Facebook
Twitter
Telegram
Email
WhatsApp

Nos enfants auront-ils de l’eau douce à leur disposition ?

Chers lecteurs,

La surface de la planète Terre est essentiellement constituée d’eau (75%). Malheureusement, il s’agit surtout d’eau salée. 

La réserve d’eau douce utilisable pour l’agriculture et les besoins humains quotidiens ne représente que 3 % de la réserve totale.

C’est un bien précieux, aujourd’hui soumis à de nombreuses pressions.

L’eau douce est menacée par la pollution, la déforestation, l’urbanisation, le gaspillage, la dérégulation du climat ou encore la surexploitation des ressources.

Le cycle de l’eau ne fonctionne plus

D’après Charlène Descollombes, ingénieure spécialisée dans l’hydrologie, le fameux cycle de l’eau que vos enfants ont appris à l’école est faux.

Il s’agit du processus naturel et continu de circulation de l’eau. (1)

Tout commence avec un mouvement de l’eau à la surface de la Terre qui monte vers le ciel

Il s’agit de l’eau des rivières, des lacs et des océans, qui s’évapore sous l’action du soleil. Mais c’est aussi l’eau transpirée par les arbres et les plantes.

Toute cette vapeur d’eau, lorsqu’elle parvient à une certaine hauteur, refroidit et forme des nuages : c’est la condensation.

Viennent ensuite la neige, la grêle et la pluie, toutes les précipitations qui tombent avant de ruisseler et d’approvisionner à nouveau les lacs, les rivières et les océans.

Une partie de cette eau s’infiltre dans la roche et tombe dans les nappes phréatiques, qui forment un vaste réseau d’eaux souterraines.

Ces eaux peuvent sortir de terre en remontant vers les sols ou en formant ici et là des sources, des ruisseaux ou de tout petits rus. C’est la résurgence.

Mais Charlène est catégorique : ce schéma idéalisé, qui laisse croire que la ressource en eau est éternelle, est “purement fictif”. (2,3)

Plus exactement, ce cycle de l’eau, depuis plusieurs siècles, a été transformé par l’activité humaine.

Pour de nombreux scientifiques, le cycle de l’eau, pour être vrai, devrait incorporer :

  • les interactions humaines avec l’eau ;
  • la pollution de l’eau ;
  • l’évolution du climat.

Charlène Descollombes explique que, désormais, l’humanité a pris la main sur le cycle de l’eau. (3,4)

Une planète aux ressources finies

Une partie de la communauté scientifique considère que les ressources naturelles qui sont à notre disposition ne sont pas illimitées.

Pour eux, et pour certains économistes, il est grand temps d’intégrer le coût de cette limite dans les activités humaines.

Car, à considérer les ressources naturelles comme infinies, on risque de les épuiser les unes après les autres, sans leur laisser le temps de se renouveler.

Pour certaines ressources, l’épuisement est déjà en cours : c’est le cas des énergies fossiles, par exemple.

Mais cela est aussi vrai pour l’eau douce. Les réserves d’eau douce disponibles seraient en diminution.

La raréfaction de l’eau douce, qui est pourtant indispensable à la survie humaine, devrait mobiliser les gouvernements, les citoyens et l’ensemble des acteurs économiques.

L’avenir de nos enfants, et des leurs, en dépend directement.

Qu’est-ce que l’empreinte eau ?

Pour sortir de la logique du cycle de l’eau, un peu idéalisée et naïve, les hydrologues se sont intéressés à la source d’eau douce disponible pour les êtres humains.

Ils ont inventé l’empreinte eau, sur le modèle de l’empreinte carbone.

Ils ne s’intéressent plus uniquement au cycle de l’eau en tant que tel, mais à l’eau douce disponible pour la vie sur Terre et les activités humaines.

Et pour cela, il est bon de regarder spécifiquement l’approvisionnement en eau douce, qui se fait par les précipitations, en particulier la pluie et la neige.

Les hydrologues ont classé cette eau douce en deux grandes catégories : l’eau verte et l’eau bleue.

