Facebook
Twitter
Telegram
Email
WhatsApp

Grands travaux : la France s’y met aussi !

Les êtres humains aiment les grands chantiers.

Chaque civilisation a eu les siens.

L’Égypte a eu ses pyramides, et l’Amérique latine aussi.

Le Cambodge et la Thaïlande sont connus pour leur temples, et c’est aussi le cas du Japon qui les agrémente de jardins magnifiques.

La Chine a sa grande muraille, la France a ses cathédrales et ses châteaux.

Les gratte-ciel de l’Amérique rappellent les ziggourats mésopotamiennes.

Et désormais, toute l’Asie du Sud-est et le Moyen-Orient se dotent de projets urbains plus ambitieux les uns que les autres.

La fameuse ligne Neom de l’Arabie Saoudite, qui est une ville dans le désert, n’en est qu’un exemple. (1)

Il y a longtemps que la France n’a plus eu de telles ambitions.

La nouvelle route fluviale du nord de l’Europe

Mais en septembre 2022, la construction d’un grand canal destiné à relier Lille et Paris a été lancée. (2)

Il s’appellera le canal Seine-Nord Europe. Il ira de Compiègne à Aubencheul-au-Bac.

Si les délais sont tenus, ce projet aboutira en 2028.

Sa vocation est d’offrir une alternative au transport par la route par lequel s’acheminent la plupart des marchandises qui arrivent dans les ports de la mer du Nord que sont Dunkerque en France, Anvers en Belgique ou Rotterdam et Zeebrugge aux Pays-Bas.

Tous ces ports sont déjà reliés entre eux par des fleuves ou des canaux qui traversent les Pays-Bas et la Belgique. (3,4)

L’escaut un fleuve de 355 km de long qui prend sa source en France puis traverse la Belgique et les Pays-Bas joue un rôle essentiel dans ce maillage.

Le canal Seine Nord relie l’Escaut à l’Oise qui se jette dans la Seine.

Paris se retrouverait reliée par voie fluviale aux villes de Lille, Bruxelles, Gand, Liège, ou Duisbourg en Allemagne. (4,5)

Paris serait relié à l’Escaut, au Rhin et à la Meuse.

Des chiffres qui donnent le vertige

Le canal Seine-Nord sera long de 107 km. (2,4)

Sa largeur prévue est de 54 mètres tandis que sa profondeur sera de 4,5 m. C’est un canal à grand gabarit compatible avec les normes européennes du transport fluvial. (2,4,6)

Ce canal du Nord comptera 7 écluses, 60 ponts routiers et ferroviaires ainsi que 3 ponts-canaux.

Un pont-canal comme son nom l’indique permet à un canal de passer au-dessus d’une vallée ou d’un obstacle. (7)

Les premiers à avoir été construits en France datent du 17e siècle et ont été prévus lors du creusement du canal du Midi qui relie Toulouse à la mer Méditerranée. (8)

On l’appelle aussi le canal des Deux-Mers puisqu’il relie l’océan Atlantique à la mer Méditerranée. (8)

Pour creuser, le canal Seine-Nord, il faudra dégager et terrasser 78 m3 de terre soit l’équivalent de la pyramide de Gizeh.

Ce canal va devoir se remplir d’eau. 21 millions de m3 seraient nécessaires pour qu’il puisse être fonctionnel. (4)

Le terrassement envisagé serait comparable à celui qu’il a fallu opérer pour percer le canal de Suez.

Des réservoirs sont prévus tout le long du parcours pour augmenter le volume d’eau lorsque cela sera nécessaire. (4)

Un réservoir géant de 14 millions de m3 d’eau est même prévu. (4)

Toute cette eau ne sera pas prélevée des nappes phréatiques, mais viendra de l’Oise.

Le remplissage se fera sur deux ans.

Favoriser le transport fluvial

Le transport fluvial en France représente 2 % du transport des marchandises. (9)

Le canal Seine-Nord devrait améliorer ce chiffre, mais ne va pas non plus révolutionner tout le transport terrestre.

C’est une voie alternative qui devrait soulager un peu les autoroutes.

Le canal Seine-Nord devrait permettre le transport de 12 à 15 millions de tonnes de marchandises par an grâce à des navires pouvant transporter jusqu’à 4400 tonnes de marchandises.

C’est beaucoup plus qu’un camion, mais beaucoup moins que les plus gros cargos maritimes qui peuvent transporter plus de 230 000 tonnes de marchandises !

En réalité, la plupart des barges ou automoteurs (les péniches) qui naviguent sur les fleuves peuvent transporter entre 600 et 1000 t de fret soit entre 20 et 30 camions environ par bateau.

Le Canal Seine-Nord pourrait détruire des écosystèmes et gaspiller nos ressources publiques. Ne laissons pas faire !

Réclamons un référendum national pour décider ensemble de ce projet d’envergure.

