En deux ans, trois coups d’État ont eu lieu dans le Sahel :
- Le 24 mai 2021, le colonel Assimi Goïta et le colonel-major Ismaël Wagué ont pris le pouvoir au Mali et déposé le Président Bah N’Daw. (1) Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a été formé pour assurer la transition et a promis d’organiser rapidement des élections.
- Le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir au Burkina Faso. Il a renversé le gouvernement d’un autre militaire, Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même exercé un coup d’Etat huit mois plus tôt. (2,3)
- Le 26 juillet 2023 le général Abderahmane Tiani a déposé le président Mohamed Bazoum. Il est désormais le Président de la transition et dirige avec le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). La fin de la 7e République du Niger est actée. (4)
Trois pays aux enjeux communs
Ces trois événements sont liés.
D’abord parce qu’il s’agit de pays voisins, francophones, ayant un triple front commun : la lutte contre le djihadisme, la lutte contre la corruption et la fin de l’ingérence française. (5,6)
Ensuite parce que ces coups d’Etat ont été menés par des juntes militaires qui semblent soutenues par les populations.
Aux yeux de nombreux Africains, la démocratie est souvent synonyme de régime corrompu par l’Occident.
Et ils préfèrent un pouvoir tenu par une junte droit dans ses bottes, disposant d’une vision stratégique pour le pays que des présidents-marionnettes qui subissent la volonté de l’Occident, de la France et des Etats-Unis en particulier.
Derrière ces coups d’Etat, il y a donc une volonté très nette de conquête de souveraineté et d’adhésion à un monde plus multipolaire.
Il y a aussi une volonté marquée de résoudre les problèmes dramatiques auxquels ces pays sont confrontés.
Des révolutions de palais maîtrisées
Ainsi le général Tiani au Niger explique que cette prise du pouvoir s’est faite à son corps défendant. (7)
Il souligne que ce coup de force est une nécessité en raison de l’incapacité du régime en place de faire face aux problèmes du pays. (8)
Il dénonce la corruption et le clanisme des personnes qui ont été déchues du pouvoir. Il dénonce le fait que le pays soit vendu à des intérêts privés et étrangers.
Il insiste cependant sur le fait qu’il n’y a eu ni effusion de sang, ni répression des opposants.
Et, en effet, que ce soit au Mali, au Burkina-Faso ou au Niger, il semble que la situation soit maîtrisée.
Le général Tiani parle de la volonté du CNSP d’être à l’écoute des parties prenantes.
Il espère qu’une fois l’émotion passée, le pays pourra envisager des discussions apaisées avec les uns et les autres.
Il promet la tenue d’élections libres au terme de la période de transition.
Au Mali et au Burkina-Faso, les Présidents de transition tiennent des propos allant dans le même sens.
La souveraineté, priorité n°1
Au Sommet Afrique-Russie, qui s’est tenu à St Petersbourg les 27 et 28 juillet 2023, le président du Burkina-Faso, Ibrahim Traoré, lors d’une intervention remarquée, a affirmé que la priorité des priorités est la souveraineté de son pays et des pays voisins. (9,10)
Il a dit avec conviction :
“L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort.”
Et il a conclu son propos ainsi :
“Nous devons rendre hommage à nos peuples. Gloire à nos peuples, dignité à nos peuples, la patrie ou la mort.”
Il a précisé sa pensée dans différentes interviews, notamment auprès des médias russes. (11)
Pour lui, son pays, doit :
- se défaire de l’ingérence française,
- assurer sa pleine souveraineté alimentaire qui permettrait aussi d’éviter l’émigration,
- assurer sa souveraineté énergétique,
- renforcer son armée pour gagner la guerre contre les djihadistes,
- s’industrialiser et devenir une économie capable de transformer ses matières premières.
Sur ce dernier point, il donne l’exemple du sésame.
Aujourd’hui, ce produit est exporté sous sa forme brute. Il pourrait simplement être transformé en huile pour être vendu beaucoup plus cher !
Cette vision est partagée par le Mali et le Niger voisin.
Et, Ibrahim Traoré a même proposé au Mali de créer une fédération. Il explique que les pays ont déjà de nombreux terrains de coopération notamment sur le plan militaire avec deux armées qui s’entraînent ensemble. (12)
Dès lors, pourquoi n’iraient-ils pas plus loin dans leur coopération politique et militaire ?
La construction d’une filière nucléaire du Sahel
Afin d’assurer la sécurité énergétique de la région, le Président Ibrahim Traoré souhaite installer une centrale nucléaire gérée par une entreprise privée sur son territoire. (13)
Il compte sur l’aide des Russes pour y parvenir.
Il est probable qu’il compte sur le Niger, qui dispose d’immenses ressources d’uranium, pour approvisionner le Burkina.
Compte tenu de l’expérience française dans ce domaine, il paraît dommage qu’une coopération sur le nucléaire civil n’ait pas eu lieu plus tôt avec l’Afrique de l’Ouest.
Mais ces trois pays veulent tourner la page du partenariat avec la France qu’ils jugent déséquilibré.
Pour eux, désormais, le partenaire qui compte, c’est la Fédération de Russie.
Ce ne sont pas des djihadistes qui tuent, violent, et décapitent dans le sahel, ce sont des terroristes à la solde des impérialistes, disséminés dans ces zones pour contraindre les dirigeants de ces pays à brader leur ressources naturelles. Les dirigeants de ces pays savent que ce ne sont pas des djihadistes qui les attaquent mais des terroristes, vous n’avez qu’à écouter leurs discours.
Un coup d’état militaire est suivi d’une dictature militaire. Au Mali les exactions de Wagner sont légions. Les migrants y sont décimés. Passer du protectorat occidental à la botte de Poutine rendra t’il les peuples plus heureux ? Faut-il laisser daesh profiter de la situation ? Les femmes de ces pays en seront-elles plus heureuses ? Aurions-nous dû rester allemands sous la dictature d’Hitler ? Serions-nous plus heureux nous-mêmes sous une dictature ?
comme a chaque déplacement du président ; après avoir fait le tour de l’afrique , résultat c’est la mer.. bien vite la réponse la MENACE armé , rien que ca ! bien entendu ce n’est pas sa viande qui se terra tué triste président tout en geule