En 1960, le gouvernement de l’URSS décide de transformer les steppes désertiques du Kazakhstan en champs de blé et de coton.
Pour ce faire, on détourne les eaux du quatrième plus grand lac du monde dont le nom est resté dramatiquement célèbre : la mer d’Aral.
Elle s’étendait sur une superficie de 66 458 km2, soit deux fois la Belgique. (1)
En 1970, la mer d’Aral s’était vidée des neuf-dixième de son eau. Résultat, le taux de salinité est monté. La plupart des poissons sont morts.
Aujourd’hui, ce lac est partagé entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.
La partie Ouzbek est quasiment sèche. La partie Kazak a bénéficié d’un programme de restauration et retrouve un peu de vie.
Au fond du lac, le sol est tapissé de pesticides.
L’Ouzbékistan reste un producteur important de coton mais la mer d’Aral ne sera bientôt plus qu’un souvenir…
À terme, la culture du coton finira par disparaître aussi.
Une histoire semblable s’est déroulée au Japon.
Connaissez-vous le lac Shinji ?
Il est bien plus petit que la mer d’Aral. Il ne s’étend que sur 79 km2. Mais c’est tout de même le 7e plus grand lac du Japon. (2)
Il est situé à côté de la mer du Japon dont il est séparé par un lagon. Ces eaux sont donc saumâtres ou salées et elles ont, à une époque, accueilli une extraordinaire biodiversité. (3)
C’était aussi un lieu de pêcherie qui existait depuis des siècles. (4,5)
On y pêchait l’éperlan ou osmerus, un poisson proche du saumon qui se nourrit de petits crustacés. (6,7)
On y pêchait aussi le wakasagi, un petit poisson dont les japonais sont friands. (8)
Mais en 1993 presque l’intégralité du zooplancton de ce lac disparaît. (9,10,11)
83% de la biomasse du lac s’évanouit. (12,13)
La pêche de wakasagi passe de 240 tonnes à 22.
La population d’éperlans s’effondre, celle des anguilles et des palourdes aussi.
Que s’est-il passé ?
Longtemps ce phénomène est resté un mystère.
Finalement, c’est une équipe de scientifiques de l’université de Tokyo qui a pu identifier le coupable.
La chercheuse Masumi Yamamura a compilé, avec ses collègues, plus de 20 ans de données sur le lac. (14,15)
Les scientifiques ont constaté que la température de l’eau n’avait pas changé.
Le niveau de sel aussi est resté le même.
Ce qui a changé, spécifiquement au printemps 1993, c’est la manière de cultiver le riz.
Or, le lac Shinji est entouré de rizières.
Et cette année-là, un nouvel insecticide a été introduit dont le nom est imidacloprid.
La venue au monde des néonicotinoïdes
Cette substance a été découverte par un autre chercheur Japonais : Shinzo Kagabu, chimiste pour Bayer au Japon. (16)
Il s’agit du premier insecticide d’une génération de substances qui ont fait parler d’elles : les néonicotinoïdes.
Ce nom vient du fait que l’on utilise un dérivé de la nicotine qui est particulièrement efficace pour tuer les insectes.
Et de fait, l’idée n’était pas neuve. En Amérique centrale, on utilisait parfois le tabac pour faire fuir les insectes. (17,18)
La plante est imprégnée à 100 %
Mais l’originalité de cet insecticide vient de son mode opératoire.
Il est enrobé autour de la graine et imprègne totalement la plante.
De ce fait, il est beaucoup plus efficace que les insecticides organophosphorés que l’on utilisait avant.
Il imprègne les racines, les feuilles, les fleurs, tout. Et les insectes qui viennent manger les rizières, notamment ceux qui sucent la plante, meurent empoisonnés.
Les agriculteurs japonais ont donc crié au miracle quand ce produit est arrivé.
Et rapidement, il fait son entrée en Europe puis aux Etats-Unis.
