe aussi un troupeau en France sur le plateau de Méjean dans les causses, ainsi qu’en Espagne, dans les Pyrénées et en Belgique.
Tchernobyl : un refuge naturel pour d’autres espèces ?
Dans la zone d’exclusion, les animaux sauvages profitent de l’absence des hommes pour proliférer.
Les biologistes y ont repéré des lynx, des loups, des élans, des sangliers, des pygargues à queue blanche, des ours et de nombreuses autres espèces. (4)
Il y aurait aujourd’hui près de 2700 animaux dans la réserve.
Survivront-ils à la radioactivité ?
Pour l’instant, ces populations augmentent et ont l’air en bonne santé…
Qui vivra, verra…
Solidairement,
Julien
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Informations très intéressantes, à voir dans l’avenir pour la vie des animaux dans un lieu contaminé par la radioactivité…
Bonjour,
Les animaux semblent posséder un instinct particulier…
qui guide leur comportement qui parfois me laisse sans
mot…
Cet article suscite beaucoup de questions…
j’ai pu voir ces chevaux il y a qq jours en France dans les Cevennes ou ils vivent à l’état sauvage ou presque; ( puisque parqués ) ils sont magnifiques et l’association » takh » , qui gère ce petit groupe, explique qu’elle n’intervient auprès d’eux qu’en cas de nécessitée. Ils ne sont observable qu’avec des jumelles. Si vous voulez les observer ils se trouvent dans le village de Villaret en Lozère.
« les espèces sauvages prolifèrent dans de bonnes conditions », qui ose écrire cela?
Dans ce vaste territoire, il ne s’agit pas de pollution mais de contamination irrémédiable, cet endroit n’est qu’un vaste champ d’expériences, loin de tout respect de la vie quelle qu’elle soit.Après avoir exploiter les humains contaminés, le monde continue à se moquer du bien être des êtres vivants contraints de vivre dans des conditions atroces.
BRAVO magnifique comme quoi
Tout ce qui donne l’espoir et la Vie après la stupidité cupide de l’humain!
C’est toujours une excellente nouvelle quand la nature reprend ses droits, et que les animaux reviennent.
J’espère de tout mon cœur qu’ils ne seront pas victimes des radiations, ce qui est possible, puisqu’ils sont plus résistants que nous, et sauvages, en plus.
Avoir réintroduit ces chevaux à cet endroit est une hérésie, la folie de l’homme qui tente toujours des expériences désastreuses. Il ne faut pas avoir fait Saint Cyr pour savoir que la radioactivité est dangereuse.
Bien sûr, à priori, les végétaux et les animaux s’y développent. Nous ne savons pas dans quelle mesure leur génétique est impactée. Ce qui veut dire qu’un jour ces populations migreront plus loin et se mélangeront à d’autres animaux, les mutations donneront probablement des horreurs.
Les végétaux en font autant, sachant que les insectes polinisateurs ne vont pas en rester là et iront polliniser d’autres plantes près des humains ! Plantes que nous mangerons probablement….
Si l’humain n’y est pas viable pour des millénaires, pourquoi y avoir introduit des animaux ? N’ont-ils pas le droit à une vie saine ?
L’homme et ses phantasmes de domination sur le vivant, est détestable.
Je suis ravie de voir enfin les animaux prendre le dessus… Puissent d’autres cas se présenter ainsi.
24 000 ans ? je doute que les hommes puissent y vivre a nouveau un jour, l’ uranium d’ un réacteur reste hautement radioactif pendant 4,5 milliards d’ années !! j’ espère que tous ces animaux survivront a la radioactivité et resterons en bonne santé !
grande histoire. merci pour le partage.
Et dans 10 000 ans , qui sera là pour avertir que la zone est polluée ? Pas même les chevaux n’auront appris à parler ! Vendra t-on leur viande en steaks hachés à griller au-dessus d’un peu irradié ?
