Saviez-vous que la plupart des semences reproductibles librement sont interdites à la vente ou même au troc ?
Depuis que l’agriculture existe, c’est-à-dire depuis le Néolithique, les êtres humains s’échangent librement des semences.
Mais au XXe siècle, ce qui semblait acquis et évident depuis la nuit des temps a changé.
De grandes multinationales se sont accaparées le vivant. Les semenciers ont pris le contrôle des semences.
Cela ne s’est pas fait d’un coup.
Votre grain de blé est-il au catalogue ?
En 1932 a été créé un catalogue officiel des espèces et variétés cultivées1.
Il répertorie les variétés de semences qui peuvent être librement vendues par les agriculteurs et les jardineries.
D’après les semenciers, ce catalogue était voulu par les agriculteurs2.
En effet, le catalogue leur assurait d’acheter un type de semence bien identifié. Cela les protégeait, en quelque sorte. Ils savaient ce qu’ils achetaient.
Mais il y aurait pu y avoir un catalogue officiel sans obligation de l’utiliser. Ainsi, un agriculteur aurait pu vendre et acheter des semences inscrites ou non au catalogue…
Le catalogue aurait alors été un index de référence et non un cadre juridique contraignant, assorti de sanctions pénales…
L’autre argument avancé par les semenciers est la qualité. Là aussi, il s’agit de protéger l’agriculteur.
Les semences approuvées ont démontré leur résistance aux parasites, à certaines maladies, ou bien qu’elles avaient certaines qualités gustatives ou nutritionnelles2.
Ils expliquent également qu’il s’agit d’un outil utile à l’État pour contrôler les semences et orienter les choix agricoles.
En réalité, derrière l’Etat, il y a tout un réseau de groupements influents. Ce sont les grands syndicats de l’agriculture telle que la FNSEA, les semenciers, les fabricants de pesticides, etc.
Tous ceux dont l’encadrement réglementaire de l’agriculture facilite leurs monopoles.
Au fil du temps et des réglementations, ils sont arrivés à leurs fins, même si les choses évoluent légèrement.
L’hybridation
9000 semences sont inscrites au catalogue officiel.
Cela peut paraître beaucoup mais en réalité, si l’on compte les hybrides, cela réduit la biodiversité représentée dans le catalogue.
Ce n’est du reste pas le but recherché.
Les semences inscrites doivent être homogènes, stables et distinctes3.
Et les fameux hybrides F1 correspondent précisément à ces critères.
La prochaine fois que vous vous rendez dans une jardinerie pour acheter des graines à semer dans votre potager, regardez bien les choix que l’on vous propose. Vous trouverez un certain nombre de ces hybrides.
Les plantes issues de ces graines sont vigoureuses. Elles résistent aux maladies. Elles n’ont qu’un défaut : leur descendance dégénère très vite.
Vous ne pourrez pas utiliser les graines issues de vos plantations. Vous devrez retourner à la jardinerie l’année prochaine pour vous procurer à nouveau des graines F1…
Mais elles sont si vigoureuses… La jardinerie est contente, le semencier est content, et vous aussi, non ?
Voilà en tout cas l’esprit dans lequel ces graines sont créées. Elles offrent une rente aux semenciers.
Je précise que l’hybridation en soi n’est évidemment pas un problème. Elle existe dans la nature et elle a été pratiquée par les paysans depuis que l’agriculture existe.
Le problème, c’est le cadenassage de l’agriculture qui a fini par faire du monde vivant, c’est-à-dire, le bien commun, la propriété de quelques grandes entreprises3…
en fait c’est pire que ce que vous décrivez voir :
https://www.linfodurable.fr/conso/les-semences-liberees-par-la-loi-ne-le-sont-plus-7217
le conseil constitutionnel à invalidé la loi qui permettait de vendre librement les semences anciennes
Je vous remercie pour le beau travail de synthèse que vous avez effectué. il permet à des personnes non encore informées de comprendre rapidement ce qui se passe sans rentrer dans les points techniques et d’avoir des sources pour aller plus loin. Et cela est précieux!!!
« Je précise que l’hybridation en soi n’est évidemment pas un problème. Elle existe dans la nature et elle a été pratiquée par les paysans depuis que l’agriculture existe.«
Ce n’est pas l’hybridation qui a « été pratiquée par les paysans depuis que l’agriculture existe« , mais la sélection ! Ce qui est très différent.
Bonjour,
Je ne savais pas que même les semences étaient masquées.
Olivier
Bonjour
Merci pour ce que vous faites
Afin de donner plus de poids à votre pétition, je vous conseille de vous rapprocher de l’association Kokopelli https://kokopelli-semences.fr/fr/
Ce que vous ne savez peut-être pas c’est que tout le monde cultivé est catalogué, je prends l’exemple des fruits et légumes pour lesquels l’inscription au catalogue officiel est obligatoire si vous voulez les reproduire. Ainsi donc nous avons dit adieu à nos variétés locales pour être obligés de cultiver les nouvelles obtentions des selectionneurs qui … oh surprise font partie des membres qui organisent la sélection! et donc l’inscription au catalogue
Saviez-vous que la plupart des semences reproductibles librement sont interdites à la vente ou même au troc ? Ce n’est pas vrai ! un grand nombre de semences de toutes espèces confondue sont disponible à l’INRAE sur simple demande ! il s’agit du catalogue national des ressources génétiques disponible au public ! beaucoup d’info dans ce sens sont véhiculées sans fondement!!!
Elles n’ont qu’un défaut : leur descendance dégénère très vite. Faux ! la descendance d’un hybride F1 est appelé population F2 car il s’agit de graines comportant tous les caractères existants dans les 2 parents en ségrégation et donc toutes les plantes issues de ses graines sont parfaitement viables et fertiles. Mais elles ne ressembleront pas exactement à la plante F1. Il s’agit la de la génétique de base décrite par Mendel !
…. etc… on pourrait reprendre chaque ligne et donner une autre vérité !!!
Bien cordialement
Sylvie