Depuis quelques années, le projet Holofarm a été lancé en Bretagne1.
L’objectif est de créer à grande échelle des fermes d’holothuries au large des côtes françaises et ailleurs.
En attendant, il s’agit surtout d’une aventure expérimentale qui réunit différents partenaires : des chercheurs, des institutions et des entreprises.
Vous vous demandez peut-être pourquoi tout ce monde s’est passionné pour les holothuries au point de leur consacrer leurs journées et même parfois leurs nuits ?
Hé bien ! C’est parce que ces petites bêtes représentent un enjeu majeur pour sauver la planète et pour nourrir et soigner les humains.
Il y a même des gens qui, secrètement, espèrent faire fortune grâce à elles !
Ah ! Voyez. Il serait peut-être temps que vous vous y intéressiez.
Mais d’abord qu’est-ce qu’une holothurie ?
C’est un animal.
Et il appartient à la famille des échinodermes. Ces animaux peuplent les fonds marins. On compte parmi eux 5 grands groupes :
- les échinidés, c’est-à-dire les oursins ;
- les astéries ou étoiles de mer ;
- les crinoïdes ou lis de mer2. Ils ressemblent à des plantes touffues et basses et sont de différentes couleurs ;
- les ophiures qui ressemblent à des étoiles de mer aux pointes interminables…;
- et donc les fameuses holothuries.
Les holothuries ont des formes très variées3. En France, celles que vous voyez sur la plage sont comme des vers.
Elles laissent derrière elles des fils de sédiments enroulés les uns sur les autres que les enfants aiment écraser avec leurs pieds.
Ce sont leurs excréments. Mais ils sont tout propres, ou presque !
Car les holothuries sont détritivores. Elles consomment toutes les particules organiques qui passent à leur portée. Ce faisant, elles nettoient les plages.
Jusque-là tout va bien.
Sauver l’holothurie
Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les holothuries sont en danger3.
En effet, la dégradation du climat et la surpêche menacent directement leur existence dans certaines zones du globe. Déjà 7 espèces d’holothuries sont officiellement considérées comme étant en voie de disparition !
Car les holothuries sont consommées en masse dans certains pays du monde.
Elles sont au menu de nombreux Japonais, qui en savourent les gonades et de Chinois qui les préfèrent entières. Elles sont également utilisées dans l’industrie des cosmétiques et en médecine chinoise. Certains thérapeutes locaux pensent qu’elles pourraient être aphrodisiaques3.
Mais les études scientifiques auraient surtout démontré un potentiel antifongique, antibactérien et même anticancer3.
Cela est suffisant pour que ces petites bêtes soient transformées en compléments alimentaires. En Asie ou aux Etats-Unis, vous pourriez les trouver en poudre au supermarché ou dans les magasins spécialisés.
Même la France est concernée par la surpêche car au large de l’île de Saint-Pierre et Miquelon, les chalutiers s’en donnent à cœur joie.
Et chaque année, 14 000 tonnes d’holothuries sont pêchées et vendues à l’export.
En Méditerranée, la bataille de l’holothurie fait rage. Grecs et Turcs se disputent les eaux “holothurieuses”.
Et en Espagne, les garde-côtes font face à un braconnage d’un type nouveau : des pilleurs d’holothuries écument les côtes et pillent les ressources espagnoles que ces derniers ne consomment pas. Ils préfèrent les gambas !
Un défi écologique…
La chute des populations d’holothuries dans diverses zones du monde est une véritable catastrophe.
Car ces animaux rendent des services précieux à l’environnement.
Outre leur activité d’éboueurs des côtes, elles ont un rôle d’oxygénation des fonds marins.
Les trous qu’elles creusent font passer l’oxygène, ce qui facilite le développement de la vie et évite le durcissement des fonds marins.
Et les holothuries connaissent bien ces derniers. On les retrouve partout même dans les fosses les plus profondes. Il y en aurait même dans la fosse du Tonga, qui descend à plus de 11 000 mètres de profondeur !
Et à partir de 1000 mètres sous l’eau, les holothuries représentent 90% de la faune restante.
Autre service de taille, les œufs d’holothuries, ainsi que leurs jeunes larves, nourrissent de nombreux animaux marins. Ils sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire.
L’équilibre d’écosystèmes entiers dépend de leur présence.
Le projet Holofarm vise donc à développer une filière aquacole d’holothuries. Cela permettra de faire chuter la demande liée à la pêche1.
Une filière structurée et contrôlée permettrait une bonne gestion des populations d’holothuries.
… et une opportunité économique !
Ce projet intéresse les chercheurs mais aussi des entreprises qui espèrent voir la France se lancer dans l’aventure de la culture d’holothuries.
