En 1648, Louis XIV est encore un enfant. Anne d’Autriche est la régente de la France et Mazarin son Premier ministre.
Dès le mois de juin de cette année, une partie des grands du Royaume insatisfaits de la montée du pouvoir royal, se rebelle.
La Fronde visait Mazarin avant de chercher à s’en prendre au jeune roi encore dans sa minorité.
Pierre Goubert, historien de l’Ancien Régime, nous a rappelé l’événement en ces termes :
“…Celui qu’elle visait sut, malgré des erreurs, soupeser, contourner, mépriser et finalement dominer et vaincre, avec une fureur dans le travail et une souplesse dans l’intelligence dont on trouverait difficilement l’équivalent.”
On dirait aujourd’hui que le ministre “a fait le job”.
Cet événement a marqué Louis XIV. Par réaction, il a imposé sa main de fer à tous durant son règne.
Depuis, les temps ont bien changé.
Mais la notion de fronde est restée.
Et elle est parfois vue de manière positive.
Emmanuel Macron, notre cher Président élu, n’est pas Louis XIV. Jean Castex n’est pas Mazarin.
En revanche, depuis quelque temps, une partie des députés s’en prend directement au gouvernement et lui reproche vertement sa gestion de la crise sanitaire.
Ce qui est en jeu : c’est la liberté.
Le discours de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée Nationale
Dans une allocution à la fois truculente et pleine de bon sens, le député Jean-Luc Mélenchon estime que le gouvernement a semé un chaos indescriptible, notamment en Martinique et en Guadeloupe, à cause de son imprévoyance. (1)
Il a regretté l’envoi de 60 pages de consignes la veille de la rentrée scolaire aux enseignants.
Selon lui, ces derniers ont à peine eu le temps de prendre connaissance de ces longues instructions sanitaires.
Il rappelle qu’il est opposé aux pass sanitaire et vaccinal.
Pour lui, ces mesures portent atteinte aux libertés des français et sont inefficaces. Il a qualifié ces mesures “d’illusion” parce que même les vaccinés transmettent le virus.
Il rappelle également que les vaccins sont protégés par des licences qui pourraient être levées. Mais le gouvernement refuse cette option.
Il demande à quoi servent les 91% de vaccinés en France si dans le même temps l’on enregistre des records de contamination.
Enfin, il s’inquiète de l’évolution du mode de contrôle des citoyens, qui dans les années 80 n’étaient pas ou peu contrôlés sur leur identité et qui désormais, peuvent l’être à chaque coin de rue et même dans les bars par presque n’importe qui.
La réponse du Gouvernement
Monsieur Véran répond plutôt à côté. Il raille le “député Mélenchon” sur ses “erreurs” et estime que ses positions sont électoralistes.
Il associe par ailleurs ses prises de position à celles de Messieurs Dupont-Aignan et Philippot et de Madame Le Pen.
Et en effet ces responsables politiques, eux aussi, ont davantage défendu la liberté depuis le début de la crise sanitaire que le gouvernement.
Il est frappant de voir que ce sont des partis de droite ou de gauche dures, parfois qualifiés d’extrêmes, qui réclament davantage de liberté et que les députés du centre réputés libéraux ou libertaires sont ceux qui les retirent…
Vous me direz que chacun est dans son rôle. Le gouvernement gouverne et les oppositions s’opposent.
Sûrement.
En tout cas, la réponse très politicienne du ministre de la Santé ne répond pas aux questions de fond : où allons-nous ? Et jusqu’où iront-ils dans les restrictions de liberté?
Les non-vaccinés vont-ils être interdits de soins ? de droit de vote ?
Ceux qui n’ont que deux doses sont-ils bannis du système ?
Les enseignants qui ont osé manifester à la rentrée de janvier vont-ils eux-aussi être exclus du système ?
Peut-on vraiment appeler sanitaire une crise qui voit disparaître le nombre d’hôpitaux et de soignants ?
Qui a du sang sur les mains ?