Signez et partagez cette pétition pour un débat démocratique.

Inquiétudes autour du projet 

Sans surprise, un projet d’une telle envergure suscite aussi des inquiétudes chez les écologistes et les locaux. (4,10)

Certains se demandent si le canal contiendra suffisamment d’eau vu le contexte de réchauffement climatique que l’on connaît.

Évidemment, après une année 2023-2024 très pluvieuse, cette inquiétude peut faire sourire, mais qu’en sera-t-il dans 5, 10 ou 20 ans ?

Un tel projet n’a de sens que s’il peut-être utilisé des dizaines voire des centaines d’années.

D’autres personnes s’interrogent sur les conséquences d’un tel projet sur la faune et la flore dont les habitats vont être détruits ou déplacés.

Même si le projet prévoit des espaces où restituer les habitats naturels des animaux et leurs écosystèmes, ces opérations sont toujours délicates et le résultat aléatoire.

Certaines espèces de grenouilles ou de chauve-souris, qui sont protégées, pourraient être touchées par ces travaux.

De même, tout l’écosystème de la vallée de la Somme pourrait aussi être influencé par le creusement du canal et son exploitation.

Le canal Seine-Nord, une opportunité pour les Hauts-de-France 

Le grand canal pourrait permettre (6) :

  • une baisse du coût des transports ;
  • une amélioration de la logistique ;
  • l’extension et la création de diverses activités industrielles ;
  • une meilleure distribution des productions agricoles ;
  • la création d’emplois liés au chantier : 3000 tout au long du travail de creusement et d’aménagement, 6000 au plus fort du chantier ;
  • des emplois indirects liés à la construction (hébergement, restauration, sécurité, etc.) ;
  • des emplois à plus long terme liés au développement de nouvelles activités économiques grâce à la mise en service du canal.

4 ports intérieurs devraient être construits à Noyon, Nesle, Marquion-Cambrai et Péronne.

Qui a décidé du projet ? 

Le canal Seine-Nord est le plus grand projet de construction entrepris par la France depuis très longtemps.

Son coût total est évalué à 5 milliards d’euros.

1 milliard est payé par l’État.

1,1 milliard par les collectivités territoriales (région, départements, communes).

2,1 milliards sont payés par l’Union européenne.

Le reste est financé par un emprunt auprès des banques.

Le maître d’ouvrage est la SCSNE ou société du Canal Seine Europe qui a été fondée en 2016.

Il s’agit d’un établissement public local dont la région des Hauts-de-France assure la direction.

Le Conseil de surveillance est constitué de 30 membres qui représentent les différentes communautés territoriales impliquées. L’État et l’UE ont une voix consultative.

Un comité stratégique de 160 membres dont 64 pour chacune des communes impliquées par le passage du canal vient compléter la gouvernance.

Une convention de financement a été signée en 2019 avec les différents acteurs publics associés au projet.

À l’évidence, ce projet a été autorisé au plus haut niveau de l’État avec la région et l’UE.

Les communes ont aussi été impliquées.

Il est peut-être regrettable, toutefois, que ce projet prometteur, malgré ses faiblesses possibles, n’ait pas suscité davantage de débats.

Un référendum régional, voire national, aurait été bienvenu.

Je suis certain que les Français auraient été favorables au projet.

Au moins, ils auraient été au courant !

Solidairement,

Julien

Le Canal Seine-Nord pourrait détruire des écosystèmes et gaspiller nos ressources publiques. Ne laissons pas faire !

Réclamons un référendum national pour décider ensemble de ce projet d’envergure.

Signez et partagez cette pétition pour un débat démocratique.

Partagez-nous vos idées et vos textes de pétition en cliquant ici.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

Vous aussi, prenez part à la mobilisation citoyenne !

Références 

  1. Chaîne : CSNE, Titre : « Le Canal Seine-Nord Europe en 10 minutes », YouTube
  2. « Canal Seine-Nord Europe », Canal Seine-Nord Europe
  3. « Le Canal Seine-Nord Europe », Agglomération de la Région de Compiègne
  4. Chaîne : France 3 Hauts-de-France, Titre : « Canal Seine-Nord Europe : Arleux-Havrincourt, un chantier titanesque », YouTube
  5. « L’Escaut, autoroute fluviale », Terres et Territoires
  6. « Le projet Canal Seine-Nord Europe a été validé au plus haut niveau de l’Etat », Ambassade de France en Belgique
  7. « 5 ponts-canaux à découvrir à vélo », France Vélo Tourisme
  8. « Canal du Midi », Canal du Midi
  9. « Les comptes des transports en 2021 », Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
  10. « Rejoignez la mobilisation contre le canal Seine-Nord Europe ! », Mediapart
  11. « Les financeurs », Canal Seine-Nord Europe
  12. « La SCSNE et sa gouvernance »,
S’abonner
Notification pour

0 Comments
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x