16 600 à 30 400 victimes potentielles
D’après l’association APESAC, qui réunit les victimes de ce médicament produit par Sanofi, 7 186 victimes du traitement seraient aujourd’hui recensées.
Le traitement aurait par ailleurs provoqué plus de 1 500 avortements non souhaités et 162 décès.
Mais ce n’est que le début.
Car en 2018, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSM) et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie ont publié une nouvelle estimation. Entre 16 000 et 30 000 enfants seraient touchés par des malformations congénitales ou des troubles neurologiques liés à la Dépakine3.
Le calcul a été réalisé en comparant le taux de risque admis par les scientifiques (30 à 40%) et le nombre de personnes exposées au médicament ces dernières années.
Mais il faut revenir un peu en arrière pour mesurer l’ampleur du scandale. Car le problème est connu depuis longtemps.
Etape 1 – Années 80 : les premiers doutes
Une première étude sur la Dékapine est publiée en 1982 dans le journal le Lancet, qui à l’époque faisait encore figure de référence dans le monde scientifique.
Cette étude révèle que chez les animaux le principe actif du médicament cause des problèmes de formation de l’épine dorsale. La pathologie évoquée est spina bifida ce qui en latin veut dire l’épine coupée en deux4.
Ces résultats sont confirmés en 1984, 1985 et 19874.
Dès 1984, d’autres études paraissent, cette fois chez les êtres humains. Les malformations physiques sont constatées et décrites par de nombreux médecins.
A ce moment-là, le médicament est en circulation depuis près de 20 ans, le laboratoire et les médecins ont le recul nécessaire pour tirer la sonnette d’alarme et prévenir les femmes des risquent que leurs bébés encourent.
Etape 2 – Années 90 : confirmation et aggravation
En 1994, d’autres révélations sont faites. Pour la première fois sont décrits les troubles autistiques et neuro-développementaux d’enfants ayant été exposés à la Dépakine alors qu’ils étaient encore foetus4.
Ces travaux sont confirmés en 1996, puis en 2000 et en 20014.
Les autorités ne bougent toujours pas. Les médecins non plus.
Seules changent les notices.
En 1986, la notice du médicament disait dans les précautions d’emploi :
“Prévenir votre médecin si vous êtes enceinte”. 5
C’est la réaction de Sanofi aux premières études sur les malformations congénitales.
La notice change en 1995, en 2000, 2004, 2006, 2009, 2010 et 20115. A chaque fois, il est simplement dit aux femmes enceintes ou aux femmes désirant un enfant de prévenir leur médecin, ou que le médicament leur est déconseillé.
Imaginez une compagnie aérienne dont les vols s’écrasaient entre 30 et 40% des fois. Est-ce que vous vous contenteriez de “déconseiller” à vos proches de voler avec cette compagnie aérienne ?
Ne seriez-vous pas tenté de leur interdire formellement de prendre ces vols ?
Il a fallu 2015 et toute l’énergie de l’association APESAC pour que le risque réel soit annoté sur le médicament :
“ Les enfants exposés in utero au valproate présentent un risque élevé de troubles graves du développement (intellectuel et moteur) et du comportement (jusqu’à 30 à 40% des cas) et/ou de malformations (environ 10% des cas). ”
Etape 3 – Le temps de la justice
C’est en 2012 que les premières actions individuelles au tribunal civil pour demander réparation sont initiés.
En 2015, des actions en pénal sont lancées contre le laboratoire Sanofi.
En 2016, l’Etat, face au scandale annoncé et au risque pour le fabricant du médicament, crée un dispositif exceptionnel : le Fonds d’indemnisation des victimes du valproate de sodium et de ses dérivés.
Les victimes seront indemnisées par le contribuable !
En décembre 2017, une première victoire judiciaire survient contre Sanofi pour l’une des victimes. Suivent d’autres procès.
En 2019, une victime reçoit 1,3 million d’indemnités du fonds d’indemnisation5. Mais il s’agit d’une décision isolée. La plupart de victimes touchent beaucoup moins.
Une décision du tribunal administratif de Montreuil du 24 juin 2020 a jugé que l’Etat avait manqué à son devoir de contrôle dans cette affaire6.
L’Etat est reconnu coupable et condamné à indemniser trois familles dont les enfants sont lourdement handicapés après avoir été exposés in utero au Dépakine.
Sanofi et les médecins prescripteurs sont également reconnus coupables, mais dans une moindre mesure6.
Les familles vont recevoir 200 000 euros, 290 000 euros et 20 000 euros d’indemnités.