On peut faire confiance à l’ingéniosité de l’homme pour détruire sa propre planète
Merci Julien pour ce petit exposé ! Je n’imaginais pas un instant que la disparition de la mer d’Aral et du lac Shinji avait la même cause, à savoir les pesticides dans leur ensemble et plus particulièrement les néonicotinoïdes…
Mais au-delà de ce constat factuel et de pointer du doigt indirectement cette réalité factuelle elle aussi que les industries agro-pétro-chimico-pharmaceutiques ne nous veulent pas que du bien, il serait intéressant de rechercher pour quelle raison tous ces exploitants agricoles de par le monde sont « obligés » d »utiliser des pesticides qui altèrent à terme la biodiversité ?
Au-delà du narratif écolo-bobo qu’il n’y a pas assez de ressources et d’alimentation sur terre (qui est le plus énorme et abject des mensonges), c’est une vraie remise en question d’un système qui s’autodétruit, mais au profit de qui ?
Article qualitatif et sourcé. J’ai appris.
+1
Plusieurs erreurs dans ce texte,,manque de connaissance du sujet,texte anti agricole,pas de cohérence…rien sur le consommateur qui ne recherche que du pas cher, même venant de l’étranger et ayant reçu des pesticides bien plus dangereux
L’agriculteur cultivait et vendait localement. Les banquiers et l’industrie agroalimentaire ont poussé au gigantisme, à la dépense et à l’exportation. Pour payer tout ça, il faut produire de plus en plus. Chimiquement. Car l’agriculture saine ne peut pas produire les mêmes volumes. Résultat : les cours s’effondrent et il faudra produire encore plus. Cercle infernal et puits sans fond où se déversent les barils d’intrants qui tuent la biodiversité et qui rendent malades les consommateurs. Mais Monsanto et les autres engraissent. Et l’Europe que les Français ne voulaient pas, pas celle-là en tout cas, impose aujourd’hui ses pires perversions, comme réhabiliter le glyphosate. Va comprendre, Charles ! Il faut les tuer, tu crois ?
Suis heureuse que des gens s’emparent de ces problèmes,qui concernent l’avenir de l’humanité. Suis âgée, toujours dans mon jardin, et atteste que les espèces animales disparaissent . Salamandres, oiseaux, hérissons, .;; on pouvait faire avant les nicotinoides, on saura faire après leur suppression
A ne pas oublier, les insecticides quels qu’ils soient, tuent les insectes en attaquant leurs système nerveux et, donc, le système nerveux de l’ensemble de la faune et des êtres humains !
je suis catastrophée de lire celà,je savais que le riz était empoisonné,chez nous il ne vient pas sur la table,mais détruire toutes ces populations d’animaux ,mais n’oublions pas que nous autres humains sommes empoisonné aussi et toutes ces maladies il ne faut pas chercher bien loin,me révolte au plus au point,pour faire du blé intensif on tue tout ce qui est autour,les haies voilà longtemps qu’elles ont disparu ,haies qui étaient un refuge pour beaucoup d’animaux,aussi bien pour nicher que pour se cacher et en plus ça retenaient les branches en cas de grand vent,et tout ça pour le PROFIT,L ARGENT, LE POUVOIR,quand il n’y aura plus de vie sur terre que feront-ils,ça m’écoeure de voir et lire tout celà,la vie HUMAINE POUR EUX NE VAUT RIEN ,L’ ARGENT SI.bien sur que je vais signé mais j’ai un doute que ça marche car a chaque fois les grands de ce monde remettent ces produits mortelles sur le marché.je n’espère plus rien de tous les dirigeants.
De plus L’U.E. veut prolonger le glyphosate de 10ans alors que ce produit si dangereux pour les hommes et la faune devait s’arrêter en décembre 23 on est dirigé par des fous obsédés par les USA c’est donc politique et financier avec aucune éthique face à notre planète fragilisée par toutes les erreurs des décideurs immondes !!!