Pour calculer l’empreinte eau d’une activité humaine, ils regardent l’incidence qu’elle peut avoir sur l’eau verte et sur l’eau bleue.

Ils ajoutent parfois à cette réflexion l’eau grise, qui est la quantité d’eau nécessaire pour diluer les polluants et retrouver une eau consommable par les humains.

Quelle différence y a-t-il entre l’eau verte et l’eau bleue ?

L’eau verte, c’est essentiellement l’eau de pluie retenue par la végétation et les sols. Elle se situe au niveau des racines des végétaux, qui s’en servent pour leur croissance.

Elle irrigue les prairies et les forêts, mais elle ne se déverse pas dans les rivières et les plans d’eau.

Elle est transpirée par les plantes avant de rejoindre le ciel.

L’eau bleue est celle des rivières, des lacs, des réservoirs et des nappes phréatiques.

C’est de l’eau qui peut être prélevée et utilisée par les villes, l’industrie ou l’agriculture.

Ces deux ressources en eau sont limitées.

Les scientifiques évaluent l’état des réserves en eau verte en mesurant l’humidité des sols.

L’état des eaux bleues se mesure, lui, par le débit des cours d’eau.

Les entreprises les plus rentables sont souvent celles qui contrôlent des ressources vitales comme les traitements médicaux, l’énergie ou l’eau potable.

Malgré des revenus déjà colossaux, ces acteurs économiques cherchent continuellement à accroître leurs marges.

Une logique de profit qui, hélas, peut parfois compromettre notre santé.

Quelle est l’empreinte d’eau d’un kilo de bœuf ?

Les hydrologues estiment que, pour obtenir ce fameux kilo de viande, il faut environ :

  • 9 000 à 10 000 litres d’eau verte, liée au fourrage et à l’herbe broutée ;
  • 1 000 à 2 000 litres d’eau bleue, liée à l’irrigation, à l’abreuvage et à l’abattoir ;
  • 3 000 à 4 000 litres d’eau grise, liée à la pollution des engrais et aux bouses de vaches.

C’est ainsi qu’ils parviennent à un total d’environ 15 000 litres d’eau douce utilisés pour produire un kilo de viande de bœuf.

Cela peut paraître un peu conceptuel, mais c’est un moyen de mesurer les quantités d’eau douce réellement disponibles à la consommation.

Cela ne veut pas dire que vous devez cesser de manger du bœuf ou de la viande, qui sont utiles à la santé humaine.

Mais c’est un moyen de se rappeler à quel point ces mets sont précieux.

Où est le compteur d’eau ?

Par convention scientifique, il existe deux limites planétaires pour l’eau des précipitations.

Les hydrologues ont écarté de leurs calculs les eaux gelées.

Ils considèrent que le cycle de l’eau est perturbé si :

  • 10 % des eaux vertes sont touchées par des anomalies, c’est-à-dire une sécheresse excessive des sols ou, au contraire, des sols gorgés d’eau ;

  • 11 % des eaux bleues sont touchées par des anomalies, c’est-à-dire des rivières à sec ou des crues excessives.

Ils estiment que ces deux limites ont été dépassées : 18 % des eaux vertes et 15 % des eaux bleues de la planète seraient perturbées.

Et les eaux grises, ça compte ?

Cette eau vient aussi des précipitations, elle est aussi en circulation. Mais elle a été utilisée pour des activités humaines.

Il s’agit des eaux usées qui peuvent être traitées facilement.

Cela inclut :

  • les eaux domestiques, hors eaux des toilettes ;
  • les eaux agricoles ;
  • les eaux industrielles.

Certaines eaux, très polluées, sont exclues de cette catégorie un peu floue.

Pour les hydrologues, les eaux grises représentent une ressource en eau douce accessible et réutilisable.

Ces eaux grises sont parfois utilisées dans les zones où l’eau est rare. C’est le cas de la ville de Dubaï, par exemple, aux Émirats arabes unis, qui dispose d’un circuit d’eau fermé.

L’eau peut y être utilisée de manière continue.

