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Semences, une bataille essentielle pour l’avenir

Chers lecteurs, 

Le 10 juin 2020, au terme d’une longue bataille juridique, les citoyens français ont obtenu le droit d’échanger entre eux des graines, aussi appelées semences. (1)

Il est ainsi possible pour un jardinier amateur d’acheter des semences anciennes non inscrites au catalogue. (2)

Pendant longtemps ce droit n’a pas été reconnu. 

Ce combat a été mené par une poignée de paysans résistants et d’associations dont Kokopelli. (3) 

L’association a souvent dû se battre devant les tribunaux pour gagner le droit de vendre ses semences naturelles. (4,5)

En France, la loi Egalim en 2018 est venue pacifier la situation. 

Mais elle a été censurée par le Conseil d’Etat. 

Puis une deuxième loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires est venue entériner ce droit fondamental. Enfin ! (6)

Qu’est-ce que le catalogue ? 

Créé en 1932, le catalogue vise à éviter la profusion des semences et à clarifier l’offre agricole. (7)

Il y a aujourd’hui 190 espèces et 6000 variétés répertoriées au catalogue français. Cela paraît beaucoup à l’échelle humaine, c’est peu par rapport à ce que la nature peut faire !

Il s’agit, dès le départ, de tenter de faire entrer le vivant dans une classification humaine limitée à orientation commerciale. 

En fait, le catalogue est un instrument destiné au commerce international. 

Pour faciliter les échanges, on instaure une mesure de référence pour les semences les plus demandées et on exclut toutes les autres. 

Cette démarche a indéniablement favorisé le commerce entre les continents. 

Mais elle a aussi eu deux conséquences très nocives pour les humains, comme pour l’environnement : 

  • la réduction de la biodiversité dans le monde entier : 75% des semences utilisées autrefois auraient disparu !  (8,9,10)
  • la mainmise sur le marché des semences par une poignée d’acteurs économiques : 5 semenciers disposent des droits sur plus de la moitié des semences.

Hybrides, chimères et manipulations génétiques 

Comment les semences peuvent-ils prétendre avoir un droit sur les semences ? 

Si vous achetez des graines au supermarché ou dans un magasin de jardinage, vous verrez sûrement qu’une partie d’entre elles sont dites “semences F1.” (11)

Ces semences ont été hybridées au moyen d’un procédé artificiel. 

Ce sont des variétés créées pour lesquelles on a choisi des caractéristiques particulières généralement tournées vers le rendement ou la résistance aux maladies. 

Les hybrides F1 permettent à l’agriculteur d’avoir des plants vigoureux et tous identiques. 

Cela rend la culture plus facile. 

En revanche, ces semences ne sont pas reproductibles. Le cultivateur ne pourra pas s’en servir pour avoir ses propres graines. 

Il est donc obligé d’acheter tous les ans ses graines au sémencier : c’est un système qui le rend dépendant. 

 Nous risquons de consommer des OGM sans même le savoir !

Ça vient de sortir : le 26 janvier 2025, la Pologne a présenté une proposition visant à déréguler les OGM

Derrière cette dérégulation, se cache une immense menace : le contrôle des semences par les multinationales.

Les agriculteurs seront obligés d’acheter des semences brevetées chaque année, au lieu de pouvoir les ressemer librement

Un système agro-industriel qui, à long terme, détruit la vie 

Par ailleurs, le développement de divers produits semenciers crée d’autres dépendances. 

Ainsi, les semences OGM qui résistent aux pesticides poussent les agriculteurs à acheter des semences et des pesticides, souvent aux mêmes entreprises. (12,13)

Une grande partie des gains générés par la récolte va directement dans les poches de ces multinationales. 

C’est le système qui existe en France pour les betteraves par exemple. 

Tous les agriculteurs n’y sont pas opposés, loin de là. 

Mais c’est un système de grandes multinationales dont les défauts sur le long terme sont probablement plus grands que les avantages à court terme. 

En effet, à long terme l’agriculture intensive : 

  • épuise les sols ;
  • pollue les nappes phréatiques ;
  • appauvrit la biodiversité ;
  • allienne et fragilise les agriculteurs ;
  • réduit la souveraineté des populations. 

Un système capable d’intégrer différents modèles agricoles et notamment davantage de permaculture et d’agriculture biologique serait plus résilient et durable ! 

Un combat citoyen 

La lutte pour le droit de cultiver, de vendre des semences ainsi que le produit de ces semences revêt donc un caractère fondamental.

Ce que n’avait peut-être pas prévu les fondateurs du catalogue, c’est que le droit dont disposent les multinationales agroalimentaires sur les semences leur permet de contrôler les agriculteurs et l’agriculture. 

De là, le contrôle des populations n’est pas loin. 

Par ailleurs, l’idée de breveter le monde vivant pose de nombreux problèmes éthiques et même de propriété. 

Ce combat pourrait servir de référence, à chaque fois que des multinationales cherchent à breveter le vivant. 

Et vous verrez que l’agriculture n’est pas le seul domaine dans lequel cette vigilance citoyenne est nécessaire !

Solidairement, 

Julien

 Nous risquons de consommer des OGM sans même le savoir !

Ça vient de sortir : le 26 janvier 2025, la Pologne a présenté une proposition visant à déréguler les OGM

Derrière cette dérégulation, se cache une immense menace : le contrôle des semences par les multinationales.

Les agriculteurs seront obligés d’acheter des semences brevetées chaque année, au lieu de pouvoir les ressemer librement

Partagez-nous vos idées et vos textes de pétition en cliquant ici.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

Vous aussi, prenez part à la mobilisation citoyenne !