Holofarm s’intéresse surtout à une espèce d’holothuries très présente sur les côtes françaises : Holothuria Forskali.
Depuis quelques années, les chercheurs ont appris à les nourrir, à les garder dans un environnement qui leur convient et à les aider à se reproduire.
Selon eux, ce type d’élevage pourrait être associé à la culture d’huîtres. En effet, ces dernières produisent des excréments qui souillent la mer mais nourrissent les holothuries dont les déchets ne sont pas polluants3.
Et ce n’est pas tout. Les holothuries peuvent servir à fabriquer des cosmétiques et même des gilets pare-balles ou des aiguilles car elles sont très riches en collagène.
Bref, vous n’avez pas fini d’entendre parler de ces petites bêtes qui ne sont pas si petites.
Certaines espèces pourraient atteindre les 3 mètres de long pour 5 cm de diamètre !
Alors, vous en voulez dans votre assiette ?
Solidairement,
Julien
P.S. : Vous voulez réagir à cet article ou évoquer votre ressenti ? Cliquez ici pour laisser un commentaire au bas de cet article.
Fichez la paix à tous les animaux vivant sur terre ou dans l’eau.
Fermez les pêcheries et les abattoirs.
Et surtout arrêtez de tuer et de manger des créatures qui ont été vivants et qu’on a torturé et tué par appétit sadique.
Je rejoins beaucoup de messages
Arrêtons l’avidité… changeons complètement de paradigme. Nous n’avons pas besoin de détruire la terre et les animaux pour exister. Devenons les êtres divins que nous sommes.
Sérénité et harmonie
Et si on les laissait tranquille? On ne maltraite et massacre pas assez d animaux?
Je signerais volontiers une pétition pour mettre fin à ce
carnage
P
Merci pour l’information avec cette article, dommage que l’être humain soit plus destructeur dans s son enrichissement personnel que dans l’enrichissement général à préserver l’écosystème qui l’entoure !!!!
Protégeons notre faune qui en a bien besoin.
Ces petites bêtes bien utiles doivent vivre longtemps afin de soigner la planète et non les humains.
Ils me font penser au vers de terres qui aéres les sols eux aussi.
Bonne journée à tous
» Invertébré des fond marins à corps à corps mous » ; c’est super , on en apprends tous les jours , c’est pour ça que le proverbe est bien réel « que la vieille ne voulait pas mourir , car elle en apprenait tous les jours ! » Ben effectivement je confirme !!! » Super nouvelle » qui n’en ait pas une , sauf pour les plus ignorants !!! Eh oui , ou se trouve la pétition à signer SVP Merci ! Je suis entièrement et totalement d’accord , et SOLIDAIIRE avec tous les commentaires ci dessous
Moi qui ai pratiqué longtemps la plongée subaquatique que j’ ai arrêté voici maintenant une dizaine d’ années,j’ avais remarqué que d’ une année à l’ autre les holoturies avaient tendance à se faire plus rare et dans certains endroits de la méditerranée il n’ y en a plus tout comme les prairies de posidonies qui se sont transformées en zone désertique car on n’ y voit plus aucun poisson.
@qu’on les laisse ou ils sont ces animaux. Et qu’on détruise ces industries monstrueuses.
qu’on les laisse ou ils sont ces animaux. Et qu’on détruise c’est industries monstrueuses.
Tres interessant. Je connais les oursins mais pas le reste de tout ce monde marin
Quelle HONTE !!! Laissons cette espèce tranquille faire son travail !!! Il en va de l’avenir de NOUS TOUS !!! Fière d’être adhérente à Bloom et Seashepherd !!!
C’est une découverte pour moi ! Chaque jour nous donne des raisons de mobilisation pour participer aux actions qui pourraient nous permettre de survivre
Merci pour cet article et tous les autres, tout aussi intéressant !
les humains sont vraiment de plus en plus cinglés
Formidable et super pour ces bonnes décisions pour cette espéce que les français ne connaissent pas bien, un grand merci…..
Une fois de plus un animal subit la voracité des humains, je n’en mettrai certainement pas dans mon assiette.
une fois de plus la folie des humains évidemment les chinois aussi vont détruire maintenant le fond des mers, sur terre il ne reste déjà plus grand chose , de nombreuses betes sont en voie de disparition soit par gloriole en tuant des betes sauvages qui ne demandent rien à personnes o soit pour des vertues soit disant aphrodisiaques , ils n’ont qu’à travailler la journée et le soir ils seront un peu moins réveillés ! essayons de laisser un peu de nature pour nos enfants et petits enfants !
C’est une information que je ne connaissais pas, mais où est la pétition afin que nous puissions signer, pour faire avancer le chmiblick comme disait notre regretté Coluche?