Chers lecteurs,
Il y a quelques jours, je suis tombé sur une vidéo intrigante du média Business Insider concernant le 7e continent de plastique.
Cet amas de plastique s’étend sur une superficie de 1,6 million de km2, soit trois fois la surface de la France.
C’est considérable. Et c’est scandaleux.
Est-ce que l’on exagère ?
Mais d’après la journaliste de Business Insider, le phénomène est exagéré.
Elle explique que les articles ou les vidéos sur Internet qui traitent de ce sujet montrent toujours d’immenses amas de déchets flottants sur l’eau.
Mais ces photos ne seraient pas exactes.
Certaines montreraient une pollution réelle mais sur d’autres sites, beaucoup plus proches des côtes.
D’autres seraient carrément photoshopées !
Pourquoi y aurait-il une telle exagération ?
Pour la journaliste, les médias utilisent le vortex du Pacifique pour faire le buzz et pour culpabiliser le public.
Pour elle, cette approche est inefficace.
D’abord parce qu’elle ne serait pas honnête. Une étude de 2022 indique que 75 % à 86 % des déchets qui se trouvent dans le grand vortex sont issus de la pêche industrielle.
Le plastique présent dans le grand vortex ne viendrait pas ou peu de la pollution des villes ou des mauvaises habitudes des consommateurs.
Cela ne veut pas dire que les villes ne polluent pas.
Mais leurs déchets de plastique sont à chercher ailleurs : le long des côtes et dans les rivières.
Par ailleurs, les déchets de plastique ne viendraient pas directement des consommateurs mais des décharges.
Le plastique déversé sur les côtes et les rivières serait originaire, pour l’essentiel, de décharges illégales ou d’une mauvaise gestion des déchets.
Est-ce dangereux de retirer ce plastique ?
La journaliste va plus loin.
Elle sous-entend, témoignage d’experts à l’appui, que cela ne sert à rien d’aller rechercher le plastique en mer.
En effet, une fois que le plastique est rejeté dans l’océan, des centaines d’organismes vivants s’en nourrissent.
Si l’on retirait ce plastique, ces nouveaux écosystèmes en pâtiraient. C’est un comble !
La journaliste reconnaît, toutefois, que certains animaux s’intoxiquent au plastique.
Et ce phénomène touche notamment de nombreuses espèces de poissons et de cétacés.
Combien de phoques, de dauphins ou de baleines ont été retrouvés morts sur les plages avec un estomac saturé de plastique ?,,
Et Ocean’s Cleanup alors ?
Même si ce que disent ces experts est vrai, il est évident que ceux qui tentent de retirer le plastique de la surface des océans et des rivières font un excellent travail.
Lorsque ce plastique n’est pas encore intégré dans de nouveaux écosystèmes, il peut blesser des animaux comme les tortues de mer ou en étouffer d’autres.
Il faut souligner, par exemple, l’excellent travail de Boyan Slat, un jeune croate qui a créé il y a maintenant plus de 10 ans, The Ocean Cleanup.
Les vidéos de l’ONG confirment l’analyse de Business Insider : le plastique récupéré au large des côtes de la Jamaïque ou de la Californie est constitué de déchets du quotidien.
À l’inverse, le plastique récupéré dans le vortex du Pacifique comprend surtout du matériel de pêcheurs. Vous trouverez leur vidéo de 2023 ici.
Le but de cette ONG est de retirer un maximum de plastique du Pacifique et des rivières les plus polluées.
Son idée était de créer un quai géant qui pourrait avancé sur la mer pour retirer les plastiques.
Finalement après différents essais, il s’agit aujourd’hui plutôt d’un tuyau en forme de U tiré par deux bateaux, chacun tirant une pointe du U.
Les plastiques sont captés par le tube et expédiés sur les bateaux-usines qui en font le tri durant les traversées.
Le plastique trié est ensuite recyclé lorsque cela est possible. Il sert à fabriquer divers objets comme des lunettes de soleil.
Ce travail entrepris d’abord sur l’océan, se poursuit désormais dans les rivières les plus polluées au plastique.