En réalité, les eaux grises représentent une quantité assez faible de l’eau en circulation (moins de 1 %).

Leur avantage est d’être disponibles immédiatement et d’éviter d’accroître la pression sur les eaux bleues, habituellement prélevées.

Une ressource menacée

Toutes ces notions ont été développées pour aiguiser le regard humain sur l’eau douce et ainsi mieux préparer l’avenir.

Il ne suffit pas de dire qu’il existe un cycle naturel de l’eau.

Encore faut-il que l’eau qui circule soit potable et non toxique.

L’eau douce, ce n’est pas uniquement une eau sans sel.

C’est aussi une eau sans pesticides, sans aluminium, sans plastiques, sans hydrocarbures, sans solvants chimiques, sans bactéries dangereuses, etc.

La nature filtre l’eau, c’est un fait.

Mais le rythme des pollutions humaines est trop rapide pour qu’elle puisse suivre.

Ainsi, la quantité d’eau non toxique à notre disposition diminue.

Quelles sont les solutions collectives pour préserver l’eau ?

La première réponse au problème, c’est d’abord une prise de conscience généralisée.

La question de l’eau est déterminante, et il y a urgence à agir.

Cela pourrait passer par un changement de perspective : l’eau est un bien commun et doit être considérée comme telle, ce qui peut avoir des effets sur le plan juridique (et accessoirement pour les vendeurs d’eau).

L’eau doit être protégée, ce qui implique d’investir massivement dans les canalisations et les circuits de distribution d’eau, qui sont souvent vétustes et défectueux.

Rien qu’en France, les fuites du réseau seraient massives.

On perdrait l’équivalent du lac d’Annecy tous les ans à cause d’un manque d’entretien des canalisations. (3,4)

Comme le dit Charlène Descollombes, c’est un investissement nécessaire pour nos enfants.

Par ailleurs, cela veut aussi dire que la déforestation, la bétonisation et l’extension des villes doivent être évitées au maximum.

De même, une attention particulière doit être apportée à la pollution atmosphérique.

Car l’eau de pluie, pour se condenser, se structure autour de particules fines. Dans la nature, cela se fait autour de bactéries, de spores de champignons ou de poussières de forêt ou de volcans.

Mais dans un monde pollué, elle se constitue autour des particules de pollution émises par les villes, l’agriculture conventionnelle ou les routes.

Et au niveau individuel ?

Vous pouvez, bien sûr, opter pour une consommation responsable, en choisissant par exemple d’adopter une alimentation et un mode de vie plus frugaux.

Mais votre action sera particulièrement utile au niveau local si vous avez un jardin : les plantes que vous y mettrez, ou les mares que vous aménagerez, pourront avoir un effet sur la circulation de l’eau.

Lorsque vous permettez à l’eau de passer plus de temps chez vous, en construisant des écosystèmes durables, vous avez une action sur ce fameux cycle de l’eau.

Vous agissez aussi sur votre climat local.

Car les arbres et les plantes appellent les nuages.

Cela vous permet de mieux conserver l’eau verte et l’eau bleue de votre terrain.

C’est utile pour vous, autour de vous, et pour les générations qui viennent.

Solidairement,

Julien

Les entreprises les plus rentables sont souvent celles qui contrôlent des ressources vitales comme les traitements médicaux, l’énergie ou l’eau potable.

Malgré des revenus déjà colossaux, ces acteurs économiques cherchent continuellement à accroître leurs marges.

Une logique de profit qui, hélas, peut parfois compromettre notre santé.

Partagez-nous vos idées et vos textes de pétition en cliquant ici.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

Vous aussi, prenez part à la mobilisation citoyenne !

  1. « Le cycle de l’eau », SAUR
  2. « Diététicienne Nutritionniste Bordeaux », Charléne Descollonges
  3. « La Vérité Sur Le Cycle De L’eau », Chaîne « L’Esprit Sorcier », YouTube
  4. « CYCLE DE L’EAU : Comment ça marche ? », Chaîne « Astrapi – Bayard Jeunesse », YouTube
S’abonner
Notification pour

0 Comments
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x