Une aubaine pour toute la ville
L’hypothèse géothermique est confirmée par ce premier forage qui permet de faire remonter une eau à 65°C. (6,7,8)
Cette eau vient de pluies infiltrées il y a plus de 30 000 ans au niveau du Massif central et de la bordure du Massif armoricain. (9)
Il s’agit d’une rivière souterraine dont l’eau s’est réchauffée et minéralisée au cours d’une route difficile entre différentes couches géologiques alternant entre argiles, grès, sables et dolomites. (9)
Un deuxième forage a été réalisé permettant ainsi à la ville de dépendre de cette eau chaude pour alimenter toute la ville et se chauffer l’hiver. (6,7)
L’eau circule à travers un réseau de 30 km de tuyaux dont bénéficient de nombreux bâtiments privés et publics. (6,7)
Le réseau d’eau chaude chauffe notamment (6,7,8):
- la station thermale installée depuis 1986 et qui accueille chaque année près de 17 000 curistes (7e station thermale de France en fréquentation) ; (9)
- une serre tropicale, appelée les Antilles de Jonzac, (10)
- le centre des Congrès, (11)
- l’EPHAD, (12)
- le casino, (13)
- diverses résidences.
Trois chaudières en bois complètent le dispositif. Elles utilisent des déchets de bois. (6,7,8)
Ainsi, le coût du chauffage urbain est faible alors qu’il ne dépend ni du pétrole, ni du gaz naturel.
A Jonzac, les aléas énergétiques liés aux tensions internationales ou climatiques n’influent pas sur le prix du chauffage et de l’eau chaude.
Par ailleurs, la station thermale dont l’eau est réputée est devenue une activité phare de la ville. (9)
Depuis 2011, l’eau sert aussi à la production de cosmétiques. La ville a passé un partenariat avec le laboratoire Léa Nature. (9)
L’aventure économique devient aussi écologique
Enthousiasmés par le succès de la géothermie, les habitants de la ville et les pouvoirs publics locaux ont décidé de faire de Jonzac une ville écolo.
Un autre système d’eau chaude complète le réseau. Il s’agit d’une eau proche des 40°C puisée à 50 mètres de profondeur qui alimente directement la station thermale et un nouveau quartier. (6,7,8)
Un nouveau forage profond a été lancé en 2021 et devrait entrer en service en 2024.
Mais depuis l’aventure de la géothermie, la commune a eu envie de poursuivre ses efforts vers un quotidien sans énergies fossiles.
C’est une commune à la fois active et écologique, fière de ses particularités.
Avoir des serres tropicales débordant de fruits exotiques n’est pas donné à toutes les communes ! (10)
Depuis quelques années, les parkings de la ville ont également été couverts de panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité.
De même, des bornes pour voiture électrique ont été installées dans toute la ville pour faciliter l’usage de ces véhicules. (6)
Un parc solaire de 60 hectares a également été implanté à côté de la station d’épuration. Il sera mis en service en 2027 et devrait servir à produire de l’hydrogène. (6)
Les moulins de la ville utilisent la force du vent ou de l’eau pour faire tourner des meules et produire de la farine de blé et de l’huile de noix. (6)
Les meuniers font visiter leurs installations aux touristes de passage.
Une petite centrale hydroélectrique a été installée sur un bras de La Seugne au moulin de Chez Bret. (14)
Les eaux de pluies sont également récupérées à partir des toitures des bâtiments publics. (6)
L’eau est stockée dans l’ancienne piscine, appelée le Plongeoir et sert à l’arrosage municipal des jardins et des stades. (15)
La ville s’est dotée d’une maison de l’énergie, un lieu pédagogique pour les adultes et les enfants destiné à présenter toutes les initiatives locales au niveau de l’énergie. (16)
Jonzac est également la capitale de la Communauté de communes de Haute Saintonge et a entraîné dans son sillage, les communes voisines.
Un Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) a été adopté. (17)
Le but est de faire en sorte qu’un maximum de personnes participent à l’amélioration de la qualité de l’air et de la vie des habitants.
Voilà sans doute la force du projet de Jonzac : corréler les investissements énergétiques aux besoins des locaux avant de penser à la planète.
Ainsi, les habitants disposent d’une énergie autonome, bon marché et efficace tout en ayant le sentiment du devoir accompli.