Etape 4 – Le scandale
Cette étape dépend des citoyens.
Une fois de plus, le labo savait, les médecins savaient, l’Etat savait.
Une fois de plus, le labo s’est tu, les médecins n’ont rien dit, l’Etat n’a rien révélé.
Une fois de plus la défense de Laurent Fabius du temps du sang contaminé, qui se disait “responsable mais pas coupable”, fonctionne.
Les labos sont responsables et coupables. Mais c’est surtout l’Etat qui paye. Ce sont les impôts des victimes qui paient !
Et en attendant, ce médicament n’est pas interdit pour les femmes enceintes !
En attendant, de nombreuses victimes n’ont toujours pas été indemnisées !
Aidez-nous à limiter les dégâts. Aidez-nous à demander justice pour les victimes
Faites tourner la pétition qui dénonce le scandale. Elle se trouve ici.
Merci !
Solidairement,
Julien
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oui j’avais dejà lu sur le sujet :entre autres dans le livre Les Résistantes de Flrence Méréo,le témoignage de Marine Martin !!
Faut arrêter avec « les médecins savaient, les médecins n’ont rien dit ». Qui ne sait pas qu’une femme enceinte ne peut presque rien prendre comme médicament pendant la grossesse ?
Quand bien même le valproate de sodium est un médicament dangereux, arrêter un médicament anti-épileptique brutalement, surtout pendant la grossesse, peut tout simplement causer la mort, et les circonstances sont nombreuses. L’imputabilité d’une faute médicale ne peut être discutée qu’au cas par cas.
Certains grands manitous, professeurs de médecine, ont certainement retardé la sonnette d’alarme quant aux effets tératogènes du valproate de sodium. Certains neurologues et psychiatres ont peut-être fait du zèle. Mais ce n’est clairement pas la faute de tous ceux qui possèdent le diplôme autorisant à pratiquer la médecine, comme vous le suggérez.
Cet article est peu clair, à la limite de la diffamation. Je refuse qu’on insulte ceux qui pourtant sont là en première ligne pour aider les victimes, à savoir les médecins.
Chez qui faut-il aller pour monter un dossier médical, mettant en relation les séquelles aux antécédents ? Le médecin traitant.
Qu’en est-il des enfants qui ont pris la Dépakine à un an ?
c’est un scandale c’est vrai , mais, ils auront vite fait de changer le nom de ce produit..ce qui a déjà été fait il me semble , mais la composition du médicament restera le même !le plus efficace serait de boycotter ce laboratoire en le montrant du doigt publiquement .
je souhaite savoir si la prise dépakine après la naissance à 1 an peut être aussi à l’origine de handicap mental
La dépakine est une molécule de la chimie organique qui est » chirale ».C’est à dire que la molécule existe sous deux architectures, un modèle et son symétrique et sauf cas particuliers on ne sais, peut pas les séparer pour étudier l’une et l’autre. C’est le cas de l’acide tartrique (découvert par Pasteur), de la saccharose, isoprophène, distilbène, isoméride, médiator, dimethoate (pour le cerisier) etc
« Symetrique » ce n’est pas si simple! Ce sont les fonctions et les positions d’un ou plusieurs atomes de carbone dans la molécule qui créent ces énantiomères lors de synthèses chimiques.Dans la nature c’est plus simple, tout est lévogyre ( sauf exception comme en grammaire).
Les médecins et pharmaciens ont eu des cours sur le sujet, vite oubliés (j’ai fait des sondages).
Derenne
Une règle stricte et simple(qd il n’y a pas de pathologie chronique) Aucun MEDICAMENTpendant la grossesse
pour une information objective, il faudrait parler des nombreux patients épileptiques qui peuvent mener une vie à peu près normale grâce à ce traitement. Lorsqu’on prend un médicament, on s informe. Le scandale se situe plutôt au niveau des neurologues, médecins, pharmaciens qui ont prescrit ou délivré le traitement à des jeunes femmes sans les informer.
Les médecins ont aussi une grande part de responsabilité. Il leur appartient de ne pas prescrire n’importe quoi. La question est celle-ci prescriraient ils ce médicament a eux-mêmes ou a leur claissefamille ?
Encore un exemple parfait de la privatisation des profits et de la collectivisation des pertes… Devinez qui paiera les indemnisations… Pour qu’il y ait une réelle dissuasion, la pétition devrait porter sur l’obligation pour le labo et ses complices d’indemniser eux mêmes les victimes.