Facebook
Twitter
Telegram
Email
WhatsApp

La France pourrait-elle produire autant de gaz naturel que la Russie ?

Dans une vidéo récente, Idriss Aberkane, se demande si la France pourrait produire suffisamment de gaz naturel pour sa consommation. (1)

Il va même plus loin. 

Il estime, qu’en réalité, avec son immense espace maritime, la France pourrait devenir leader dans la production mondiale de gaz naturel grâce à la culture des algues. 

Je me permets de rappeler, au passage, que ce gaz dit “naturel” est essentiellement du méthane. C’est un hydrocarbure. Ce n’est pas une énergie “propre”. (2)

 

Acheter du gaz aux Etats-Unis : un mauvais calcul économique et écologique 

Idriss Aberkane explique que la guerre en Ukraine permet aux Etats-Unis de vendre une partie de leur gaz de schiste mais que cette solution est inadaptée. (1)

En effet, au-delà même des modes de production controversés du gaz de schiste, le fait qu’il faille le liquéfier, le charger sur des méthaniers, le transporter et l’accueillir dans des terminaux adaptés pose problème. (3)

Toutes ces opérations coûtent cher, demandent de nombreuses infrastructures que l’Europe n’a pas ou pas assez, et n’ont rien d’écologique. 

Si l’Europe voulait importer des Etats-Unis autant de gaz naturel qu’elle en importe de Russie, il faudrait 4000 méthaniers géants tournant à plein régime. 

L’Europe ne les a pas et ce serait évidemment une gabegie énergétique par rapport au transport par oléoduc !

Par ailleurs, la liquéfaction du gaz se fait au détriment de pertes conséquences. 20% du gaz naturel pourrait s’évaporer à cette occasion. (4)

Il serait plus logique et plus écologique de produire le gaz sur place. 

 

Les avantages écologiques et économiques des algues géantes 

Les algues dont parle Idriss Aberkane ne sont pas les microalgues destinées à l’alimentation comme la spiruline ou la chlorella. 

Pour lui, il s’agit surtout des grandes algues comme les goémons ou les laminaires. (5)

Il rappelle que ces algues peuvent être cultivées sur la profondeur. Certaines fermes marines en Afrique du sud descendent jusqu’à 30 mètres de culture ! 

Or ces cultures n’ont pas besoin d’eau douce. 

Elles peuvent favoriser la biodiversité marine pourvu notamment que l’on ne fasse d’immense monoculture mais que l’on mette en place des productions respectueuses des équilibres naturels. 

Dans ce cas, elles peuvent devenir un habitat recherché pour les poissons. 

Les algues peuvent aussi jouer un rôle régulateur du climat en captant le carbone. Elles auraient également la capacité de purifier l’air et pourraient agréger des métaux lourds, ce qui nettoierait les océans. 

Enfin, les algues produisent une quantité très importante de matière sèche qui peut être utilisée de différentes manières. 

Idriss Aberkane propose qu’elles servent à faire du méthane qui viendrait fournir les logements et les centrales électriques. (1)

Selon lui, si la France utilisait 0,5% de son espace maritime pour produire des algues, elle pourrait devenir l’un des premiers producteurs de gaz au monde. 

Une innovation, une idée, un projet ? Partagez le avec plus d’1 million de personnes

Vous êtes le créateur et/ou faites partie d’un projet innovant à caractère social ou environnemental, prenez la parole en cliquant ici.

Pour participer, rien de plus simple :

– Décrivez votre projet,

– Dites-nous pourquoi il est innovant et quel impact il peut avoir,

– Donnez un lien vers votre site web et ou des articles, références.

Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises idées, n’hésitez pas à partager avec nous vos projets qui peuvent contribuer au développement.

La question du digestat

L’enthousiasme du chercheur pour les algues et la production du méthane est appréciable compte tenu de l’ambiance un peu morose que l’on traverse à l’heure actuelle.

Son envie de trouver des solutions est manifeste et porteuse d’espoir. En revanche, il ne mentionne pas un problème de taille.

Les méthaniseurs sont de grandes cuves. On y met de la matière organique comme des déchets agricoles, agroalimentaire ou encore des algues séchées.

La matière organique fermente sans oxygène. La cuve est maintenue à 40° environ.

Cela permet la production de biogaz qui contient 50 à 70% de méthane. (6)

Mais cela ne représente qu’une partie de la production.

Ils produisent également du digestat qui représente l’essentiel des résidus des cuves.

Et la question est de savoir ce qui doit être fait de ce digestat.

