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Le ciment des romains peut-il nous aider à lutter contre le réchauffement climatique

Combien d’années, votre maison ou votre immeuble, s’il est en béton, pourrait-il durer ?

50 ans ? 100 ans ?

Les monuments romains, eux, ont parfois duré plus de 1000 ans. Certains existent même toujours.

Or, eux aussi sont faits en béton.

Et ce matériau est moins résistant que les pierres seules comme celles des pyramides ou de certaines constructions grecques.

Des architectes et des chercheurs se sont passionnés pour le béton romain que ces derniers appelaient opus caementicium.

Et ce qu’ils ont découvert pourrait faire évoluer les bétons d’aujourd’hui et les rendre plus durables et moins consommateurs en CO².[1]

Béton Romain vs Béton d’aujourd’hui

Le problème du béton d’aujourd’hui est double :

  • il dure un temps limité : les industriels lui garantissent 50 ans de durée de vie ;
  • sa fabrication émet beaucoup de CO². La production d’un mètre cube de béton serait responsable d’un mètre cube d’émission de CO².

La formule la plus répandue dans le monde est celle qui utilise du ciment de Portland.

 

Et, on consommerait 150 tonnes à la seconde de béton dans le monde en 2024.

Le béton serait la deuxième ressource la plus utilisée après l’eau.[2]

Des chercheurs se sont donc demandé s’il l’on pouvait concevoir des bétons qui durerait plus longtemps 100 ans, 200 ans et pourquoi pas mille ans et plus.

C’est là qu’il se sont intéressés au béton romain.

Et ils ont réalisé une expérience passionnante.

Ils ont fabriqué du béton selon la recette romaine qui a été consignée dans un traité d’architecture du 1er siècle ap. JC de l’architecte Vitruve.

On retrouve également la recette de ce béton dans les travaux de Pline l’ancien qui était écrivain et naturaliste.

 

Ces travaux ont été oubliés durant de long siècles avant d’être exhumés au 19e siècle par un architecte français : Louis Vicat.

Les scientifiques ont réalisé deux types d’échantillons en forme de cylindre de 10 cm de haut et de 10 cm de diamètre.

Les cylindres ont été fracturés en leur milieu. Ils étaient donc en deux morceaux.

Les cylindres ont été placés dans contenant et soumis à une chute continue d’eau qui devait durer 28 jours.

L’eau passait par les fissures des bétons à un rythme de 10 à 30 l d’eau par heure selon les endroits.

Mais au bout de trois semaines, l’eau a cessé de couler dans le béton romain : les deux blocs s’étaient ressoudés.

À l’inverse, dans le béton moderne, l’eau continuait à couler.

Le béton romain a donc une capacité d’auto-réparation qui lui permet de durer dans le temps.

Comment fait-on du béton?

La beauté du béton, qu’il soit romain ou moderne, c’est sa simplicité.

Cela explique son succès mondial.

Mais pourquoi le béton romain était-il supérieur au béton d’aujourd’hui ?

Aujourd’hui, le béton se fait avec :

1 volume de ciment auquel on ajoute deux volumes de sables et trois volumes de gravier et la moitié d’un volume d’eau.[3]

C’est une formule classique qui connaît des variantes.

Le ciment, lui, est constitué fabriqué à partir du clinker broyé, obtenu par la combinaison chimique à très haute température (1400°C) de calcaire et d’argile.[4]

On a donc du calcaire, de l’argile, du sable, du gravier et de l’eau. Et avec cela, on peut construire des villes à perte de vue et loger des millions de personnes.

L’opus caementicium des romains partait aussi du calcaire.

Chauffé à 1000°C, cela donnait de la chaux vive. Mélangée à de l’eau, c’est du calcaire liquide qui, en séchant, durcit à nouveau.[5]

S’il vous le mettez dans un moule, en forme de pavé, cela vous donne une belle pierre blanche. Et c’est ainsi que l’on construit de nombreuses églises, cathédrales et châteaux en France.