D’un feu irradié !
C’est à mon sens un laisser faire dangereux pour les animaux qui eux ignorent la nocivité de leur nouvel environnement!!!! Sont-ils placés là pour une nouvelle expérimentation par l’homme? N’y a t-il pas d’autres endroits sur terre saine pour les y mettre???? Et que va t-il advenir de tous ces animaux qui vont se reproduire ou pas ou mal? dans quelle proportions et quel état? Ne deviendront-ils pas à terme une menace entre espèces dont fait partie l’homme?????????????????????????????????????????????????????????
Grand merci pour cet article.
L’espèce humaine serait-elle plus nocive que les radiations issues des catastrophes nucléaires?
Belle journée
Bonjour et merci pour ce texte excellent et très bien écrit. Mais où est le lien de cette pétition (signature) et à propos de quoi exactement signe t-on ? Merci d’avance.
Cela serait fabuleux que tout ces animaux de cette réserve ne ressentent pas la radioactivité de ce site redevenu « naturel »
Une revanche !
une zone très intéressante sur le plan de la faune et la flore que j’ai découverte en allant en Corée du Sud est le no man’s land entre les deux pays qui est vierge de toute contamination humaine depuis 70 ans. Elle ne peut être explorer mais la vie naturelle y a repris ses droits…..
Bonjour,
La nature reprend ses droits et c’est une bonne nouvelle qui devrait permettre le développement d’espaces comme celui-ci. Il en existe déjà , en France (Drôme?) si j’ai bien compris, certaines associations ont racheté des terres pour les laisser à la nature, seuls les scientifiques peuvent aller sur ce territoire protégé. Voilà qui est une bonne chose. Toutefois les zones urbaines se densifient davantage et cette urbanisation galopante se fait à marche forcée, sans soucis ni respect de l’aménagement du territoire (espace vert naturels, architecture traditionnelles, espaces publics, environnement…) et surtout, parfois, sans respect des PLU (oui… Hélas…. voir notre pétition http://petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=RIMIEZ21 )
Le Conseil Régional de l’Ordre des architecte Paca s’en émeut également dans une tribune libre parue sur le Nice Matin du 18 juin 2021…
Alors qu’en sera t-il de notre avenir? Des zones libres de toutes intervention humaines, observées à la loupe par quelques « chercheurs », au côté de zone urbaines carcérales, densifiées, et de zones agricoles, industrialisées… ? Que faire?
Merci pour cet article. 🙂
Lire votre article semble prometteur. J’aimerai me persuader que les animaux introduits comme ce cheval ou ceux qui y reviennent d’eux mêmes ne risquent rien. Mais, si les radiations sont néfastes pour l’humain, elles ne peuvent pas être bonnes pour les animaux. Au moins, y vivent t’ils seuls, loin de l’homme. Qui est sans doute encore bien plus nocif qu’un nuage radioactif! Nous devrions, partout dans le monde, offrir des territoires vierges pour les animaux. Sans qu’aucun humain, jamais, ne vienne interférer. Les animaux se débrouillent seuls, ils se régulent, ils ont leurs lois et ils résistent à tout, sauf à la cruauté humaine. Le seul espoir auquel je crois, c’est une fin du monde. Là seulement, tout pourra repartir de zéro. L’humain doit disparaître, il a été trop cupide, trop sûr de lui, trop toxique et avide. Le retour en arrière est impossible, hélas! Et nous sommes trop nombreux. Les animaux encore une fois se régulent ; les humains surpeuplent à outrance. Nous pouvons constater le triste résultat! Longue vie aux animaux, et j’espère que ces chevaux mourront de leur mort naturelle, après avoir profité pleinement de l’absence de l’homme et de leur retour à la nature. M-C
article qui me donne un peu d’espoir
il est temps de limiter drastiquement les possibilités pour les humains de détruire la nature
je ne sais comment mais des gens intelligents pourraient y réfléchir