Certaines disent qu’il peut servir d’engrais. (7)

D’autres au contraire s’inquiètent de la pollution supplémentaire que ces déchets organiques pourraient produire.(8)

En effet le digestat s’il n’est pas hygiénisé, c’est-à-dire passé à une température de 70° ou plus contient de nombreuses bactéries pathogènes que l’on retrouve ensuite dans l’eau : ce n’est pas l’idéal. (8)

Par ailleurs, il serait susceptible de relâcher de l’ammoniac qui au contact de l’air crée du protoxyde d’azote, un gaz à effet de serre très puissant. (8)

Son effet sur le réchauffement climatique serait près de 300 fois celui du CO2… (8)

On ne peut se lancer à corps perdu dans la course au méthane sans prendre en compte ce paramètre.

 

Des algues multi-usages

Cela dit, cette réserve n’enlève rien à l’utilité de développer l’algo-culture ni même la méthanisation de manière raisonnable.

En plus du gaz, les algues pourraient servir à faire du carburant, comme de l’ammoniac pour les navires mais aussi des textiles, des emballages – et remplacer le plastique – ou encore des engrais. (9,10)

Idriss Aberkane rappelle, à ce titre, qu’un cinquième du gaz naturel consommé en Europe sert à faire des engrais.

Il y aurait donc un intérêt direct à ce que la France investisse massivement dans la production d’algues partout où elle le peut.

Les avantages de cette activité sont multiples.

Cela permettrait de créer des emplois locaux partout où il y la mer, cela pourrait relancer la filière textile disparue ou presque depuis des années, ce serait aussi une belle opportunité pour l’outre-mer…

Bref, il y a un plan “algues” à monter pour la France comme le font d’autres pays comme la Corée du sud ou l’Afrique du Sud. (11)

 

Solidairement,

Julien

 

P.S. : vous voulez réagir à cet article ? Cliquez ici pour laisser un commentaire au bas de cet article.

P.S.S. : Cliquez ici pour partager cet article sur Facebook.

Vous êtes le créateur et/ou faites partie d’un projet innovant à caractère social ou environnemental, prenez la parole en cliquant ici.

Pour participer, rien de plus simple :

– Décrivez votre projet,

– Dites-nous pourquoi il est innovant et quel impact il peut avoir,

– Donnez un lien vers votre site web et ou des articles, références.

Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises idées, n’hésitez pas à partager avec nous vos projets qui peuvent contribuer au développement.

Références 

  1. https://www.youtube.com/watch?v=fW9ik4Ed6uE
  2. https://reporterre.net/L-exploitation-du-gaz-de-schiste-devaste-les-Etats-Unis
  3. https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/enjeux-et-prospective/decryptages/energies-fossiles/tout-savoir-gaz-naturel
  4. https://www.la-croix.com/Economie/lourde-facture-environnementale-gaz-naturel-liquefie-2022-04-16-1201210694
  5. https://www.enerzine.com/la-recolte-dete-benefique-pour-lalgo-carburant/13556-2011-07
  6. https://expertises.ademe.fr/economie-circulaire/dechets/passer-a-laction/valorisation-organique/methanisation
  7. https://www.entraid.com/articles/methanisation-economies-engrais-chimique-grace-au-digestat
  8. https://reporterre.net/methanisation-un-digestat-bien-indigeste-pour-les-sols-et-les-eaux
  9. https://thetechfashionista.com/seaweed-fabric-seacell/
  10. https://www.ajudaily.com/view/20220607140301576
  11. https://earthobservatory.nasa.gov/images/148215/green-harvest-in-south-korean-waters
S’abonner
Notification pour

42 Comments
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
1 année il y a

Les Français ont toujours d’excellentes idées.
Hélas l’état n’y prête que peut d’attention, et les innovations de la France finissent
toujours par être exploitées par d’autres pays plus malins.

DOLLEANS
1 année il y a

Tout à fait intéressant.
Cela mériterait d’être creusé

1 année il y a

Il me semble que c’est une bonne idée, bien moins onéreuse qu’acheter du gaz aux USA.

Un breton
1 année il y a

De jean merci de réinventer le fil à couper le beurre.

En effet le gouemon était le principal engrais des zones côtières bretonnes avant le phosphate et les nitrates à tout prix !

Merci nos ’’povres’’ agriculteurs la solution faire payer le ramassage des algues et créer une subvention européenne pour permettre à ces ’’povres’’ agriculteurs de s adapter
Au mot miracle subvention cela pourrait marcher
Bon vent

Zab
1 année il y a

Bonjour, une innovation avec ses avantages et ses désavantages, si j’ai bien compris. Mais, pourquoi ne pas le faire « temporairement » en période de crise de l’énergie ? Cela nous permettrait de ne pas faire appel à nouveau au charbon, et à importer de l’Australie, ce qui coûte très cher et n’est pas écologique. Au moins, c’est français et non dépendant de de l’importation. Et, puis ensuite améliorer l’exploitation des algues ? A condition de ne pas abîmer l’équilibre marin… Le sujet est difficile

l'indien
1 année il y a

bonjour,
Pour le problème du méthane, il vaut mieux le brûler que de le laisser s’échapper dans l’atmosphère car le CO2 généré par la combustion du méthane a beaucoup moins d’effet de serre que le méthane (facteur supérieur à 10).
Donc il est préférable de brûler le méthane généré par la décomposition des matières organiques plutôt que le laisser s’échapper dans l’air même si cela semble naturel !!!