Les romains, ajoutaient  à la chaux des gravats pour donner de la structure au mélange.[5]

Ils y mettaient notamment des débris d’amphores, de tuiles et de pierres ou de sables volcaniques.[6]

C’est cette pierre, si spéciale caractéristique de toute la région du sud de l’Italie qui a donné une telle résistance au béton romain.

L’artificialisation des sols en France est en hausse, remplaçant des terres agricoles par du béton pour des constructions inutiles.

Ce phénomène menace la biodiversité et l’autosuffisance alimentaire.

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Demandons un moratoire sur la bétonisation et une gestion durable des sols, en privilégiant la réhabilitation des zones déjà urbanisées.

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Deux éruptions majeures au néolithique

Cette abondance de pierre volcanique vient de ce que Naples est assise sur un volcan endormi.

Il s’agit d’un supervolcan.[7]

Il y a une trentaine de volcans de ce type dans le monde, la plupart sont dans les Rocheuses et dans les Andes.

On en trouve aussi au Japon et en Indonésie.

Il y en a un en Europe, au sud de l’Italie.

Ces volcans ont un indice d’explosivité de 7 ou 8.

8 est le maximum sur cette échelle.

Ces volcans peuvent déclencher des super-éruptions.

Un seul de ces volcans peut changer durablement le climat.

C’est ce qui s’est passé il y a 38 000 ans, ainsi qu’il y a 14 000 ans.

Le supervolcan italien a connu deux éruptions gigantesques qui ont fait chuter la température de toute la région de deux degrés.

Et elles ont répandu des pierres volcaniques partout en Italie.

Le lieu où ce volcan est situé s’appelle le golfe de Pouzzoles dans la baie de Naples.

On appelle ce type de sites une caldera.

C’est une dépression liée à une immense éruption qui correspond au cratère du volcan.

La pierre locale s’appelle la pouzzolane. C’est elle qui rend ce béton romain si résistant.

Cendres, pouzzolane et chaux au coeur du génie civil romain

Les romains ajoutaient donc à leur béton ces débris ainsi que des cendres.

Et ils l’étalaient par couches successives comme remplissage entre deux murs de briques.

Ils ne savaient pas que les cendres volcaniques et la pouzzolane peuvent évoluer chimiquement.

L’analyse de certains sites romains a montré que qu’au contact de l’eau de mer, les cendres volcaniques, ou les roches qui en contenaient, pouvaient se transformer en cristaux de tobermorite aluminique.

Cette évolution chimique de l’opus caementicium le rendait plus résistant.

Dans l’étude du magazine science, les chercheurs ont déterminé que la capacité auto-réparatrice du béton romain venait de résidus de chaux contenus dans le béton.

La chaux réagit à l’eau qui s’immisce dans le béton et produit des cristaux de carbonate de calcium qui comblent la fissure et renforcent le béton.

Sans le savoir, grâce à leur technique plus artisanale que celle des cimentiers modernes, et grâce à une géologie exceptionnelle les romains ont produit un béton qui résiste au temps.

Pour les industriels mais aussi pour les décideurs publics, la question est de savoir quel est le mélange qui, au 21e siècle, aura les mêmes qualité de durabilité du béton romain tout en gardant le coût réduit du ciment de Portland ?

Une start-up italienne serait déjà sur le coup et proposerait du béton vert…[8]

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Vous aussi, prenez part à la mobilisation citoyenne !

 

1. « Unraveling the colossal success of Imperial Roman concrete », Science Advances
2. Chaîne : Arkéo Fabrik, Titre : « Les Secrets du Béton Romain », YouTube
3. « Faire du béton et du mortier », Castorama
4. « Fabrication du ciment », Ciments HeidelbergMaterials
5. 6. « La révolution du béton romain », Passerelles BnF
7. « Fiche Technique : Les Appareils », Association Archéo UB
8. « Qu’est-ce qu’un supervolcan ? », Geo
9. « Le secret de la longévité du béton romain enfin dévoilé », AC Presse

 

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17 Comments
Commentaires en ligne
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Isis
30 jours il y a