En août 2021, Nicolas Dupont-Aignan avait dit (2) :
« Le professeur Raoult a sauvé des vies en soignant précocement les malades : il est viré. Les autres ont des milliers de morts sur la conscience en les confinant chez eux avec du doliprane et ils pavanent dans les médias. »
Le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste et représentant syndical, devenu médiatique depuis la crise sanitaire, avait répondu :
« Vous venez publiquement de porter la plus grave accusation qui soit à l’égard de notre corporation par des propos diffamatoires. J’aurai donc l’honneur de porter plainte contre vous ».
Il a ensuite porté plainte avec d’autres médecins contre le responsable politique.
À cette occasion, Jérôme Marty a ajouté (3):
« Quand tu as un homme politique de premier plan au niveau national qui s’en va dire que les médecins ont des milliers de morts sur la conscience, dans l’ambiance actuelle… Si tu as des gens qui sont un peu excités et qui entendent ça, ils peuvent se dire qu’il n’y a qu’à aller les violenter. De plus, notre profession n’a jamais laissé qui que ce soit sur le côté. »
Et de fait, Jérôme Marty aurait récemment fait l’objet de menaces et aurait engagé un garde du corps pour se protéger.
Cela ne l’a pas empêché de dire il y a quelques jours que les “antivax” avaient “du sang sur la main” en considérant qu’ils diffusaient de fausses informations.
Ce type d’échange montre le peu de sérénité avec laquelle nous traversons cette crise sanitaire.
Les invectives des uns vis-à-vis des autres n’apportent rien.
Accuser les uns ou les autres ne fera pas revenir les morts.
Cela n’adoucira pas les violences faites aux vivants.
La seule chose que l’on puisse faire maintenant est d’essayer d’adopter une vision plus large, plus sociétale.
Nous ne sommes plus dans une crise sanitaire. Elle est désormais sociale, économique, systémique peut-être.
Comment sort-on de là ?
Deux ans déjà
L’épidémie de coronavirus a commencé à sévir en France en mars 2020. Durant deux mois la mortalité liée au virus a été élevée. Puis en mai 2020 elle a baissé. De vagues en vagues, elle a baissé. (4)
Le nombre de personnes hospitalisées pour le covid 19 a représenté 2% des hospitalisations en 2020 et 5% des réanimations. (5)
Mais le temps de travail lié au covid était plus long que pour les autres maladies. La pression liée au covid 19 était également plus élevée. (5)
Toutefois, il n’y a plus vraiment de surprises liées aux chiffres.
Ils sont connus, ils devraient être maîtrisés.
Le nombre de soignants opérationnels aurait dû augmenté. Il a baissé. (6)
Le nombre de lits capables de recevoir des patients aurait dû augmenter. Il a baissé. (6)
Les hôpitaux sont surchargés tous les hivers depuis 10 ans. (7,8,9,10)
Les plans blancs sont lancés chaque année pour “sauver l’hôpital”.
Le covid n’a fait qu’accélérer la tendance.
Rien a été fait pour prévenir l’obésité qui est l’une des comorbidités les plus touchées par le covid 19.
Aucun plan global sur la santé n’est à l’étude.
Rien n’est prévu pour les anciens, rien n’est pensé pour les enfants. Et les étudiants enfermés dans un monde soudain limité, sans voyage, sans avenir, sans joie, qui s’en préoccupe ?
On peut comprendre l’impéritie des pouvoirs publics il y a deux ans. La situation était nouvelle, incertaine, inquiétante. Mais maintenant ?
Vive la fronde !
Une grande torpeur a saisi la France et l’Occident.
Il faut en sortir. Il faut sortir de la peur. La vie doit reprendre. Elle doit reprendre avec le virus.
Il est temps de sortir des injonctions, des réductions de libertés et des discours de la peur déguisés en discours sur la responsabilité.
Et si des députés commencent à réagir, et à vouloir défendre les libertés des citoyens. Tant mieux. Ils sont dans leur rôle.
Les médecins soignent. Les responsables politiques débattent et votent des lois. Les citoyens responsables votent pour des candidats qui défendent leurs droits et leurs intérêts.
Soudain, cet équilibre paraît bien fragile.
Les médecins font de la politique, les citoyens se terrent et les responsables politiques accusent.
Il est bon qu’un esprit de fronde et de liberté vienne réveiller tout le monde !
