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Le gouvernement va-t-il vous offrir une voiture à hydrogène ?

En pleine crise épidémique et économique, le gouvernement français, qui ne trouve pas d’argent pour l’hôpital public, a réussi à dégager 7,2 milliards d’euros pour développer les véhicules à hydrogène. C’était en octobre 20201.

L’Allemagne, de son côté, investit 9 milliards d’euros.

L’objectif est de créer une filière européenne de l’hydrogène1.

Ces efforts financiers sont considérables. Quelle mouche a donc piqué le gouvernement ?

Pourquoi, par ailleurs, y a-t-il un tel enthousiasme autour de l’hydrogène ?

Décarboner l’économie

Le grand problème de notre temps – à part le Covid-19 bien sûr – c’est le réchauffement climatique.

Il est accéléré par les activités humaines qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2.

Or, l’hydrogène pourrait être une solution pour réduire ces émissions. En effet, un véhicule qui se déplace grâce à l’hydrogène ne produit que de l’eau !

Par ailleurs, les Chinois, les Américains, les Japonais et les Coréens ont investi dans ce domaine.

Les Européens ont peur d’être à la traîne2

Comment fonctionne votre voiture à hydrogène ?

Votre véhicule à hydrogène contient une réserve d’hydrogène contenue dans des bonbonnes en carbone ultrarésistantes pour éviter les risques d’accident3.

Durant le transport, l’hydrogène est envoyé dans une pile à combustible où elle se mêle à l’oxygène de l’air qui vient d’une aération à l’avant du véhicule. Cela produit de l’électricité qui va actionner un moteur.3

Votre pile à combustible est une centrale électrique embarquée. N’est-ce pas ingénieux ?

Sa taille étant réduite par rapport aux batteries, ce système est très avantageux.

Pour autant, et j’y reviens plus bas, l’hydrogène consomme de l’énergie, parfois de l’électricité, pour être produite.

Ce n’est donc pas, en tant que telle, une source d’énergie. Stockée, dans un véhicule et près d’une pile à combustible, c’est de l’électricité en puissance.

La pile à combustible fonctionne pour les voitures dont l’autonomie est de 500 km à 700 km3.

Elle est également opérationnelle pour les camions, les bus, dont certaines villes de France sont déjà équipées.

L’Allemagne dispose déjà de ses premiers trains à hydrogène et la France pourrait en commander 800 dans les années qui viennent4.

Le gouvernement espère que les navires et les avions pourront bientôt en être équipés.

L’enthousiasme des industriels

Pour Alstom ou Airbus, l’argent frais versé par les pouvoirs publics dans le transport à l’hydrogène est une aubaine. C’est à la fois une opportunité économique et l’occasion de développer des trains et des avions “propres”4.

Pour ces entreprises, il s’agit même d’une voie salutaire.

Pour Air Liquide, qui fabrique déjà de l’hydrogène pour les engrais et différentes applications industrielles, c’est un nouveau débouché.

Les constructeurs automobiles y voient une autre manière de développer la voiture électrique.

Les constructeurs d’éoliennes et de panneaux solaires se frottent les mains : on va encore avoir besoin d’eux ! Cela est d’autant plus vrai que l’hydrogène rend leur technologie moins aléatoire. En effet, l’une des difficultés des éoliennes et des panneaux solaires est leur dépendance au climat.

Ainsi les panneaux solaires produisent davantage d’électricité lorsqu’il y a beaucoup de soleil, c’est-à-dire l’été lorsque personne n’a besoin d’électricité pour le chauffage…

Produire à la fois de l’électricité et de l’hydrogène pour une centrale d’énergie est donc utile.

Lorsque les besoins en électricité sont importants, la centrale fournit 100% d’électricité, lorsque les besoins baissent le surplus d’électricité de la centrale est utilisé pour faire de l’hydrogène.

Combien ça coûte ?

Hélas, il y a plusieurs écueils ! Le premier est le prix des véhicules électriques utilisant la pile à combustible.

Pour une voiture, comptez 60 000 euros minimum et pour un bus, 600 000 ! Seules des villes très aisées ou très endettées peuvent s’équiper en bus à hydrogène !

Pour l’instant seules quelques entreprises se sont dotées de voitures à pile à combustible.

Il y en aurait une centaine en France qui s’approvisionnent dans les quelques stations à hydrogène que compte le pays3.

Si le prix est si élevé c’est parce que, pour l’instant, les piles à combustible ont besoin de platine pour fonctionner. Or, c’est un métal qui coûte aussi cher que l’or !

À terme, la technologie pourrait évoluer et ainsi le prix baisser, surtout si la demande suit.

Comment produit-on l’hydrogène ?