Bonjour,

votre article est plein de bonne volonté, mais il est aussi et surtout truffé d’erreurs ! Vous êtes journaliste ? Vous devriez vous informer un petit peu plus en profondeur (et citer vos sources) avant d’écrire de longs articles comme celui là, ou vous faites références à de soi-disant chercheurs sans citer lesquels.
Bien à vous et disponible pour en discuter plus amplement,
Isis

Claire
1 mois il y a

Bonjour, peut-être envisager une pétition pour utiliser ce ciment décarboné, comme proposé par Olivier ci-dessous ? merci Claire

gilles
1 mois il y a

Bonjour, quelques rectifications: Qui vous dit que les Romains ne savaient pas ce qu’il faisaient; ils ont peut-être fabriqué leurs premiers bétons à l’aveuglette, avec ce qu’ils avaient sous la main, mais si ils ont continué ainsi, c’est bien parce qu’ils s’étaient rendu compte de la bonne qualité de leur produit. D’autre part, ce ne sont pas des gravats que l’on utilise pour la fabrication de bétons ou mortiers, mais des granulats ( gravier, sable, terre cuite pilée, terre crue, poudre de marbre…); les gravats sont des déchets issus de la démolition. C’est juste une question de vocabulaire, mais c’est mieux d’employer les bons termes. Merci

Olivier MERTENS
1 mois il y a

En France, vous avez aussi un ciment décarboné: voir https://www.ciments-hoffmann.fr/dossier-ciment/

catherine chopelin
1 mois il y a

Une start up française aussi produit du béton moins énergivore . C’est la société
Hoffman Green cement.
Catherine C

Michel Brown
1 mois il y a

Le réchauffement Climatique annoncé vers la fin des années 1980, , qui selon eux, les « spécialistes » il n’y aurait plus de neige en Amérique du Nord au passage des années 2000, ne s’est jamais produit, à l’hiver 2007/8, dans Trois-Rivières , au Québec, nous avons reçu 5 m de neige ! ! ! ! !, et pour 2015 / 16 ce fut 4,5 m, , Et depuis le réchauffement est devenu les Changements Climatiques. . .Et comme toute personnes consciente de l’environnement, la météo nous est annoncée par des « Moyennes Saisonnières » moyennes calculées au fil du siècle dernier et ces ,moyennes sont calculées. de façon à pondérer les extrêmes qu’on voit régulièrement La météo n’est jamais pareille de jours en jours et d’années en années. . .J’ai vu mon camion de service tout givre le matin quelques fois en août ? ? ?. . L’un d’entre vous a-t-il observé que l’angle d’inclinaison de la terre a changée au cours de 2023 ? ? l’un de vous a-t-il remarqué le changement de couleur du soleil depuis 6 ou 7 ans ? ? De blanc jaunâtre au blanc argenté ? ?? Comment il est plus chaud ? ? ? Avez-vous remarqué que depuis quelques années le soleil est devenu hyper actif envoyant des ÉMC de plus en plus fréquentes et de plus en plus puissante ? ? ? cycle de 11 années. . Dans les années nous avions reçu des Éjections de force 4 et 4.5 qui avaient endommagé certains satellites ? ? Lors de l’éclipse de soleil de l’été dernier. il nous a lancé des 9.2 ! ! ! qui affaiblissent le champs de protection de la terre, laissant passer de plus en plus de radiations cosmiques inquiétantes ? ? ? Le pôle Nord Magnétique qui se trouvait dans l’Arctique Canadien se dirige rapidement vers la Sibérie. . .Le noyau liquide en fusion de la planète est débalancé . . .. . terre-mère s’apprête à basculer une autre fois. ..Souvenons-nous du Déluge de Noé. . OU des Mamouth retrouvés congelés dans un glacier en Sibérie. . . qui, lors d’examens des chercheurs contenaient des fleurs et herbes non digérées dans l’estomac. . Mamouth, animal de pays chaud, qui se retrouvent en Sibérie ? ? Il s’est déjà produit des évènements MAJEURS sur terre qui se sont déroulés en quelques heures au max.. . L’Humanité n’y est pour rien . Les riches et influents de ce monde veulent s’enrichir encore plus et nous mènent par la peur. . .et ce depuis des lunes. . Et on ne parle pas des tech militaires pour influencer la météo. . .et manipulant les courant d’air et masses humides. . On le voit partout sur terre. . .