Merci Julien pour ce texte intelligent
mais je m’interroge sur les formes de fronde et de recherche de liberté…
je refuse les pulsions de violence ,l’exaspération des peurs, le rejet de l’autre parce que différent…
Je veux du dialogue sur des enjeux contemporains complexes,
pas de réponses simplistes et démagogiques
je veux plus de lumière et de fraternité!
Syl
Tout à fait d’accord! Et pour moi, la plupart des médecins n’aurait jamais dû rompre leur serment en refusant de soigner les malades. La fronde, seule réponse face à cette dictature dans laquelle nous vivons: conseil de défense secret, propagande, entretien d »une ambiance de peur, absence de débat, absence de contre-pouvoir, privation de libertés, discrimination, non-respect de la convention de Nuremberg, violation de la Constitution, perte du libre consentement, attisement de la haine entre catégories de personnes, délation. Stop!
« Des députés du centre réputés libertaires » ???? L’auteur connaît-il le sens du mot « libertaire » ? J’ai un doute…Pour le reste par contre, plutôt d’accord, surtout la conclusion !
C’est une fuite en avant de ce gouvernement qui ne peut/veut plus ouvrir les yeux..Attention au poteau…
Quels liens? Gilets jaunes , reconnaissance faciale, légifération port du masque, catastrophe Foukushima , sureté nucléaire, pollution, maladies soupapes !
aujourd’hui des millions de citoyens sont devenus incitoyens ; j’accorde le droit aux médecins de faire de la politique ou de la tv (sans mensonge) mais ils sont surtout là pour soigner et pendant cette crise sanitaire ça n’a pas été toujours le cas et au delà de la crise pour beaucoup ils ne prennent pas en compte des problèmes liés à leurs patients et je ne parle pas de l’incitation aux vaccins sans préoccupation de savoir si c’est bénéfique pour le patient.
Les politiques aujourd’hui prennent partis car il y a les élections présidentielles qui se précisent et nous savons que le débat sera la crise sanitaire et des violences faites aux politiques pour les protéger un peu plus contre tous ceux qui voudraient manifester à lutter pour la liberté l’égalité la fraternité et le bien de la société dans ce pays et partout dans le monde
C’est d’une telle évidence…Allez les historiens, au boulot !
Effectivement, les « gouvernants », les « médecins » et les « journalistes » sont tous devenus les complices d’un même crime, celui de priver les enfants, les femmes et les hommes de vivre en harmonie les uns avec les autres, de leur proposer un futur sous masque et sans liberté et de tuer les plus faibles soit par manque de soins soit par injection d’un produit expérimental et potentiellement très dangereux.
Les laisser faire encore et encore c’est aussi être leurs complices et leurs victimes !
Se rebeller, fronder mais jusqu’où et jusqu’à quand ?
Deux ans que cette situation ne fait qu’empirer et se cristalliser.
Je perds parfois espoir de voir ce changement qui ne vient pas.
Courage à tous,
Merci pour cette belle analyse de la situation. Elle cadre bien les responsabilités. Mais j’ai bien peur que lasoif de pouvoir et d’argent brouillent les cartes….
bon résumé d une situation qu on doit interrompre et on veillera a son non renouvellement
non vacciné / médecin retraité
Quand je lis ces lignes, votre analyse me réchauffe le coeur. Moi qui suis considérée comme une « emmerdeuse » par le président, car non vaccinée; vos mots me touchent. Ils me touchent autant que ceux du président me blessent. Je travaille dure, je paye mes impôts, je fais tout pour faire de mes enfants de bons citoyens: ouverts sur le monde, à l’écoute de la différence, à l’écoute de la nature, à l’écoute de l’humanité. Je ne me considère pas « anti-vax » parce que je refuse de me faire vacciner contre la Covid 19. Je suis contre le fait qu’on viole mon consentement libre et éclairé par des moyens malveillants et malicieux à travers la contrainte sociale (ne plus aller au restaurant, au musée, faire du sport, danser). J’ai fait tous les vaccins obligatoires prévus par la loi. Je ne pense pas que celui de la Covid19 nécessite la même obligation que celui du DT polio par exemple. Chacun doit prendre le risque qu’il veut en se faisant vacciner ou pas. Les citoyens ne peuvent pas porter sur leurs épaules l’ingérence des politiques de santé publique de ces dernières années qui font que l’hôpital est malade. Le gouvernement Macron, en exerçant la violence légitime d’état sur nos corps fait la même chose que ce policier américain a fait à Georg Floyd. Il nous empêche de nous exprimer, il nous empêche de respirer, il nie notre être, il nie notre différence de point de vue. Qui est le plus violent dans cette histoire? Le pire, c’est que j’avais voté Macron! Cette façon de faire de la politique est effrayante et va faire le lit des extrémismes de tout bord.
