Du 30 novembre au 12 décembre 2023 a eu lieu la COP28. (1)
Cette “conférence des parties” est une réunion des pays de l’ONU sur le climat. (2)
Elle se tient tous les ans depuis 1995. En 2017, elle s’est tenue à Paris et un accord sur le climat a alors été trouvé.
Les États se sont entendus pour limiter l’augmentation de la température de la Terre à 1,5°C. (3)
Cette année, la fête avait lieu à Dubaï, la plus grande ville des Émirats arabes unis qui compte 3,5 millions d’habitants. (4)
Cette Fédération compte sept Émirats (5) :
- Abou Dabi,
- Ajman,
- Charjah,
- Dubaï,
- Fujaïrah,
- Ras el Khaïmah
- Oumm al Qaïwaïn
La capitale de la Fédération est la ville d’Abou Dabi, située dans l’émirat du même nom.
La Fédération compte un peu moins de 10 millions d’habitants.
La plupart sont, en réalité, des travailleurs immigrés, notamment indiens, pakistanais, bangladais et égyptiens.
30 novembre 2023 : une présidence ambitieuse, mais surveillée
Dubaï produit du pétrole, mais son économie s’est diversifiée ces dernières années. (6)
Elle repose désormais aussi sur le tourisme de luxe et d’affaires et sur les projets immobiliers.
Les autres émirats des EAU en produisent beaucoup, en particulier, celui d’Abou Dabi.
En tout, les Émirats arabes unis disposeraient de près de 100 milliards de barils de réserves de pétrole. (7)
Les EAU produisent 4 milliards de barils de pétrole par an environ.
Et la production n’a jamais cessé d’augmenter depuis les années 60. (7)
Les émirats sont plus que jamais dépendants du pétrole.
Et pourtant, la COP28 s’est tenue dans l’un d’entre eux. Quel paradoxe !
En outre, le Président de la COP28 est le Sultan Al Jaber qui est aussi le dirigeant de la compagnie nationale pétrolière d’Abou Dabi. (8)
Cela est dû à la volonté des pétromonarchies de verdir leur image.
Et, de fait, la présidence dubaïote s’est montrée d’emblée plutôt ambitieuse. (9)
Elle voulait notamment (10) :
- faire le premier bilan des mesures prises depuis l’accord de Paris ;
- amorcer la sortie du pétrole, du gaz et du charbon.
Avant cela, seule la COP26 à Glasgow est arrivée à un engagement de 197 États pour limiter l’usage du charbon. (11,12)
6 décembre 2023 : le coup de Trafalgar !
Les débats ont donc commencé sous les meilleurs auspices pour la présidence dubaïote qui souhaite faire de cette édition, l’une des pierres angulaires du monde écologique de demain.
Malheureusement, la réalité est rapidement venue rattraper les doux rêves des uns et des autres.
La presse britannique a révélé, le 6 décembre dernier, que plusieurs lettres avaient été envoyées par l’Organisation des pays producteurs de pétrole (l’OPEC) à ses membres pour voter contre l’accord de la COP28 de Dubaï. (13)
Les états membres de l’OPEC sont (14,15):
L’Algérie, l’Angola, l’Arabie Saoudite, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Iran, l’Iraq, le Koweït, la Libye, le Nigéria, le Vénézuéla et… les Émirats arabes unis !
Ces pays représentent (16,17) :
- 414 millions d’habitants soit 5% de la population mondiale ;
- 2% du PIB mondial
- 7% du territoire mondial
Certains pays comme l’Indonésie ou l’Équateur ont été membres de l’organisation, mais n’en sont plus membres aujourd’hui.
Qu’une telle lettre ait été envoyée aux dirigeants des Émirats arabes unis et donc de Dubaï fait mauvais genre.
Mais il est peu probable que la présidence n’en ait pas été informée au préalable.
Le scénario, a minima, avait dû être anticipé.