Henri blanc
1 mois il y a

Il y a longtemps que l’on ajoute du laitier, des cendres volantes et de la fumée de silice au béton. Ce ne sont pas des ecolos qui vont nous apprendre notre métier. Le beton romain est connu et analysé depuis longtemps.

peron
1 mois il y a

« pour toute chose considérons la fin ». Ce que vous dites est vrai mais l’argile est un bien précieux aussi…Nous sommes en surpopulation mondiale, n’encourageons pas le nombre mais le Bonheur de chacun en adaptant un art de vivre local différent d’une géographie à l’autre. Certaines frontières ont du sens, la nature doit être l’axe de respect, elle est fragile et lente.Merci,

moreau
1 mois il y a

Si on y ajoute de la chènevotte qui est la tige du chanvre et qui a la particularité d’être la partie minéralisée on obtient un béton armé souple ! il suffit de voir en Asie les échafaudages en bambou pour comprendre que le plus solide et durable n’est pas toujours celui qu’on croit ! Donc un béton de chaux/chanvre avec des bambous comme armatures plus de la chénevotte pour fibrer le béton rivalisera sans problèmes dans la durée courte et battra sur la durée longue les bétons modernes…

David W
1 mois il y a

Voir aussi le béton vert de la société vendéenne Hoffmann Green Cement Technologies…

Palef
1 mois il y a

Béton romain et climat…!!! Le réchauffement et le CO2 sont vraiment mis à toutes les sauces !!!
Si ce n’était que ridicule, ce ne serait pas grave. Mais cette propagande est criminelle. Ce gaspillage d’€/$ est criminel, pour nos soins de Santé, notre Justice, notre Enseignement, la biodiversité, la lutte contre les plastics, nos industries, etc… etc…

Polka
1 mois il y a

Produire de la chaux, c’est aussi décarboner du calcaire, donc pas sûr que cela change beaucoup l’émission de CO2 (il faudrait faire le calcul).
Quant aux matériaux pouzzolaniques, ils sont utilisés depuis longtemps par les cimentiers. Le problème est celui de la disponibilité. Il n’y en a pas assez par rapport à ce dont on a besoin au niveau mondial pour tout le secteur de la construction.
Beaucoup d’équipes de recherche travaillent depuis longtemps sur des formulations de ciments « plus verts » (avec moins d’émissions de CO2)
Un exemple : http://www.lc3.ch qui utilise de l’argile calcinée et du calcaire non chauffé.

Marin
1 mois il y a

Article très intéressant mais cependant incorrect puisqu’il impute la responsabilité du co2 sur le réchauffement climatique. La vapeur d’eau est de très loin la cause de réchauffement s’il y a. Hors nous savons que nous sortons d’une période de mini glaciation où donc les températures ont tendance à remonter (périodes réchauffement/glaciation durant alternativement environ 500 ans) avec des fluctuations à la hausse comme à la baisse. Le pôle nord depuis deux ans a augmenté de 15 millions de km2.
Voir livre de Christian Gerondeau  » Le climat par les chiffres  »
Cordialement

lope
1 mois il y a

Votre article est passionnant!Je comprends maintenant pourquoi en Vallée d’Aoste, lors des inondations il y a 25 ans, les ponts romains ont tenu et pas les autres!
Auriez vous l’obligeance de m’informer du nom de la start up italienne que vous mentionnez? Vous pouvez écrire à ce mail : lopellarini@yahoo.fr
Merci!

delvigne
1 mois il y a

Un film qui explique beaucoup de cela, sur youtube :  » Film K2019 pyramides « 

Jean-Alcindor
1 mois il y a

Laisse béton ! 😉😂😂

Vivette Joly
1 mois il y a

Une jolie piste d’avenir , il devaient bien y avoir un savoir empirique qui devançait les mises en évidences et preuves scientifiques , mais de tradition orale …

Pourquoi créer une pétition ?

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