À l’aune de la crise du Covid-19, la question de la souveraineté alimentaire est revenue dans tous les esprits.
Lors du premier confinement en mars/avril 2020, c’est même l’une des premières choses que le Président Emmanuel Macron a tenu à préciser.
Il a affirmé :
“Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en-dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie à d’autres est une folie. »
Venant d’un homme qui quelque temps auparavant vantait les mérites de la mondialisation tout en considérant que la culture française n’existait pas, cette affirmation ne manquait pas de sel !
Qu’importe, l’air du temps a changé et le Président avec lui.
Ce qui change aussi, c’est le climat. Il se réchauffe à très grande vitesse. La température pourrait monter de 3 ou 4 degrés d’ici 50 ans.
La bonne nouvelle pour la planète, c’est qu’elle a déjà connu ce phénomène : c’est quelque chose que la Terre sait gérer.
La mauvaise nouvelle pour les humains, c’est que c’était il y a plusieurs millions d’années, une époque lointaine où homo sapiens n’existait pas3,4.
Le temps des Hommes n’est pas celui de la Terre….
Pour les humains du XXIe siècle, cette menace met une pression supplémentaire sur les terres agricoles.
Quand la Chine s’offre quelques arpents de terre…
Depuis la crise financière de 2008, la spéculation a augmenté sur les marchés agricoles. La tension s’est accrue sur les échanges de denrées alimentaires, puis sur les terres arables elles-mêmes5.
C’est dans ce contexte que des investisseurs chinois ont acheté en 2015, 1700 hectares de terres agricoles dans l’Indre (36)6.
Cette opération avait suscité une vive émotion, notamment parce que le droit agricole applicable avait été détourné6. En effet, les cessions de terres agricoles doivent être validées par l’administration, surtout lorsqu’il s’agit de surfaces aussi importantes.
Mais le droit est prévu pour des cessions entre personnes physiques. En l’espèce, les terrains étaient détenus par des sociétés dont les actionnaires majoritaires sont devenus chinois. L’administration n’a rien vu ou rien pu faire.
L’objectif des acquéreurs était de faire pousser du blé et de créer une filière pour fabriquer de la farine et du pain intégralement vendus en Chine6.
Ce scénario n’allait pas exactement dans le sens de la souveraineté alimentaire des Berrichons…
Dans le Bordelais et le Médoc, ce sont plus d’une centaine de châteaux et de vignobles qui ont été achetés par des Chinois, ce qui inquiète les Girondins7…
Dans le fond, que la Chine où vit 20% de la population mondiale mais qui ne dispose que de 9% des terres arables, veuille renforcer ses sources d’approvisionnement est logique.
En tout cas, ces dernières années l’Empire du milieu a investi dans la terre : ce pays exploiterait plus de 10 millions d’hectares de terres en dehors de son territoire5.