Bonjour
F.Philippot… Me F. Di Vizio., D. L.Fouche auraient pu, dû, etre mentionné car beaucoup plus d antériorité que NDdP et JLM.
Ceci dit les députés LFI ont mené un combat exemplaire : ceux sont sont bien les seuls.
A ces remarques près entièrement d’accord avec l’article
L’épidémie à commencé à sévir bien avant mars 2020, mais comme on ne savait pas encore que c’était le covid, ça a été géré normalement par les généralistes, sans surmortalité.
De mars à mai il faut préciser que la surmortalité n’a concerné que les vieillards et les grands obèses, surtout ceux en situation précaire, il faut le préciser ,car beaucoup se croient, à tors, à risque.
Et les chiffres officiels de toute l’année 2020 ne montrent pas de surmortalité.
Tout à fait d’accord. Le régime présidentiel n’est plus adapté à la société morcelée d’aujourd’hui. Il faut passer à un régime parlementaire dans lequel les décisions ne sont pas prises par une seule personne mais en concertation entre plusieurs tendances dont aucune ne détient la solution à elle seule.
Merci pour cette analyse et cette réflexion impartiale qui prend un peu de hauteur dans un monde à la dérive. Un monde fait de comptes à régler, d’intérêts personnels et financiers, de mensonges, de mesquineries, de rapports de force et de soif de pouvoir.
Le peuple souffre et se déchire (même dans cette discussion), et certains y veillent en attisant la haine et la discorde. Honte à eux, on n’en veut plus !
Tant que la finance passera avant l’humain rien ne pourra évoluer pour le bien de tous alors oui, seul un bouleversement majeur, une révolution profonde, une total changement de cap et de mentalité, pourra apporter un apaisement, plus de justice et d’égalité.
OUI « Il est bon qu’un esprit de fronde et de liberté vienne réveiller tout le monde ! »
Le seul qui combat c’est Florian Philippot, il est dans la rue avec le peuple mais Mélenchon ne fait rien mais juste parler pour se faire une place aux élections, Mélenchon est dans le coup lui aussi avec Macron et sa clique et d’ailleurs il avait fait ses 2 doses alors qu’il y a un risque de graves effets secondaires.
Bien vu, sauf que la comparaison avec la fronde est décourageante vu qu’en l’occurrence, c’est le pouvoir qui l’a emporté.
Aidons ces professeurs qui savent comment soigner cette maladie .trouvons un vaccin digne de ce non et qui protège le peuple ex la polio , tétanos.oui je suis d’accord que nous sommes dans un pays de dictature .on a besoin de tout le monde .restons humble et tolèrent
Article extrêmement bien écrit, bien pensé, bien analysé, bien étudié : bravo ; il est, de plus, d’un réalisme remarquable. Le grand dommage, aujourd’hui, est que les chefs d’Etat sont devenus des autocrates au lieu d’être des pères bienveillants, à l’écoute, prêts à se sacrifier pour chacun de leurs enfants. Il est vrai que nous semblons nous diriger vers une dictature où le bien-être de chacun n’a pas d’importance, seuls comptent le pouvoir et l’argent. Et oui, pourquoi pas une fronde ? Qui sera la Grande Mademoiselle ?
Merci ! Il serait temps que d’autres voix se fassent entendre pour dénoncer et même condamner les manipulations et les mensonges de nombreux politiciens et «médecins ». Ceux-ci sont à l’origine de nombreux décès et complications suite aux vaccins et auront gaspiller inutilement des milliards au lieu de les investir dans le système hospitalier et l’engagement de personnel