Dans l’univers, l’hydrogène serait l’élément le plus répandu. Formidable !

Hélas, sur terre, il est toujours associé à d’autres éléments. En produire nécessite une opération de transformation qui coûte de l’énergie.

Plus de 90% de l’hydrogène vendu sur le marché aujourd’hui est fait à partir du méthane grâce au vaporeformage, un procédé qui permet de séparer le méthane (CH4) de l’hydrogène (H). Cette opération émet du CO2 et utilise de l’énergie4.

Il existe une alternative au vaporeformage.

Elle est connue des écoliers : c’est l’électrolyse. On envoie un courant électrique dans l’eau (H2O), ce qui permet de séparer l’oxygène de l’hydrogène4,5.

Le problème est que pour cette opération il faut de l’électricité.

D’après Jean-Marc Jancovici, ingénieur spécialisé dans les questions d’énergie, il est illusoire de penser que l’on pourrait utiliser l’hydrogène pour remplacer les véhicules à essence6.

Selon lui, il faudrait soit augmenter le nombre de centrales nucléaires soit multiplier par 15 le parc éolien actuel. Il y aurait des éoliennes partout !

En clair, même si l’hydrogène est utilisé notamment pour rentabiliser les éoliennes et les panneaux solaires, cette solution risque de mettre du temps à se mettre en place et ne sera probablement qu’une solution à la marge.

En attendant que la technologie ne s’améliore vraiment, il sera difficile d’échapper à la seule voie réaliste : les économies drastiques d’énergie. C’est une consommation locale, des maisons mieux isolées, des véhicules plus efficients et des activités humaines mieux gérées.
C’est une croissance, voire une décroissance maîtrisée. Mais personne n’a très envie d’en parler car c’est une voie difficile !

Solidairement,

Julien

 

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69 Comments
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Bluesman
2 années il y a

Dans combien de temps verrons nous des véhicules à Hydrogène SVP !

Patrice
2 années il y a

L’alternative au vaporeformage est l’électrolyse de l’eau qui est une ressource à économiser car de plus en plus « fragile », encore une fois, sous quelles pressions nos décideurs ont-ils choisis cette technologie ?

Gaetqn
2 années il y a

*LA science DSL faute de frappe 😅

Gaetqn
2 années il y a

Leur révolution verte va coûter des centaines de milliards d’euros aux contribuables et aux consommateurs et va prendre des dizaines d’années alors que notre économie est déjà au plus bas et que l’urgence climatique n’attendez pas…
De plus la France pollue essentiellement par ses importations
Personne ne sais recycler les pâles des éoliennes, les éléments des batteries des voitures électriques…
De + toutes ces technologies transforment notre dépendance aux combustibles fossiles par une dépendances aux métaux ( chinois et américains…)

En revanche il faudrait moins de 5 ans et quelques milliards pour convertir tout le parc automobile existant au biocarburant et remplacer les toutes les chaudières fioul par des chaudières gaz.
Ils faudrait un dizaines d’années pour développer un filière biocarburant 100% française et arriver à 100% de gaz vert 100% français sans augmenter les surfaces cultivées mais uniquement avec TOUS nos déchets ( oui oui je pense à nos déjections…)

Il faudrait entre 10 et 15ans pour remplacer nos dernières centrales à charbon et.nps centrales nucléaires en.fin de vie par des réacteurs smr et ensuite quelque milliards d’euros pour se pencher sur les filières nucléaires encore peux explorée ( mais bel et bien fonctionnelles) comme les centrales à neutrons rapides ou celles à combustible liquide à sel de fonte (uranium ou tjorium)
Toute ces solutions permettrait d’offrir à la France une quasi indépendance énergétique et de réduire son déficit commercial annuel de près des deux tiers.
Voilà faites votre choix entre la « révolution verte  » de la start up nation et ma science qui fait progresser l’humanité depuis des millénaires…

2 années il y a

Le consommateur de cette nouvelle mais ancienne énergie va devoir aller travailler pour payer l’électricité qui va fournir le h2o à mettre dans sa voiture ! C’est le serpent qui se mord la queue §
Quand on est chômeur , sans allocation suffisante pour commencer un achat soit de voiture , soit d’hydrogène ( essence) et payer EDF , on résout comment ? On rentre chez Engie ?

Le Gueult
2 années il y a

Bonjour,

Compte tenu du striatum de l’homosapiens (cf. « le bug humain ») la seule décroissance possible serait d’abord celle de la population. Pas d’inquiétude, d’ici une à deux générations elle aura lieu, et de façon drastique. « Quand vous aurez coupé le dernier arbre, mangé le dernier poisson, pollué le dernier ruisseau,vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas » Sitting Bull, assassiné par les champions du libéralisme

Patricia
2 années il y a

Oui c’est une très bonne idée. Bonne continuation

2 années il y a

Merci pour ces info qui donnent l’occasion d’ouvrir un débat.