1. « Commercialisation des semences et plants », Réseau Semences Paysannes
2. « Catalogue », GEVES
3. « Accueil », Kokopelli Semences
4. « Qui sommes-nous », Kokopelli Semences
5. « Les suites de la loi EGALIM : La Commission Européenne s’oppose à la vente libre de semences de variétés paysannes aux jardiniers amateurs », Blog Kokopelli
6. « La loi Egalim et les semences paysannes », Réseau Semences Paysannes
7. « SEV – Secteur d’Etude des Variétés », GEVES
8. « Les semences un patrimoine vital en voie de disparition », J’ai lu
9. « Droit aux semences : un droit humain fondamental pour des systèmes alimentaires durables et équitables », AVSF
10. Chaîne « CLAP Agriculture », « Les semences paysannes : Un trésor à préserver – Reportage », YouTube
11. « Variétés hybrides, modifiées, bio, reproductibles : Comment s’y retrouver ? », Permacool
12. « Pesticides : deux dérogations accordées aux betteraviers », Reporterre
13. « Sur le front : enquête sur la terre qui nous nourrit », France Télévisions

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8 Comments
Commentaires en ligne
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corinne.roman62@laposte.net
1 mois il y a

La pétition est signée « Julien ». Qui est Julien? peut-il indiquer son nom de famille, ou est-ce indécent de le demander ? c’est bien de lancer des pétitions via un site qui appartient aux USA, mais ça serait bien de savoir qui lance ces pétitions. (je tiens à préciser que je ne suis pas contre, au contraire) encore faut-il savoir qui lance ces pétitions, à qui a t-on affaire ?
je vois des commentaires de personnes qui discutent, comme s’ils connaissaient ce « Julien »
C’est bien l’anonymat , mais ça a des limites…
peut-être suis-je trop méfiante ?
perso, j’ai indiqué mon adresse mail, donc pas anonyme

Matthias Urban
1 mois il y a

Bonjour Julien. Je suis maraîcher bio, à 70 ans toujours en activité et très motivé car très conscient de la situation dégradée de l’agriculture et la nature. Et pourtant, je ne suis pas d’accord avec ta pétition et tes arguments. Je n’ai pas l’impression que tu maîtrise les sujets dont tu parles. Ce sont des arguments standard qu’on répète à droite et à gauche, à tort et à travers. Je prends juste un exemple, les hybrides F1. C’est tout simplement faux qu’on ne peut pas les resemer. J’ai fait ça à de maintes reprises. Souvent, la première année, on obtient un produit très proche de l’original. Seulement, puisque ces descendant d’une F1 ne sont pas stables génétiquement, elles dégénèrent rapidement dans les générations suivantes. Or, il suffirait de faire un vrai travail de sélectionneur pour recréer, à partir une F1, une variété stable et performante qui pourrait garder beaucoup des qualités de la F1. Durée de ce travail au moins 10 ans. Mais toute création d’une nouvelle variété est un travail de longue haleine. Et quand je demande à des collègues qui avancent les mêmes arguments que toi, sans avoir de vraies connaissances sur le sujet, « Et tu fais alors toutes tes semences toi-mêmes. » La réponse est toujours la même : « Mais non, je les achète à un semencier qui fait du non-hybride ! » Ce n’est pas la preuve qu’on fait de la polémique de mauvaise fois juste pour être contre? Car un agriculteur qui veut avoir des semences de qualité est dépendant de son semencier! Hybride ou pas hybride. On utilisant donc de tels arguments non fondés, est-ce qu’on sert la cause ? Et bien, c’est juste mon avis. Et je reste très actif pour servir la cause. Nous appelons notre ferme ‘Les Producteurs d’un Monde Nouveau et Solidaire ». Le vrai problème me semble plutôt être qu’aujourd’hui, tout dépend et est contrôle par l’argent et le business. Même la bio est devenu bio-business. Le plus important n’est pas ce qu’on fait, mais plutôt comment et pourquoi on le fait. Cela ne rest que mon modeste avis. Solidairement. Matthias ,

vigneau
1 mois il y a

Bonjour Impossible de lutter contre les multinationales Déjà AU POUVOIR !!!!! SANS PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORNES !!!!! LES Pétitions ne serviront à rien contre eux !!!!! Et les barrages sur les routes qui empêches les gens honnêtes de travailler S0NT TOUT AUTANT INUTILES !!!!! LE SEUL MOYEN , SANS CERTITUDE , C’EST DE BLOQUER UNIQUEMENT Les élus européens COMPLICES ET SURTOUT DE SORTIR AUSSI VITE QUE POSSIBLE DE CE RAMASSIS DE BRIGANDS QU’EST L’UNION Européenne EN ce qui me concerne je suis ANGEVINE ET Française et fière d’être issus de TROGLOS MAIS SURTOUT PAS Européenne !!!!!

Ferra
1 mois il y a

Aucun moyen de consulter les sources citées. Pas de lien internet actif. Bien dommage !

Agnès
1 mois il y a

Un immense merci à chacun de ceux, individus, organisations, entreprises, qui se sont mobilisés pour faire valoir ce droit.
C’est une grande et belle victoire citoyenne, qui doit nous inspirer pour les autres batailles à mener.

Fifiou
1 mois il y a

Kokopelli n’ont-ils pas de liens ou de contrats avec Monsento ?

1 mois il y a

Je ne comprends pas la contradiction entre les premières lignes et la suite de l’article. Merci de m’éclairer…

1 mois il y a

C’est super. Ce sujet restait une grande préoccupation pour moi. Merci à tous les acteurs. Le droit au partage et à la reproduction des semences est essentiel pour notre survie, notre vie.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

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