yves jamet
1 année il y a

l’état peut investir dans des recherches mais elle ne créera pas une entreprise,c’est à nous de trouver des financements possibles(donc1 intérêt)

François DG
1 année il y a

Merci Julien de cet article qui va un peu plus en profondeur sur le sujet par rapport à cette vidéo de Mr Aberkane que j’avais regardé avec beaucoup d’attention.
Mais quand bien-même c’est une technologie assez récente, pourquoi ne s’y intéresse-t-on pas ?
Devons-nous réaliser que le « monde occidental » est globalement dirigé par des mondialistes imprévoyants totalement déconnectés des réalités économiques, ou l’objectif est-il de détruire toutes les souverainetés et indépendances énergétiques européennes au profit de l’oncle Sam ?
Sans doute beaucoup des deux…

Wadih OUEDRAOGO
1 année il y a

Excellente idée à développer ! Si la solution parfaite pour les questions d’energie n’existe pas encore, celle ci reste une bonne solution si on arrive à la mettre en pratique.

Mrik
1 année il y a

Je suis déçu de voir ici un article écrit d’après une vidéos de Mr Aberkane. Ce monsieur est certes un beau parleur, mais surtout un menteur (sur ces diplômes et réalisation professionnelles) et n’a aucune légitimité à s’exprimer sur un sujet de ce genre.

Mira Lago
1 année il y a

Pour moi il n y aucune solution energetique durable sans la premiere de toutes. Une « innovation » (des annees80 je crois !) jamais encore mise en oeuvre : baisser nos extravagantes consommations de TOUT .

LABBAYE Jean Pierre
1 année il y a

et cherchez l’erreur : à qui cela profite à part aux Américains qui nous ont engagés dans cette guerre qui ne nous concerne nullement ! Merci Macron

RUZÉ
1 année il y a

Aberkane est un type compétant et bien sûr invisible sur les médias contrôlés par la gestasi. Avant de reprendre une vie normale avec des dirigeants FRANÇAIS soucieux du pays ,
il faut se débarrasser de la racaille financière cosmopolite et létale …
Au boulot !

Hubert
1 année il y a

hHubert franchement c est une tres bonne idee vraiment faire des recherches pour que ca pollue moins bien sur mais quelle inventivite bon courage pour ce Monsieur

GAUTHRONET
1 année il y a

Effectivement ce serait possible pour la France de produire du gaz naturel non polluant en utilisant certaines algues. Cette crise et cette guerre sont toujours des opportunités pour trouver d’autres alternatives de production d’énergie. Maintenant est-ce que cette production de gaz naturel sera choisie ?

1 année il y a

Voilà une idée intéressante !
Je ne crois pas aux miracles, ni aux mirages d’ailleurs…
Toutefois, il serait bon de la développer, de la creuser, de la critiquer et de commencer à faire des essais ou des fermes prototypes…
Qui va se lancer ? Qui va faire une cagnotte ?

Orme Moselle
1 année il y a

Cultiver des algues est un peu pousser trop loin. Les digestats représentent une pollution non négligeable, un nouveau déchet. La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas, donc faisons des efforts communs, et ramassons déjà les algues qui pullulent sur nos plages (à méthaniser bien sûr). Vous voyez l’abérration qui peut et va se produire vue l’intelligence de notre société : on va retourner des champs de fonds marins naturels pour cultiver ce qui n’y pousserait pas naturellement et certainement avec des subventions alors que nos rivages sont couverts d’algues puantes ou non que les collectivités n’ont pas les moyens de traiter. On a déjà abîmé les terres, n’allons pas abîmer ce qui reste encore de naturel dans le sol marin. Les éoliennes et leur infrastructures font déjà assez de dégâts.

nicolas
1 année il y a

c’est une piste intéressante offrant pas mal d’avantage. Espérons que les pouvoirs publics et nos dirigeants politiques ne mettent pas de bâtons dans les roues de ce projet

1 année il y a

Bonjour,
C’est une superbe idée! il faut approfondir la réalisation d’un tel projet…

Michèle BD
1 année il y a

Très bonne idée, utiliser les algues et produire de l’énergie localement, avec les réserves concernant les reliquats qu’il faudrait recycler utilement ! Pourquoi nos dirigeants politiques ne se saisissent-ils pas d’une telle idée ?

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

42
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x