Jean Hennequin
2 années il y a

Bonjour,
Permettez-moi de lancer un appel au bons sens. Au bons sens le plus élémentaire: pourquoi chercher des solutions compliquées, qui en fin de compte s’avèreront pires que le problème qu’elles sont censées résoudre, lorsque la solution est déjà là, même si personne ne veut la voir: la nature nous a dotés de deux jambes, une merveille gratuite et non polluante et dont le pouvoir peut, en outre, être très facilement décuplé grâce à une invention qui, depuis plus de cent ans, a largement fait ses preuves: le vélo.
Le seul véritable problème, c’est que beaucoup d’entre nous ne veulent pas entendre parler de cette solution, une solution qu’ils portent en eux-mêmes! Voilà le problème qu’il serait urgent de résoudre: pourquoi cette obstination (névrotique, ajouterait un mien confrère psychiatre) à chercher midi à quatorze heures? Quels charlatans se cachent derrière un tel aveuglement? Ceux-là mêmes qui nous font croire que la science, surtout d’ailleurs si elle est complexe, apportera la solution à tous nos problèmes. C’est faux, archi-faux! Comme nous le démontre plus qu’abondamment l’histoire de l’humanité au cours de ces dernières décennies, la science est la cause de tous nos problèmes, et des plus graves: surpopulation, surconsommation, réchauffement climatique, épidémies, extinctions massives d’espèces, pollution de l’ensemble de la planète, etc. Aucune solution ne saurait être assez scientifique pour remédier aux maux de la science. Autrefois, l’homme dans son désarroi, se tournait vers Dieu; maintenant, il se tourne vers la science: c’est mille fois pire! Pour ma part, je préfère la naïveté du croyant à l’arrogance du scientifique. Arrêtons de faire « areuh! areuh! » devant les perles de verre que l’on fait chatoyer à nos yeux, afin de nous occulter l’or qui se trouve en nous. Bien cordialement.

Claude Brasseur
2 années il y a

Je suggère la lecture du livre de Samuel Furfari, « L’Utopie hydrogène »

Phil
2 années il y a

OUI ! La seule vraie solution est de diminuer de manière drastique notre consommation d’énergie, qu’elle qu’en soit l’origine. Une décroissance maîtrisée … Evidemment ça n’est pas « vendeur », mais il faudra convaincre. L’univers en expansion ! ?! ? N’importe quoi … La vapeur d’eau un gaz à effet de serre .. et puis quoi encore
Le réchauffement climatique n’est pas le produit de telle ou tel source d’énergie, il est le produit de la dépense croissante d’une énergie, renouvelable ou pas !
Notre mode de vie consomme de plus en plus d’énergie et c’est bien cela qu’il faut combattre en inversant le processus. Le problème n’est pas de ressourcer ou de produire comme ceci ou comme cela, il est de réchauffer moins

Charmane
2 années il y a

Le CO2 est INDISPENSABLE! Retirez le est la vie sur terre ne prends plus! Alors faut arreter une bonne fois pour toute de promouvoir la narrative des corrompus a la tete de l’etat! CO2= LA VIE

Thierry Poutet
2 années il y a

Vous aller dire que j en suis un mais moi je suis pas pour ça il y a d autres systèmes ce systeme a hydrogène existe depuis 1854 je crois ou il a été invente ,il y a mieux la voiture faite au lienchtenstein qui marche avec de l électrolyte durant maintenant 2000 km ,quand la charge est nulle on vidange les réservoirs et on en remet ensuite le liquide vidanger se recharge voila,CE systems Allie au solaire on a un groupe electrogene permettais de ne plus vidanger ou alors tout les dix ans mais les politiciens perdraient de l argent .

DOLLO-KOLLER
2 années il y a

Bonjour,
Pourquoi l’impasse sur la production d’hydrogène avec des algues et de l’énergie solaire ?
https://www.unige.ch/campus/files/8114/7246/8249/campus89_Perspectives_Campus89.1.PERrochaix.pdf

Petit
2 années il y a

Quoiqu’il en soit, même les voitures électriques non polluantes le deviendront à terme pour les milliards de véhicules pour lesquels il faudra fournir l’électricité, les énergies douces ne suffiront pas !, vive l’hydrogène.

Pourquoi créer une pétition ?

Il est important et nécessaire que les opinions et valeurs des citoyens soient prises en compte en permanence et pas uniquement au moment des échéances électorales.

Une pétition est un moyen d’action efficace, pour que les citoyens reprennent le pouvoir sur les combats qui leur semblent justes.

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